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Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 05 juil. 2012, 08:00
par gillesdevilley
Bonjour,

Encore un rapport sur la destructions des seuils


Gillesdevilley

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 05 juil. 2012, 11:39
par CF21
Bonjour,

Merci du lien.

Dans ce document du SDAGE Loire-Bretagne, on trouve un lien vers une étude de Malavoi et Salgues 2011.
http://www.irstea.fr/sites/default/file ... Seuils.pdf

Cette étude précise ce que les administrations ou maîtres d'ouvrage devraient engager comme étude préparatoire avant d'envisager un arasement ou dérasement. Dans la pratique, on s'aperçoit que ce travail préparatoire est bâclé.

Par exemple, parmi bien d'autres analyses, un "inventaire faunistique et floristique" devrait être réalisé pour vérifier que le suppression de la retenue n'implique pas des effets négatifs pour des espèces rares ou protégées. Ici (un barrage et deux glacis sur l'Armançon, à Semur-en-Auxois, menacés de destruction), le diagnostic s'est contenté de deux anciennes mesures Onema 2007 sur la seule faune piscicole, et aucun inventaire de biodiversité n'a été réalisé. (Et manque de pot, la mesure Onema en question montrait une certaines abondance de poissons dans une zone pourtant parsemée de seuils, alors il leur a fallu conclure que... ce n'était pas les bons poissons, ils veulent des truites et pas des brochets, des ombres et pas des carpes, etc.)

Il faut conseiller aux propriétaires publics ou privés d'imprimer ce genre de document siglé Onema et, lorsque la police de l'eau vient leur parler de "continuité écologique", de leur montrer en demandant : "Pour commencer, respectez donc les conseils de vos propres spécialistes, faites une étude détaillée et un modèle dynamique de la rivière, montrez-moi à partir de ce travail les coûts et bénéfices attendus d'un changement quelconque de l'ouvrage, revenez me voir quand l'ensemble de ces données auront été rassemblées. Sinon ce n'est pas de la science, mais de l'idéologie".

Mais au-delà de la résistance sur le terrain au cas par cas, il me semble qu'un travail est à mener au niveau du Parlement et du Ministère de tutelle (Ecologie, Energie et Développement durable). En effet, les Agences de l'eau, l'Onema et compagnie ne font jamais qu'appliquer une certaine interprétation maximaliste de la DCE 2000, de la LEMA 2006 et du Grenelle (on n'ennuie pas trop l'agro-industrie pour la pollution chimique de l'eau et en échange, on prend des mesures symboliques sur les supposés effets dynamiques des seuils, histoire de dire que l'on fait quand même plein de choses pour l'environnement). Il faudrait idéalement parvenir à une circulaire ministérielle demandant de mettre un frein à l'effacement systématique et de favoriser l'aménagement concerté avec les riverains, y compris et surtout au niveau des subventions. Aujourd'hui, tout est fait pour financer la destruction du patrimoine, et plus grand chose pour financer son aménagement. Un arbitrage politique différent serait de nature à changer cette donne très défavorable aux moulins et barrages.

Bonne journée

PS : merci pour votre forum, j'apprends plein de choses en le découvrant.

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 05 juil. 2012, 14:58
par Gerophil
Document du post précédent :
La petite hydroélectricité, qui ne devient intéressante pour un investisseur privé
que pour des hauteurs de seuils et des débits plus importants que la plupart de
ceux qu’on rencontre en régions de plaine, peut être rentable pour un particulier
sans pour autant avoir un effet significatif au niveau national sur la production
globale d'électricité. En effet, 400 grandes centrales produisent 95 % de
l'hydroélectricité française, sachant que celle-ci représente 8 % (en 2010) de toute
l'électricité produite en France. A l’inverse, quelque 1 700 « micro-centrales », de
puissance unitaire inférieure à 1 MégaWatt, représentent 2 % de la production
hydroélectrique en 2005, soit environ 0,16 % de la production électrique du pays.
Alors que la capacité de production des grandes centrales hydroélectriques est
mobilisée sous forme d’énergie de pointe, quand la demande d’électricité est
particulièrement forte, la production au fil de l’eau des petits ouvrages reste
aléatoire, dépendante du débit des cours d’eau et non de la demande ni du prix sur
le marché international.

