Re: Turbines Fontaine
Publié : 04 mai 2019, 15:27
Bonjour,
en cherchant des informations sur les anciens constructeurs de turbines Royer et Joly ainsi que Singrün à Epinal, je suis tombé sur le livre Epinal à la belle époque" de l'abbé Robert Javelet.
Court extrait :
"Mais Epinal avait d'autres industries, dont certaines étaient corollaires du Textile. Proche de la Vôge aux larges cultures de pomme de terre, la cité s'enrichit de féculeries (7) et glucoserie (Schupp, au faubourg St-Michel). En 1872, les fabriques les plus prospères étaient la vermicellerie et amidonnerie Morel-Winckler avec 45 ouvriers, la clouterie Boiteux avec 12 et la carrosserie Marchand avec 55.
Certes, il ne faudrait pas laisser sous silence les imprimeries d'images, Pellerin et Pinot, qui employaient 140 ouvriers en 1874 (100 seulement après fusion 121). A la même date, Kampmann (40 ouvriers) fondait sa manufacture de chapeaux de paille. Panama, palmiers, paillecousue, manille, tous ces produits étaient livrés... comme les images, au monde entier. En 1886, la chapellerie feutre employait 21 ouvriers et l'amidonnerie Dufour 45. La tannerie Haffner (20 ouvriers) était réputée. Rue du Chapitre, Georges Aimé fabriquait de la pâte à papier (18 ouvriers). Quant aux brasseries, elles ne manquaient pas. La brasserie Hermann avait, 34 quai des Bons-Enfants, la plus flatteuse notoriété et les Spinaliens des dimanches y venaient boire volontiers la bière fraîchement fabriquée.
Pour le bâtiment, 7 entreprises de maçonnerie, 1 marbrerie, 14 ferblanteries, 15 menuiseries. Citons aussi, à propos du travail du bois, 3 saboteries. Pour le fer, il y avait l'atelier Fricadel, faubourg de Nancy, et la fonderie Dubois. Royer construisait des machines agricoles, rue de la Gare, et Maletête, au faubourg Dogneville. En 1913, les ateliers de construction mécanique étaient au nombre de 10: entre autres, 2 chaudronneries: Méline et Petitmangin. Le faubourg de Nancy était illuminé par les coulées de la fonderie Dispot qui n'était pas la seule; il y avait Méline, encore, Colnot, Royer-Joly et, à Golbey, Singrün (depuis remplacé par l'épicerie en gros La Jeanne d'Arc).
Golbey, avec les 4 usines de la Plaine, connaissait une extension rapide. En 1912, les réservoirs de la Sté Desmarais s'y alignaient entre le canal et la voie ferrée de Mirecourt. Par contre, Chantraine avait vu fermer, en 1886, sa fabrique de couverts que Poignon rétablit, 11,rue de la Louvière. La cité des cheminots était vouée au dépôt... ou à l'armée. Epinal, par contre, voyait se multiplier entreprises et artisanats: atelier de nickelage, de mosaïques, de charronnage, 3 de carrosserie, 6 fabriques de meubles. Baffray (ô merveille de la chimie!) faisait de la glace artificielle (31).
L'industrie nouvelle était celle de la lumière. A la fabrique de chandelles Georges, rue des Casernes, avait succédé l'éclairage à acétylène «Lemuhot et Louviaux ».Ces derniers se vouaient également au gaz et à l'électricité. Zaepfer se limita à l'électricité; mais l'Usine à gaz du Nord et de l'Est devint l'unique producteur de lumière. Sans doute en profita-t-elle pour augmenter abusivement ses prix ? Le 13-2-1913, 450 consommateurs s'insurgèrent. Devant l'obstination de la Compagnie, ils décidèrent de produire eux-mêmes leur lumière: leur station s'installa 15, rue des Minimes dans l'imprimerie Pernot, baptisée «l'îlot Sans Souci». Toute la «Petite Ville» en bénéficia ..."
Incroyable, tout ce tissu industriel disparu ...
