Le ministère ne peut ignorer que :Ticapix a écrit : Si nous ne pouvons pas le faire alors il faudra se tourner vers d'autres Energies " dixit le ministère". car on ne peut pas faire supporter à la population un surcoût destiné à financer une énergie non rentable
- le prix du base du marché est déterminé par le nucléaire français et le lignite allemand, deux solutions peu viables et/ou peu fiables dans la durée
- le prix de marché fluctue avec l'intermittence éolien / solaire et peut même devenir négatif en cas de surproduction renouvelable, ce qui suggère que la notion même de marché peut être problématique dans le cas d'une bien de base (énergie) à la fois indispensable et non stockable
- certaines énergies comme le solaire PV restent plus soutenues que l'hydraulique, malgré leur pilotage difficile et leur bilan carbone médiocre, de sorte que le ministère a une conception à géométrie variable de la rentabilité
- l'énergie est cyclique (elle suit l'économie) et sans soutiens publics parfois masqués, même les gros industriels pourraient avoir des problèmes dans les phases de récession où la demande n'est plus là et la surcapacité pousse à des prix toujours plus bas
Mais cela dit, je m'éloigne du débat posé par ce décret, qui vient après bien d'autres. L'Etat veut manifestement "normaliser" les fondés en titre et les autorisés avant 1919, en homogénéisant le régime des ouvrages loi sur l'eau, en même temps qu'il soumet les rivières à des normes environnementales beaucoup plus strictes, donc plus coûteuses.
Je prépare ici, sur la Bourgogne et en coordination avec l'ensemble des assoces, un débat "frontal" sur le problème en 2015, avec les autorités. Plutôt que simplement critiquer la politique de l'eau en hydromorphologie / hydrobiologie (ce que je continuerai à faire, car la base scientifique est faiblarde), j'aimerais aussi poser la question concrète des coûts moyens de l'ensemble du projet en petite hydro. Je pense qu'il y a du surcoût partout, pas seulement parce que le propriétaire ne veut pas mettre la main à la pâte, mais parce que les BE, les entreprises de BTP et d'autres ne sont pas assez en concurrence et profitent du fromage des AO publics + financements Agences + contraintes exorbitantes Onema + Ademe qui arrose parfois sans discernement. On a un système pervers qui pousse à des coûts artificiellement élevés.
Dans le cas des PAP, par exemple, j'ai des propriétaires qui sont tout à fait prêts à mettre la main à la pâte (ou à s'entendre avec un artisan local avec qui ils ont l'habitude de bosser), mais DDT et Onema ouvrent des grands yeux sur le thème : vous n'aurez jamais l'autorisation de travaux en rivière si un BE très cher n'a pas d'abord conclu qu'il faut une PAP très chère. Alors évidemment, si l'Etat impose des coûts élevés, le même Etat conclut à l'absence de rentabilité...