Destruction des Chaussées des Moulins !!!
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
La restauration physique des rivières peine à prédire ses résultats (Muhar et al 2016)
Connaissez-vous la différence entre la communication politico-administrative et la littérature spécialisée sur les rivières? La première affiche des certitudes, annonce des succès et promet des triomphes ; la seconde examine des faits, souligne des limites et appelle à la prudence modeste dans nos progrès théoriques et pratiques. Nous faisons plutôt confiance aux chercheurs pour notre part. Un numéro spécial de la revue Hydrobiologia analyse le retour d'expérience sur 20 sites de restauration physique de rivière en Europe. Bilan : il existe des gains dans ces opérations, mais souvent sur des traits spécialisés ou des fonctionnalités discrètes. L'effet sur la biodiversité totale est faible à nul, et les changements observés sur les sites restaurés ne répondent pas vraiment à la manière dont la DCE 2000 évalue aujourd'hui des gains écologiques. Ni sans doute le citoyen quand il imagine une rivière restaurée.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/la-re ... ieres.html
Toujours les mêmes résultas quand des chercheurs (pas des administratifs) font le bilan des restaurations de rivière : les gains sont lents et modestes, pas toujours garantis. Qu'on pratique cela à grande échelle, c'est donc un problème. Localement et nationalement, il faut exiger des analyses coûts-bénéfices, des garanties de résultats et des explications claires aux citoyens sur les gains écologiques recherchés avant de dépenser l'argent public.
Connaissez-vous la différence entre la communication politico-administrative et la littérature spécialisée sur les rivières? La première affiche des certitudes, annonce des succès et promet des triomphes ; la seconde examine des faits, souligne des limites et appelle à la prudence modeste dans nos progrès théoriques et pratiques. Nous faisons plutôt confiance aux chercheurs pour notre part. Un numéro spécial de la revue Hydrobiologia analyse le retour d'expérience sur 20 sites de restauration physique de rivière en Europe. Bilan : il existe des gains dans ces opérations, mais souvent sur des traits spécialisés ou des fonctionnalités discrètes. L'effet sur la biodiversité totale est faible à nul, et les changements observés sur les sites restaurés ne répondent pas vraiment à la manière dont la DCE 2000 évalue aujourd'hui des gains écologiques. Ni sans doute le citoyen quand il imagine une rivière restaurée.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/la-re ... ieres.html
Toujours les mêmes résultas quand des chercheurs (pas des administratifs) font le bilan des restaurations de rivière : les gains sont lents et modestes, pas toujours garantis. Qu'on pratique cela à grande échelle, c'est donc un problème. Localement et nationalement, il faut exiger des analyses coûts-bénéfices, des garanties de résultats et des explications claires aux citoyens sur les gains écologiques recherchés avant de dépenser l'argent public.
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Armançon aval: peuplements piscicoles stables depuis un siècle, effacements inutiles à Tonnerre
Selon le dogme de la continuité écologique "à la française", la présence d'ouvrages hydrauliques sur un linéaire conduit à faire disparaître les espèces d'eaux vives (rhéophiles) et les migrateurs par le jeu combiné de la fragmentation, du réchauffement, du stockage de pollution et de la disparition des habitats. Des travaux d'histoire de l'environnement montrent que sur l'Armançon aval, les populations piscicoles rhéophiles sont remarquablement stables depuis un siècle, malgré l'existence de nombreux seuils et barrages, et que les anguilles sont toujours présentes. Les espèces rhéophiles sont même plus nombreuses aujourd'hui qu'en 1900 sur le Créanton, un affluent de l'Armançon. Cette stabilité séculaire rend peu probable un changement significatif des peuplements aujourd'hui, en tout cas au court terme de nos obligations européennes de qualité de l'eau ; d'autant que l'indice poisson rivière (IPR) de la masse d'eau est déjà en classe "excellente". Le projet d'effacement de deux seuils de Tonnerre (sur une trentaine de la masse d'eau) n'en apparaît que plus dérisoire, avec des effets environnementaux à peu près nuls (changement de répartition des espèces sur quelques centaines de mètres), mais avec des incertitudes sur la tenue du bâti à l'amont des seuils. Cessons d'entretenir les citoyens dans l'ignorance des réalités et refusons la gabegie administrative d'argent public pour des dogmes éloignés de l'intérêt général comme des enjeux écologiques.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/arman ... coles.html
Un IPR excellent, des ponts dont les fondations sont dans le remous, 2 seuils très modestes sur une trentaine du tronçon, 200 k€ foutus en l'air... combien de temps avant que ces dogmes refluent et que les apprentis sorciers cessent de jouer en toute impunité avec nos rivières, notre patrimoine et notre argent?