L’étude de l’impact du classement des cours d’eau23 sur le bassin Loire-Bretagne a
montré un impact négatif mais modeste sur les usages hydroélectriques. Le
classement rendrait impossible la production de 130,9 GWh, en interdisant de
créer de nouveaux seuils. C’est minime à l'échelle des bassins de la Loire et de la
Bretagne, cette production étant celle de 26 éoliennes de 2 MW de puissance. Cet
impact n’est pas critique pour l’atteinte des objectifs de développement de
l’hydroélectricité, compte tenu de potentiels associés à des créations de nouveaux
ouvrages et à l’optimisation de sites existants susceptibles d’être équipés de
turbines.

Pour se faire une idée de l’économie d’énergies fossiles polluantes en gaz à effet
de serre imaginable, il faut avoir en tête que la part de l’hydroélectricité dans la
consommation d’énergie primaire en France est de 1,6 % en 2005. Elle ne varie
guère d’une année à l’autre. Ces 1,6 % représentent 4,5 millions de tonneséquivalents-
pétrole (Tep) sur un total de 276 millions de Tep annuels.

Globalement, les petites centrales hydroélectriques (< 1 MW de puissance) sont
donc marginales dans l’économie d’énergies fossiles. Elles peuvent difficilement
contribuer à l’application de la directive énergies renouvelables, au titre de laquelle
la France s’est engagée à porter à 21 % en 2020 la part d’électricité d’origine
renouvelable (contre 14% en 2004) dans la production totale d’électricité. Il est
d’ailleurs prévu que ce développement se fera essentiellement à partir de la filière
éolienne.

Au final, la production hydroélectrique sur de petits seuils peut présenter un intérêt
particulier compte tenu des tarifs de rachat obligatoire par EDF. Mais sa
contribution à la production d’énergies renouvelables est très faible et ses impacts
environnementaux sur les rivières très importants. Se pose donc la question de
l’intérêt général.
23
Assez intéressant comment ils essaient de minimiser l'impact de la petite hydraulique, savent-'ils qu'il reste 2 GW (10.6 TWh annuels) à développer soit l'équivalent de 2 tranches nucléaires et de 2.5% de la production française d'électricité ? :(

De plus, ils appuient souvent sur le fait que l'eau s'évapore plus en retenue que lorsqu'elle coule, n'étant pas un expert sur la question j'aurais eu tendance à dire le contraire, à volume égal l'eau qui coule occupe une surface plus importante donc reçoit plus de rayonnement, sans compter les frottements plus élevés dus au déplacement plus rapide.

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 06 juil. 2012, 04:09
par CIE87
on dirait effectivement de la paraphrase des ayatollahs-bobos écologistes de France Nature environnement... :(

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 06 juil. 2012, 06:44
par zib01
Il oublie une chose dans la comparaison entre les éoliennes et l' hydraulique.
L''hydraulique est contrôlé par la main de l'homme pour les heures de pointe et pour le fil de l'eau ils savent les débits approximatifs 24 heures avant.
Tandis que les éoliennes elles peuvent s’arrêter d'une minute à l'autre .Je vous explique pas les gens qui gèrent le réseau quand il y a des champs d'éolienne qui s’arrêtent d'un seul coup ils s'arrache les cheveux et bien-sur c'est en appuyant sur le bouton hydraulique qu'ils gèrent la situation .
Et de plus dès il y a des soucis de réseau c'est en bretagne que c'est rouge

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 07 juil. 2012, 20:04
par SG.Hydro
Bonjour,

Il oublie une autre chose dans la comparaison entre les éoliennes et l' hydraulique, c'est que en France les dernières lois (Grenelle de l'arnaque à l’environnement oblige....) ont totalement condamné le micro éolien et le moins que l'on puisse dire c'est que le gros éolien ne se porte guère mieux.

Re: Destruction des Chaussées des Moulins !!!

Publié : 09 juil. 2012, 10:15
par dB-)
Bonjour,

j'ai jeté un oeil sur le document mis en ligne par CF21 et je l'ai même stocké sur le forum, au cas où :
Malavoi_2011_ArasementSeuils.pdf
Mis à part le coté amphigouris, c'est à dire "Circulez les ploucs ya rien à voir, des Experts Hydromorphologues réfléchissent pour vous et vont rétablir l'Hydroécologie des cours d'eau", c'est en fait une mine d'arguments contre la destruction des seuils !

Merci à CF21 pour ce précieux document, et donnez-vous la peine d'en lire la partie 3, qui détaille tous les effets négatifs de l'arasement d'un seuil !!

Bon, ça mériterait une traduction, par exemple :

"Mortalité d’une partie de la ripisylve dont les racines seront exondées" signifie "Attention, les arbres en bord de rivière à l'amont vont crever"

"Érosion régressive", "Réactivation de l’érosion latérale en amont", "Sur-alluvionnement en aval" veulent dire "Quand on supprime un seuil, tous les sédiments accumulés depuis des siècles en amont passent à l'aval, et la vitesse d'eau augmente ce qui détruit les berges" (qui l'eût cru ?)