Bon W.E.
dB-)
en cherchant des informations sur les anciens constructeurs de turbines Royer et Joly ainsi que Singrün à Epinal, je suis tombé sur le livre Epinal à la belle époque" de l'abbé Robert Javelet.
Court extrait :
"Mais Epinal avait d'autres industries, dont certaines étaient corollaires du Textile. Proche de la Vôge aux larges cultures de pomme de terre, la cité s'enrichit de féculeries (7) et glucoserie (Schupp, au faubourg St-Michel). En 1872, les fabriques les plus prospères étaient la vermicellerie et amidonnerie Morel-Winckler avec 45 ouvriers, la clouterie Boiteux avec 12 et la carrosserie Marchand avec 55.
Certes, il ne faudrait pas laisser sous silence les imprimeries d'images, Pellerin et Pinot, qui employaient 140 ouvriers en 1874 (100 seulement après fusion 121). A la même date, Kampmann (40 ouvriers) fondait sa manufacture de chapeaux de paille. Panama, palmiers, paillecousue, manille, tous ces produits étaient livrés... comme les images, au monde entier. En 1886, la chapellerie feutre employait 21 ouvriers et l'amidonnerie Dufour 45. La tannerie Haffner (20 ouvriers) était réputée. Rue du Chapitre, Georges Aimé fabriquait de la pâte à papier (18 ouvriers). Quant aux brasseries, elles ne manquaient pas. La brasserie Hermann avait, 34 quai des Bons-Enfants, la plus flatteuse notoriété et les Spinaliens des dimanches y venaient boire volontiers la bière fraîchement fabriquée.
Pour le bâtiment, 7 entreprises de maçonnerie, 1 marbrerie, 14 ferblanteries, 15 menuiseries. Citons aussi, à propos du travail du bois, 3 saboteries. Pour le fer, il y avait l'atelier Fricadel, faubourg de Nancy, et la fonderie Dubois. Royer construisait des machines agricoles, rue de la Gare, et Maletête, au faubourg Dogneville. En 1913, les ateliers de construction mécanique étaient au nombre de 10: entre autres, 2 chaudronneries: Méline et Petitmangin. Le faubourg de Nancy était illuminé par les coulées de la fonderie Dispot qui n'était pas la seule; il y avait Méline, encore, Colnot, Royer-Joly et, à Golbey, Singrün (depuis remplacé par l'épicerie en gros La Jeanne d'Arc).
Golbey, avec les 4 usines de la Plaine, connaissait une extension rapide. En 1912, les réservoirs de la Sté Desmarais s'y alignaient entre le canal et la voie ferrée de Mirecourt. Par contre, Chantraine avait vu fermer, en 1886, sa fabrique de couverts que Poignon rétablit, 11,rue de la Louvière. La cité des cheminots était vouée au dépôt... ou à l'armée. Epinal, par contre, voyait se multiplier entreprises et artisanats: atelier de nickelage, de mosaïques, de charronnage, 3 de carrosserie, 6 fabriques de meubles. Baffray (ô merveille de la chimie!) faisait de la glace artificielle (31).
L'industrie nouvelle était celle de la lumière. A la fabrique de chandelles Georges, rue des Casernes, avait succédé l'éclairage à acétylène «Lemuhot et Louviaux ».Ces derniers se vouaient également au gaz et à l'électricité. Zaepfer se limita à l'électricité; mais l'Usine à gaz du Nord et de l'Est devint l'unique producteur de lumière. Sans doute en profita-t-elle pour augmenter abusivement ses prix ? Le 13-2-1913, 450 consommateurs s'insurgèrent. Devant l'obstination de la Compagnie, ils décidèrent de produire eux-mêmes leur lumière: leur station s'installa 15, rue des Minimes dans l'imprimerie Pernot, baptisée «l'îlot Sans Souci». Toute la «Petite Ville» en bénéficia ..."
Incroyable, tout ce tissu industriel disparu ...
Bon W.E.
dB-)