Selon le dogme de la continuité écologique "à la française", la présence d'ouvrages hydrauliques sur un linéaire conduit à faire disparaître les espèces d'eaux vives (rhéophiles) et les migrateurs par le jeu combiné de la fragmentation, du réchauffement, du stockage de pollution et de la disparition des habitats. Des travaux d'histoire de l'environnement montrent que sur l'Armançon aval, les populations piscicoles rhéophiles sont remarquablement stables depuis un siècle, malgré l'existence de nombreux seuils et barrages, et que les anguilles sont toujours présentes. Les espèces rhéophiles sont même plus nombreuses aujourd'hui qu'en 1900 sur le Créanton, un affluent de l'Armançon. Cette stabilité séculaire rend peu probable un changement significatif des peuplements aujourd'hui, en tout cas au court terme de nos obligations européennes de qualité de l'eau ; d'autant que l'indice poisson rivière (IPR) de la masse d'eau est déjà en classe "excellente". Le projet d'effacement de deux seuils de Tonnerre (sur une trentaine de la masse d'eau) n'en apparaît que plus dérisoire, avec des effets environnementaux à peu près nuls (changement de répartition des espèces sur quelques centaines de mètres), mais avec des incertitudes sur la tenue du bâti à l'amont des seuils. Cessons d'entretenir les citoyens dans l'ignorance des réalités et refusons la gabegie administrative d'argent public pour des dogmes éloignés de l'intérêt général comme des enjeux écologiques.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/arman ... coles.html
Un IPR excellent, des ponts dont les fondations sont dans le remous, 2 seuils très modestes sur une trentaine du tronçon, 200 k€ foutus en l'air... combien de temps avant que ces dogmes refluent et que les apprentis sorciers cessent de jouer en toute impunité avec nos rivières, notre patrimoine et notre argent?
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
La pisciculture de Champlost (89) détruite sous prétexte de continuité écologique
Sur le Créanton (affluent icaunais de l’Armançon) à Champlost, un ouvrage hydraulique a été détruit afin de "renaturer" la rivière. Coût estimé de l’opération : 345 k€ d’argent public pour moins de 500 m de linéaire concernés, sans protocole scientifique de suivi sur la durée pour connaître le bénéfice réel sur les milieux. Cette opération soutenue par le Sirtava (Syndicat de l’Armançon) et l’Agence de l’eau Seine-Normandie est une gabegie supplémentaire conduisant à détruire le patrimoine historique (ouvrage fondé en titre) et le potentiel économique (le site avait servi d’usine hydro-électrique et de pisciculture). L’examen des données disponibles révèle plus clairement l’absurdité du chantier: le Créanton est massivement recalibré au XXe siècle et pollué sur l’ensemble de son lit, il subit des flux de particules fines liés aux usages du bassin versant et des prélèvements dès la source, l’état piscicole vers 1900 (reconstruit par des chercheurs) montre que les moulins n’ont guère d’impact sur la biodiversité et, de l’aveu même du rapport de la Fédération de pêche de l’Yonne, la zone aval soi-disant "renaturée" est celle qui avait de toute façon les meilleurs peuplements de poissons à l’époque contemporaine. Quand cette mascarade va-t-elle donc cesser ? Nous demandons de geler les opérations d’effacement en rivière, comme Ségolène Royal en a instruit les Préfets.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/la-pi ... st-89.html
Dommage que le propriétaire ne nous ait pas contacté... Rappel au passage : pour le futur "livre blanc" sur la continuité écologique à destination de la Ministre, on a besoin d'études de cas de ce genre (travaux inutiles, casse du potentiel économique et du patrimoine hydraulique etc.)
