Bonjour,
en effet j'ai reçu au cours des derniers mois plusieurs lettres AR de Legrand me demandant de déconnecter certaines armoires MHM installées, en attente d'un "rétro-fit".
De mon coté pas de dégâts à signaler, mais je comprends la grogne des utilisateurs qui ont subi un incendie !
Pour aller plus loin, notamment faire jouer les clauses de remboursement sur l’ensemble des pénalités applicables, eh bien... il faut éventuellement adhérer à ce syndicat !
Sans être adhérent à ce syndicat j'ai eu des échanges avec Legrand, et tant le déroulement du "rétro-fit" que le règlement des pénalités pour mauvais facteur de puissance (le temps de la remise à niveau) ont pu être abordés.
quand je pense que les anciens condos au pyralène ont fonctionné pendant 50 ans sans aucun soucis
On ne va pas regretter le pyralène
![Very Happy :D](./images/smilies/icon_e_biggrin.gif)
, c'est une infâme cochonnerie responsable d'une pollution qu'on va subir encore quelques décennies
ne serait il pas préférable d'installer un alternateur ou un PMG à la place des génératrices asynchrones
On installe la plupart du temps des génératrices (asynchrones) en dessous d'environ 200 kW, et des alternateurs (synchrones) au dessus. Pour les petites puissances, la génératrice est la solution la plus simple et économique, au dessus le surcoût de l'alternateur est compensé par un meilleur rendement et on s'affranchit alors des condensateurs car le réactif peut être ajusté facilement en jouant sur l'excitation de l'alternateur (si c'est un alternateur bobiné) : dans ce cas il n'y a pas d'amplification des harmoniques.
Au vu des problèmes actuels, il peut être intéressant, comme l'indique Gilles21, de choisir un alternateur bobiné brushless, même en dessous de 200 kW (j'ai réalisé il y a 7 ans une petite installation de 30 kW qui injecte sur le réseau via un alternateur bobiné brushless, pas de condensateurs et on ajuste la tangente Phi simplement en tournant un potentiomètre, c'est assez sympa !)
A ma connaissance il y a deux actions de mise à jour des armoires A.T. :
- il y a quelques mois une première mise à jour d'une certaine tranche de matériel, avec échange des contacteurs et des cosses de connexions
- et plus récemment une deuxième mise à jour avec
au cas par cas remplacement des contacteurs, remplacement / vérification / réglage du module de gestion, pose d'une ventilation forcée sur le haut du coffret avec capteur de température et de fumée déclenchant la coupure du coffret, et échange de condensateurs
Pour moi cette reconnaissance d'un défaut est le signe d'un comportement commercial ouvert et franc, et aussi l'assurance que les produits à venir ne comporteront plus ce défaut !
Comme je l'avais mentionné sur un autre post, je pense que le problème de base vient de ce qu' Enedis demande maintenant aux producteurs (même aux petits producteurs, de quelques dizaines à quelques centaines de kW) de
fournir du réactif, et non plus simplement d'être neutres, avec par exemple une tangente Phi proche de 0.4 : Le réseau 20 kV voit alors la micro-centrale comme un condensateur, qui présente une faible impédance aux fréquences élevées, et la centrale "attire" les cochonneries du 20 kV, qui sont ensuite amplifiées à telle ou telle fréquence de résonance selon l'accord entre l'inductif (relativement stable et constitué des bobinages de la génératrice et du transformateur) et le réactif (condensateurs, dont la valeur totale varie en fonction du nombre de gradins enclenchés)
D'après les mesures que j'ai pu effectuer sur quelques sites, et échanges avec le constructeur :
- le THDU (taux de distorsion en tension) est assez faible et à peu près constant car la tension est assez constante (environ 400 Veff)
- le THDU est le plus destructeur pour les condensateurs, tous les condensateurs en parallèle le subissent
- le THDI (taux de distorsion en courant) est lui variable, car le courant nominal varie par exemple de 10 à 200 A
- il dépend donc du fondamental : par exemple un harmonique de 10 A est proportionnellement différent sur 10 ou 200 kW de production
- il est fréquent d'atteindre (sans dommages) jusqu'à 70% de THDI en faible puissance ...
- sur une micro centrale, il y a plusieurs condensateurs en parallèle, et donc le courant est relativement faible par condensateur
- avant, ERDF ne demandait pas de fourniture de réactif, ou demandait une faible fourniture, avec une large tolérance et sur une partie de l'année
- aujourd'hui Enedis demande une fourniture systématique, avec par exemple une Tg Phi de +0.3 à +0.4 sur toute l'année
- d'une part la centrale devient réactive et attire donc la pollution harmonique du réseau
- d'autre part cette tolérance est faible et il faut gérer finement le réactif
- si vous produisez plusieurs mois à petite puissance, il vous faudra gérer des petits gradins, et donc utiliser une armoire assez complexe, par exemple avec une combinaison de 5 ou 6 blocs de "condensateurs + contacteurs + fusibles"
- comme cela tourne toute l'année, les condensateurs "souffrent" plus qu'avant (les pôôôvres), et comme aussi les contacteurs statiques coûtent un bras, quasiment tout le monde part sur du contacteur mécanique, que le constructeur préconise de remplacer préventivement tous les 5 ans, mais qui le fait ?
- autre problème, si vous avez sur votre centrale des baisses de tension réseau, les bobines des contacteurs sont temporairement moins alimentées, les contacts peuvent vibrer : les contacts de puissance et les spires de pré-contact dégustent sévèrement, voire brûlent !
- d'après une conversation avec un commercial d'A.T., les armoires sans self représentent 90 % du marché : l'utilisation de selfs est réservée aux sites où sont utilisés localement des appareils électroniques qui polluent le réseau
- comme le taux et le rang des harmoniques dépendent de la puissance produite à chaque instant et du nombre de gradins enclenchés, le problème des selfs n'est pas simple : utiliser des condensateurs avec selfs peut être soit utile, soit inutile, soit encore néfaste ... c'est à voir au cas par cas, en fonction du transformateur, des câbles, de l'équipement, du voisinage, etc..
- en plus, à moins d'une simulation préalable et assez complexe de l'environnement, on ne découvre les harmoniques qu'après après la pose et la mise en service des condensateurs.
- enfin ce ne sont pas les condensateurs qui créent des harmoniques, mais l'assemblage RLC (R pour la résistance des éléments, L pour l'inductance et C pour la capacité) de la centrale constitue un circuit oscillant qui peut amplifier fortement des harmoniques qui sans condensateurs resteraient négligeables ...
- dans les "cas graves" on peut utiliser des filtres actifs, association d'éléments de commutation de puissance (thyristors, triacs, GTO, Mosfets, IGBT) et de calculateurs (micro-contrôleurs) qui vont "absorber" les harmoniques les plus nocifs : dès qu'on s'écarte de la forme d'onde sinusoïdale pure 50 Hz, le filtre actif injecte "instantanément" un courant pour ramener la tension à sa valeur idéale. L'avantage est que ces filtres s'adaptent en permanence aux variations de rang des harmoniques, le problème étant qu'ils sont assez coûteux !
Bonne journée
dB-)