Il reste que, comme d'habitude, on examine au microscope une puce (les seuils des rivières) enfouie dans la fourrure d'un mammouth (la pollution de notre planète) que personne ne veut voir ... Le but étant de noyer le poisson, masquer le problème des pollutions agricoles, domestiques et industrielles, trouver des coupables qui ne soient pas défendus par un lobby, et toujours centraliser plus la production d'énergie, de préférence radioactive.

dB-)

aménagement ou suppression des barrages

Publié : 03 août 2012, 20:12
par caruel gilles
Il suffit de lire l'article L 214 - 17 du code de l'environnement (faire google et L 214 - 17)

Pour les classement de rivières en liste 1, il y a aménagement sitôt la parution de la liste.
Pour les classement en liste 2, il y a 5 ans après la parution de la liste.

Aménagement veut dire: assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs eau douce/eau salée.

Néanmoins conformement à l'esprit des SDAGES, il s'agit des espèces présentes dans le cours d'eau.
Donc tous les poissons qui migrent.

Des discussions que j'ai eu avec l'agence de l'eau Seine/normandie, il faut donc, dans mon cas, mais qui est le cas général, construire une passe à poissons. Pour ce faire il faut présenté deux études: une concernant cette passe, et une autre concernant la loi sur l'eau. Ces études sont subventionnables par l'agence à la condition que l'ouvrage (le barrage) soit reconnu "structurant".
Nouveau mot: sont considérés structurant les barrages ayant une fonction, soit pour maintenir un niveau d'eau, soit ayant un effet sur les inondations, soit ayant une fonction de production, soit étant classé "monument historique" , c'est à l'étude de le définir. Dans ce cas les passes à poissons sont subventionnables.
Ce qui laisse à penser que pour les barrages qui ne seraient pas reconnu structurant, les passes ne sont pas subventionnables.
Pour mon barrage les études sont faites. Le barrage est reconnu structurant parce que le Préfet m'a autoriser, sur ma demande et par écrit, à fabriquer de l'électricité. Il me reste à le faire. Malheureusement les investissements sont très élevés et la rentabilité n'est pas assurée.
Si je ne veux pas voir disparaitre mon installation, il faut que je fasse cette passe à mes frais. L'étude a estimé le coût à 30 000 euros plus d'autres modifications pour 20 000 euros.
A moins que d'ici là, d'autres mesures ne surviennent.
Cordialement
Gilles CARUEL

Re: aménagement ou suppression des barrages

Publié : 03 août 2012, 21:41
par moulino51
Oui Gilles, Ouverture raisonnées des vannages :lol:




Gérard

Re: aménagement ou suppression des barrages

Publié : 04 août 2012, 07:20
par dB-)
Bonjour,

essayez en effet de voir avec l'Onema si l'ouverture périodique des vannes ne serait pas une meilleure solution que la passe à poissons (PAP) dans votre cas : l'ouverture peut être automatisée, avec une fréquence plus importante en période de frayage, elle nécessite peu d'investissements (pour vous et pour la collectivité), et permet le transit des sédiments ce que ne fait pas une PAP.

Au niveau Onema, il y a les représentants locaux (département), mais aussi une agence régionale : les différents interlocuteurs n'ont pas obligatoirement le même avis, essayer de trouver la personne qui va suivre votre dossier et décider.

Pour la conception d'une PAP, voyez quel bureau d'études (BE) est en vogue ... En principe ce devrait être neutre, en pratique certains BE sont plus appréciés que d'autres, et les dossiers traînent plus ou moins longtemps : c'est une affaire de relationnel entre personnes, hors toutes considérations techniques ...

Le projet se mène essentiellement sur dossier, le rôle du BE est important, la durée de traitement du dossier aussi ... Voir avec le BE le type de PAP qui sera le plus simple et économique à construire, et aussi facile à entretenir : j'ai lu quelque part qu'une majorité des PAP réalisées ne sont pas fonctionnelles faute d'entretien régulier.

Avec un bon dossier, la réalisation peut ensuite être confiée à une petite entreprise locale, pas forcément une entreprise spécialisée lointaine, qui reviendra très cher à cause des déplacements. Si vous avez le temps et que vous savez manier la minipelle, le niveau laser, etc ... c'est aussi quelque chose que vous pouvez réaliser vous même à moindre coût.

dB-)