Sur le Créanton (affluent icaunais de l’Armançon) à Champlost, un ouvrage hydraulique a été détruit afin de "renaturer" la rivière. Coût estimé de l’opération : 345 k€ d’argent public pour moins de 500 m de linéaire concernés, sans protocole scientifique de suivi sur la durée pour connaître le bénéfice réel sur les milieux. Cette opération soutenue par le Sirtava (Syndicat de l’Armançon) et l’Agence de l’eau Seine-Normandie est une gabegie supplémentaire conduisant à détruire le patrimoine historique (ouvrage fondé en titre) et le potentiel économique (le site avait servi d’usine hydro-électrique et de pisciculture). L’examen des données disponibles révèle plus clairement l’absurdité du chantier: le Créanton est massivement recalibré au XXe siècle et pollué sur l’ensemble de son lit, il subit des flux de particules fines liés aux usages du bassin versant et des prélèvements dès la source, l’état piscicole vers 1900 (reconstruit par des chercheurs) montre que les moulins n’ont guère d’impact sur la biodiversité et, de l’aveu même du rapport de la Fédération de pêche de l’Yonne, la zone aval soi-disant "renaturée" est celle qui avait de toute façon les meilleurs peuplements de poissons à l’époque contemporaine. Quand cette mascarade va-t-elle donc cesser ? Nous demandons de geler les opérations d’effacement en rivière, comme Ségolène Royal en a instruit les Préfets.
http://www.hydrauxois.org/2016/03/la-pi ... st-89.html
Dommage que le propriétaire ne nous ait pas contacté... Rappel au passage : pour le futur "livre blanc" sur la continuité écologique à destination de la Ministre, on a besoin d'études de cas de ce genre (travaux inutiles, casse du potentiel économique et du patrimoine hydraulique etc.)
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Impact écologique des moulins: cessons de tromper le public
Imaginons une politique de santé faisant grand cas des rhumes, une politique climatique s'acharnant sur les feux de cheminée ou une politique de prévention routière s'alarmant de la saleté des pare-brises. Ce serait jugé ridicule et inefficace. En politique des rivières, sans doute parce que le sujet est moins familier, on parvient pourtant à produire des idées aussi loufoques. L'une d'entre elles : les moulins d'Ancien Régime auraient un impact majeur dans la dégradation des milieux aquatiques et leur effacement produirait une amélioration significative des mêmes milieux. Dans la "continuité écologique à la française", on applique ainsi à l'hydraulique ancienne et modeste des moulins à eau des concepts et méthodes qui ont été conçus à l'origine pour analyser des impacts majeurs sur les hydrosystèmes (grands barrages réservoirs ou hydro-électriques, recalibrages des fleuves, endiguements des plaines d'inondation, etc.). Cette confusion doit se dissiper car derrière les termes compliqués des bureaux d'études et des services instructeurs de l'administration, on s'aperçoit que le dossier de l'impact écologique des moulins est presque vide. S'ils ne veulent pas être confondus avec des militants et perdre la confiance des citoyens, les "sachants" ont un devoir d'honnêteté intellectuelle: celle-ci commande de reconnaître que les altérations de la petite hydraulique des moulins, quand elles existent, sont minuscules par rapport aux facteurs ayant modifié les propriété physiques, chimiques et biologiques de l'eau depuis 2 siècles, particulièrement après les années 1950.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/impac ... ssons.html
