Bonjour
Les états statistiques semblent avoir varié dans le temps. Ici, la taxe de statistique de 1921 de Côte d'Or, seul document retrouvé en archive, signale le "débit annuel moyen dérivé" (sous estimé) servant à calculer la "puissance normale brute" (sous-estimée aussi et en conséquence).
Il est à craindre que la "force brute" des états statistiques que vous signalez (plus anciens de mémoire que notre taxe de 1921) désigne non pas la puissance
potentielle totale du site, mais une estimation de sa puissance à partir du débit réellement dérivé à l'époque. Or, pour des raisons technologiques ou économiques, les anciens moulins n'exploitaient pas tout le potentiel du canal d'amenée (s'il y avait une roue à l'arrivée, la goulotte ou le coursier limitait le débit réellement appelé).
En bonne logique tant qu'à avoir un impact sur le fonctionnement de la rivière par le seuil et le bief, il faudrait encourager le propriétaire à exploiter le maximum du potentiel énergétique. Au lieu de le brider par des considérations obscures.
La ministre de l’environnement qui déclarait au Sénat en février dernier « Les règles du jeu doivent être revues, pour encourager la petite hydroélectricité et la remise en état des moulins » a tôt fait, avec cet arrêté, de ravaler sa copie !
Oui, la Ministre est loin d'avoir la main sur chaque dossier, ce sont les technocraties de l'ombre qui s'occupent des basses oeuvres. La DEB du Ministère est noyautée de longue date par des lobbies (FNE, FNPF, ancien du CSP), des pronucléaires et anti-moulins pour diverses raisons (y compris la perception que les moulins seraient des "privilégiés", dada de certaines rédactrices bien connues de ces textes à la noix). Pour que saute cette petite clique (comme elle a partiellement sauté en 2013 – au moins sa tête – avec le scandale de l'Onema relevé par la Cour des Comptes), il faut que le problème devienne franchement politique, que la réputation du Ministère soit en jeu et que des ordres précis soient donnés. On n'y est pas... mais on y travaille!