Bonjour,
pour une petite roue, de quelques kW seulement, on peut sûrement utiliser comme pompe un moteur hydraulique lent, par exemple un moteur de barbotin de pelleteuse, ou encore le moteur de tourelle. Comme ce matériel n'est pas conçu pour un usage permanent, je pense qu'il faut sur dimensionner carrément d'un facteur 3 ou 4 pour obtenir une certaine longévité.
J'avais réparé il y a quelques années deux anciennes pelleteuses des années 70, une Richier H15C2 sur chenilles, et une Ford (ex Richier) P45 sur pneus, voici quelques extraits de la documentation technique que j'ai conservée :
Schéma hydraulique pelle Ford P45.pdf
Pompe hydraulique pelle Ford P45.pdf
Moteurs hydrauliques pelle Ford P45.pdf
Remarque : le moteur ci-dessus n'est pas un moteur lent, sur la pelle Ford, il attaquait une boite à deux vitesses mécaniques, suivie d'un pont avec réducteurs dans les moyeux de roues.
Attention, la plupart des moteurs lents courants, type barbotins ou tourelle de pelleteuse, sont différents du moteur Poclain (pas facile à trouver en occasion) cité par M. Perret : ils comportent un réducteur interne, de type épicycloïdal à engrenages.
Ci après des exemples de moteurs "explosés" sur lesquels je suis intervenu quand je travaillais dans la maintenance d'engins de chantier :
Moteur de tourelle.jpg
Moteur de barbotin cassé.jpg
Je pense que ce type de moteur ne convient pas pour des roues, il faut préférer des moteurs sans multiplicateur.
Par exemple, une roue qui fournit 15 kW à l'arbre à 6 tr/min délivre un couple de 15 000 / (6 * pi / 30) = 24 000 Nm, le moteur MS 25 cité plus haut ne convient plus, son couple maximum est de l'ordre de 5 000 Nm soit 500 daNm à 100 bar, soit un couple 5 fois trop faible (mais il était bon pour 5 kW, sans marge de sécurité toutefois). Si vous voulez utiliser cette solution, il faudrait maintenant "taper" vers un moteur MS 125, avec un couple de 24 000 Nm, puissance 240 kW à 50 tr/min et 450 bar, poids (masse) environ 500 kg , coût
...
Poclain moteur hydraulique MS125.pdf
Prendre en plus un coefficient de sécurité de 2 pour être tranquille, et/ou prévoir un point faible quelque part, facile et moins coûteux à remplacer qu'un moteur cassé (...), par exemple un accouplement à plateaux avec goupilles de cisaillement, ou un manchon de serrage, en plus bien sûr de la valve de décharge.
Je crois que les vérins du début du sujet sont plus adaptés, au point de vue simplicité, lenteur, encaissement du couple énorme, coût, et longévité. Le point délicat est le maneton du vilebrequin, avec ses trois départs articulés vers les tiges de vérins : bel ensemble mécanique à concevoir (par exemple pour la roue de 15 kW à 6 tr/min, on obtient un effort de près de 5 t (pardon, 5 000 daN) sur un maneton situé à 50 cm de l'axe, plus le coefficient de sécurité, disons donc 10 t en porte-à-faux, avec inversion du sens à chaque tour de roue, donc fatigue, donc nouveau sur-dimensionnement ...
Sinon, avec l'hydraulique récente, la variation de vitesse est en effet très facile, de même que l'interfaçage avec un automate !
A suivre ...
dB-)