Imaginons une politique de santé faisant grand cas des rhumes, une politique climatique s'acharnant sur les feux de cheminée ou une politique de prévention routière s'alarmant de la saleté des pare-brises. Ce serait jugé ridicule et inefficace. En politique des rivières, sans doute parce que le sujet est moins familier, on parvient pourtant à produire des idées aussi loufoques. L'une d'entre elles : les moulins d'Ancien Régime auraient un impact majeur dans la dégradation des milieux aquatiques et leur effacement produirait une amélioration significative des mêmes milieux. Dans la "continuité écologique à la française", on applique ainsi à l'hydraulique ancienne et modeste des moulins à eau des concepts et méthodes qui ont été conçus à l'origine pour analyser des impacts majeurs sur les hydrosystèmes (grands barrages réservoirs ou hydro-électriques, recalibrages des fleuves, endiguements des plaines d'inondation, etc.). Cette confusion doit se dissiper car derrière les termes compliqués des bureaux d'études et des services instructeurs de l'administration, on s'aperçoit que le dossier de l'impact écologique des moulins est presque vide. S'ils ne veulent pas être confondus avec des militants et perdre la confiance des citoyens, les "sachants" ont un devoir d'honnêteté intellectuelle: celle-ci commande de reconnaître que les altérations de la petite hydraulique des moulins, quand elles existent, sont minuscules par rapport aux facteurs ayant modifié les propriété physiques, chimiques et biologiques de l'eau depuis 2 siècles, particulièrement après les années 1950.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/impac ... ssons.html
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Les barrages stockent 12% des excès mondiaux de phosphore (Maavara et al 2016)
L'Onema et les Agences de l'eau prétendent que les ouvrages hydrauliques nuisent à l'auto-épuration des rivières, argument pour mieux les effacer. Les chercheurs préfèrent s'intéresser à la réalité, à savoir l'exact opposé de la propagande administrative française : le rôle des barrages dans l'épuration des eaux polluées de divers effluents d'origine humaine. Une nouvelle étude de Taylor Maavara et sept collègues parue dans les PNAS établit ainsi qu'à l'échelle mondiale, 12% de la charge totale en phosphore sont éliminés par les barrages, chiffre qui pourrait atteindre 17% en 2030. Le phosphore est l'un des principaux responsables de l'eutrophisation des bassins aval, des lacs, des estuaires et des baies. Supprimer les barrages, c'est donc aggraver le bilan chimique de qualité de l'eau, ce qu'interdit la DCE 2000.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/les-b ... exces.html
L'Onema et les Agences de l'eau prétendent que les ouvrages hydrauliques nuisent à l'auto-épuration des rivières, argument pour mieux les effacer. Les chercheurs préfèrent s'intéresser à la réalité, à savoir l'exact opposé de la propagande administrative française : le rôle des barrages dans l'épuration des eaux polluées de divers effluents d'origine humaine. Une nouvelle étude de Taylor Maavara et sept collègues parue dans les PNAS établit ainsi qu'à l'échelle mondiale, 12% de la charge totale en phosphore sont éliminés par les barrages, chiffre qui pourrait atteindre 17% en 2030. Le phosphore est l'un des principaux responsables de l'eutrophisation des bassins aval, des lacs, des estuaires et des baies. Supprimer les barrages, c'est donc aggraver le bilan chimique de qualité de l'eau, ce qu'interdit la DCE 2000.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/les-b ... exces.html
-
- Membre
- Messages : 50
- Inscription : 12 janv. 2013, 18:39
- Localisation : FRANCHE-COMTE ; pays de Pasteur
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
CF21 a écrit :
"Impact écologique des moulins: cessons de tromper le public :
....... les "sachants" ont un devoir d'honnêteté intellectuelle: celle-ci commande de reconnaître que les altérations de la petite hydraulique des moulins, quand elles existent, sont minuscules par rapport aux facteurs ayant modifié les propriété physiques, chimiques et biologiques de l'eau depuis 2 siècles, particulièrement après les années 1950."
