On avait publié un article sur ce qu'on est en droit d'attendre en
étude écologique des rivières.
Egalement un questionnaire sur ce que l'on attend d'un
bureau d'études qui analyse un site pour envisager un effacement.
GuideBEEffacement1_2.pdf
Mais bon, dans la réalité :
- syndicats généralement dépassés par la complexité des référentiels publics et ne souhaitant surtout pas se tenir informés / tirer les conséquences de l'écologie scientifique des rivières (pas de prise de tête, pas de remous, obéissance aux ordres de l'Agence qui paie les salaires et de la Préfecture qui donne le la réglementaire)
- pêcheurs qui s'intéressent pour l'essentiel à leur dada piscicole (et utilisent parfois des biotypologies des années 1970 pour "démontrer" que la rivière va très très mal, et poser que la morphologie en est sûrement une des causes, sans beaucoup d'élément de modélisation d'un rapport de cause à effet)
- bureaux
d'études qui concluent ce que le financeur a envie d'entendre, se limitent à quelques observations en granulométrie ou micro-habitats, se gardent bien d'essayer d'objectiver / problématiser l'impact du seuil ou de la série de seuils sur les populations biologiques et la biodiversité du tronçon
- et cela prend parfois le pékin moyen de haut avec son jargon et sa posture de "sauveur de la rivière", posture partagée par ce petit monde qui se retrouve dans chaque comité de pilotage et jouit provisoirement d'un pouvoir d'influence
Des gens pas idiots en soi, pas tous mal intentionnés non plus, mais prisonniers / complices d'un système administratif qui tue l'esprit critique, qui tient son monde par le marché public et qui exige de faire du résultat, donc de traiter "à la chaîne" des milliers d'ouvrages. En pilotage de ce désastre, quelques idéologues sectaires au
bureau des milieux aquatiques du Ministère, dans certaines instances Onema / Dreal de bassin / Agence de l'eau, les indéboulonnables caciques de la pêche (anciens CSP, fédés départementales) subventionnés pour pousser au crime dans les commissions techniques où ils ânonnent leurs sermons anti-ouvrages dictés par les fêlés du salmonidé, de temps en temps un FNE qui s'égosille avant de passer à la caisse toucher son chèque annuel en tant que "représentant officiel de la société civile exprimant une forte attente de renaturation des rivières".
Dans les 5 études sur les effacements en cours chez nous, pas une qui propose un protocole de suivi avant / après, qui estime le bénéfice écologique concret, qui démontre une baisse démographique des migrateurs, qui analyse la biodiversité retenue/bief avant effacement, qui mesure l'effet (ou l'absence d'effet) épurateur nutriments / pesticides, etc. Mais pour sûr, de jolis rapports de 100 pages (dont environ 70 copiées-collées) qui font sérieux avec schémas, plans, annexes. Personne ne les lit, mais chacun les range soigneusement dans ses dossiers.
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