En Franche-Comté, je ne pense pas que la détérioration de la qualité de l'eau ait commencé il y a 2 siècles mais plutôt à partir des années 1950-1970 et je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec les modifications intervenues dans l'agriculture quand j'écoute ce "sachant" :
"Impact écologique des moulins: cessons de tromper le public :
....... les "sachants" ont un devoir d'honnêteté intellectuelle: celle-ci commande de reconnaître que les altérations de la petite hydraulique des moulins, quand elles existent, sont minuscules par rapport aux facteurs ayant modifié les propriété physiques, chimiques et biologiques de l'eau depuis 2 siècles, particulièrement après les années 1950."
En Franche-Comté, je ne pense pas que la détérioration de la qualité de l'eau ait commencé il y a 2 siècles mais plutôt à partir des années 1950-1970 et je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec les modifications intervenues dans l'agriculture quand j'écoute ce "sachant" :
"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière asséchée, le dernier poisson pêché,l’homme va s’apercevoir que l’argent n’est pas comestible "
-
- Membre
- Messages : 50
- Inscription : 12 janv. 2013, 18:39
- Localisation : FRANCHE-COMTE ; pays de Pasteur
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
C'est curieux, j'avais cru lire une réaction de DBh qui rebondissait sur le sujet en parlant de ses heureuses années en Alsace dans les années 70.
Et je me disais que nous étions parfaitement en phase (normal sur un réseau !)
J'ai dû rêver !
Ou y aurait-il eu, entre temps un disjoncteur pour éviter tout risque d'emballement ?
Et je me disais que nous étions parfaitement en phase (normal sur un réseau !)
J'ai dû rêver !
Ou y aurait-il eu, entre temps un disjoncteur pour éviter tout risque d'emballement ?
"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière asséchée, le dernier poisson pêché,l’homme va s’apercevoir que l’argent n’est pas comestible "
- dB-)
- Site Admin
- Messages : 4356
- Inscription : 24 janv. 2010, 17:09
- Localisation : Vosges
- Contact :
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Bonjour,
en effet, j'avais effacé ce message qui me semblait aussi inutile que ramasser un mégot dans une décharge en Inde (ou ailleurs)
Bon, puisqu'on est au moins deux à penser la même chose, je le remets en partie
Dans les années 70, quand je bossais pendant mes vacances scolaires dans une ferme en Alsace, sur des champs de quelques hectares bordés de haies (aux buissons variés avec des saules, des arbustes aux baies de toutes les couleurs, dont les gratte-culs, des framboises, mûres, fraises sauvages, ...) je chargeais le foin à la fourche sur une remorque tirée par un petit Renault D22, et je voyais partout en abondance des couleuvres, vipères, mulots, taupes, grenouilles, crapauds, chauve-souris, coquelicots, "mauvaises" herbes, courtilières, orvets, hannetons, libellules, blaireaux, roseaux, lucioles, hérissons, sauterelles, criquets, lombrics, papillons, mésanges, cittelles torchepot, hirondelles, ..., et ma copine Edith !
Tout ceci a complètement disparu des immenses parcelles céréalières que je parcours aujourd'hui : il ne reste qu'un sol mort, avec des cultures monotones couleur bleu pétrole, comme ces maïs alignés tels les croix d'un cimetière militaire, et les traces omniprésentes de l'épandeur à engrais et insecticides, un vrai massacre !
Même les prairies à herbe sont aujourd'hui ensemencées et traitées, puis l'herbe est fauchée et emballée sous plastique à grande vitesse, sans aucun espoir pour les insectes d'en réchapper (ça doit augmenter les protéines pour le bétail !) : quand vous passez sur un champ fauché, vous ne voyez plus rien qui bouge, tout a disparu !
Alors oui, quelques destructions de seuils sont probablement justifiées et acceptables, mais beaucoup des destructions évoquées ici et dans la presse sont à mon avis pilotées par des .... , ou peut être des malhonnêtes ou corrompus, à la solde de tel ou tel lobby, et qui cherchent à masquer les vraies causes et les problèmes de fond que nous ne voulons/pouvons pas aborder : démographie, croissance, sur-exploitation des ressources naturelles (minières, végétales, animales), sur-consommation, transports, aucune anticipation des modes de vie, du travail et des évolutions de société, excès de traitements des sols, concentration des exploitations agricoles, pollution mondiale de l'air et des sols qui se retrouve un jour ou l'autre dans les cours d'eau et nappes phréatiques, etc ...
J'essaie de garder le moral, j'ai la satisfaction d'avoir quelques hectares de nature presque sauvage, sans aucun traitement, et dans un coin sans agriculture intensive, et d'y voir quantités d'animaux (dont chevreuils, renards et sangliers) venir s'y nourrir. La solution viendra à mon avis plus d'une prise de conscience de chacun que des institutions. Allez, je retourne à mon oscilloscope !
Bonne journée !
dB-)
en effet, j'avais effacé ce message qui me semblait aussi inutile que ramasser un mégot dans une décharge en Inde (ou ailleurs)
Bon, puisqu'on est au moins deux à penser la même chose, je le remets en partie
Dans les années 70, quand je bossais pendant mes vacances scolaires dans une ferme en Alsace, sur des champs de quelques hectares bordés de haies (aux buissons variés avec des saules, des arbustes aux baies de toutes les couleurs, dont les gratte-culs, des framboises, mûres, fraises sauvages, ...) je chargeais le foin à la fourche sur une remorque tirée par un petit Renault D22, et je voyais partout en abondance des couleuvres, vipères, mulots, taupes, grenouilles, crapauds, chauve-souris, coquelicots, "mauvaises" herbes, courtilières, orvets, hannetons, libellules, blaireaux, roseaux, lucioles, hérissons, sauterelles, criquets, lombrics, papillons, mésanges, cittelles torchepot, hirondelles, ..., et ma copine Edith !
Tout ceci a complètement disparu des immenses parcelles céréalières que je parcours aujourd'hui : il ne reste qu'un sol mort, avec des cultures monotones couleur bleu pétrole, comme ces maïs alignés tels les croix d'un cimetière militaire, et les traces omniprésentes de l'épandeur à engrais et insecticides, un vrai massacre !
Même les prairies à herbe sont aujourd'hui ensemencées et traitées, puis l'herbe est fauchée et emballée sous plastique à grande vitesse, sans aucun espoir pour les insectes d'en réchapper (ça doit augmenter les protéines pour le bétail !) : quand vous passez sur un champ fauché, vous ne voyez plus rien qui bouge, tout a disparu !
Alors oui, quelques destructions de seuils sont probablement justifiées et acceptables, mais beaucoup des destructions évoquées ici et dans la presse sont à mon avis pilotées par des .... , ou peut être des malhonnêtes ou corrompus, à la solde de tel ou tel lobby, et qui cherchent à masquer les vraies causes et les problèmes de fond que nous ne voulons/pouvons pas aborder : démographie, croissance, sur-exploitation des ressources naturelles (minières, végétales, animales), sur-consommation, transports, aucune anticipation des modes de vie, du travail et des évolutions de société, excès de traitements des sols, concentration des exploitations agricoles, pollution mondiale de l'air et des sols qui se retrouve un jour ou l'autre dans les cours d'eau et nappes phréatiques, etc ...
J'essaie de garder le moral, j'ai la satisfaction d'avoir quelques hectares de nature presque sauvage, sans aucun traitement, et dans un coin sans agriculture intensive, et d'y voir quantités d'animaux (dont chevreuils, renards et sangliers) venir s'y nourrir. La solution viendra à mon avis plus d'une prise de conscience de chacun que des institutions. Allez, je retourne à mon oscilloscope !
Bonne journée !
dB-)
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
didier Beaume, DBH Sarl 33 les Chênes 88340 Le Val d'Ajol, RCS Epinal Siren 510 554 835 capital 50 000 € APE 3511Z TVA FR82510554835
Etudes, vente et pose de turbines, rénovation, régulation, maintenance, vannes, grilles, dégrilleurs
Microcentrale avec une Kaplan DR 1600 l/s @ 4.80 m en entraînement direct @ 500 tr/min
Site Web DBH Sarl.eu
Etudes, vente et pose de turbines, rénovation, régulation, maintenance, vannes, grilles, dégrilleurs
Microcentrale avec une Kaplan DR 1600 l/s @ 4.80 m en entraînement direct @ 500 tr/min
Site Web DBH Sarl.eu
-
- Membre
- Messages : 50
- Inscription : 12 janv. 2013, 18:39
- Localisation : FRANCHE-COMTE ; pays de Pasteur
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Merci Didier !
c'est encore plus didactique que la version originale et parfaitement en relation avec le sujet du "post".
Moi aussi je garde le moral en espérant que nous sommes plus que deux à penser la même chose ... et que c'est en le disant et l'écrivant que nous pourront faire bouger les institutions
Bonne journée et bon WE à tous
c'est encore plus didactique que la version originale et parfaitement en relation avec le sujet du "post".
Moi aussi je garde le moral en espérant que nous sommes plus que deux à penser la même chose ... et que c'est en le disant et l'écrivant que nous pourront faire bouger les institutions
Bonne journée et bon WE à tous
"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière asséchée, le dernier poisson pêché,l’homme va s’apercevoir que l’argent n’est pas comestible "
-
- Membre
- Messages : 2844
- Inscription : 04 juil. 2012, 16:20
- Localisation : Bourgogne, Yonne, moulin Sully sur le Trinquelin
Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!
Vallée de la Sélune en lutte (1) : le déni démocratique
Un SAGE qui procède à des arbitrages acrobatiques entre pollution agricole amont et restauration de continuité aval, une secrétaire d'Etat qui annonce des destructions d'ouvrages à distance et sans aucune information préalable des populations locales, une administration qui fait preuve d'opacité tant dans sa complaisance initiale vis-à-vis d'EDF que dans sa reprise en main autoritaire du chantier de la destruction imposée, des lobbies écologistes et pêcheurs sous-représentatifs mais sur-écoutés qui font voter jusqu'à leurs amis canadiens lors d'une enquête publique normande, des riverains quasi-unanimement opposés à la destruction de leur cadre de vie mais considérés comme des demeurés n'ayant rien compris à l'avenir des rivières… bienvenue dans le dossier de l'effacement des barrages de la Sélune, qui est aussi le dossier de l'échec catastrophique de la politique de "continuité écologique à la française". Dans ce premier article, nous nous penchons sur le caractère fort peu démocratique de la décision d'effacer.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/valle ... -deni.html
Certes les ouvrages de la Sélune sont des grands barrages dont l'impact écologique sur les migrateurs est non contestable, contrairement à la plupart des seuils et chaussées. Mais la manière dont procèdent l'administration et les lobbies, en parfait mépris des attentes des riverains, y est tout aussi insupportable.
Un SAGE qui procède à des arbitrages acrobatiques entre pollution agricole amont et restauration de continuité aval, une secrétaire d'Etat qui annonce des destructions d'ouvrages à distance et sans aucune information préalable des populations locales, une administration qui fait preuve d'opacité tant dans sa complaisance initiale vis-à-vis d'EDF que dans sa reprise en main autoritaire du chantier de la destruction imposée, des lobbies écologistes et pêcheurs sous-représentatifs mais sur-écoutés qui font voter jusqu'à leurs amis canadiens lors d'une enquête publique normande, des riverains quasi-unanimement opposés à la destruction de leur cadre de vie mais considérés comme des demeurés n'ayant rien compris à l'avenir des rivières… bienvenue dans le dossier de l'effacement des barrages de la Sélune, qui est aussi le dossier de l'échec catastrophique de la politique de "continuité écologique à la française". Dans ce premier article, nous nous penchons sur le caractère fort peu démocratique de la décision d'effacer.
http://www.hydrauxois.org/2016/04/valle ... -deni.html
Certes les ouvrages de la Sélune sont des grands barrages dont l'impact écologique sur les migrateurs est non contestable, contrairement à la plupart des seuils et chaussées. Mais la manière dont procèdent l'administration et les lobbies, en parfait mépris des attentes des riverains, y est tout aussi insupportable.