Arasement du barrage de la Mothe (J2)
Publié : 01 sept. 2013, 16:53
La clé de tout cela, mon cher KW12, c'est l'argent. Le vôtre, le mien, le nôtre, celui que les Agences de l'eau prélèvent par taxe et redistribuent : plus de 2 milliards par an dont 400 millions par an seront consacrés à la "restauration écologique" sur 2013-2018.
S'il y a bien un écoulement en libre circulation, ce sont ces flots de liquidités qui se déversent sur les bassins versants!
Alors évidemment, quand l'Agence distribue cette manne, personne ne moufte, surtout pas ceux qui en croquent : les bureaux d'études, les syndicats de rivières, les associations agréées, les fédés de PPMA, les établissements publics de bassin ou de gestion de l'eau, etc. Tout ce petit monde véhicule de manière non critique le même copier-coller du même discours : il faut ef-fa-cer. En particulier effacer les petits, les pas-visibles, les pas-connus, ceux qui ne sont pas "structurants" (jargon). Enfin ils ne disent pas "effacer", ils utilisent le logiciel à novlangue jargonnante, vous cliquez et cela vous donne "l'arasement seul permet d'optimiser la restauration de fonctionnalité hydromorphologique et la reconstitution de la biocénose lotique rhéophile malgré des facteurs limitants qui continueront d'affecter l'écologie du tronçon" (traduction : on a le fric pour effacer mais n'attendez pas non plus des résultats, les cocos, on recopie juste le manuel ONEMA de l'effaceur efficace).
Saisir les élus : oui bien sûr. Parce que les élus du peuple n'ont pas voté la destruction des moulins et usines quand ils ont voté la loi sur l'eau de 2006. Tout cela a procédé d'une dérive opaque et non-démocratique dans des choix administratifs et dans des coquilles vides de type comités de bassin et commissions locales de l'eau, chambres d'enregistrement dociles et déconnectées des citoyens. A part quelques allumés extrémistes, pas un élu saisi de ces problèmes ne s'en étonne voire ne s'en offusque quand il apprend la réalité de terrain. (Sauf que l'élu a 3000 motifs d'indignation, alors... mais quand même, ils sont de plus en plus nombreux à interpeller le ministère de l'écologie ou ses services en département / région)
Et aussi, surtout, saisir les tribunaux. Car comme vous le dites, pour tout moulin la destruction du seuil signifie : perte du droit / règlement d'eau, impossibilité définitive d'avoir un revenu économique à base énergétique, perte de valeur paysagère, prise de risque du fait de la modification des écoulements, moins-value immobilière considérable. Pour la collectivité : destruction du potentiel énergétique non-fossile non-nucléaire ayant l'un des meilleurs coûts de revient et (de loin) le meilleur bilan carbone. Donc si l'Agence de l'eau veut effacer, elle ne doit pas seulement payer 60% ou 80% des travaux de destruction : elle doit aussi verser une indemnité représentant une part conséquente de la valeur totale du bien. Et comme le fric est la clé de tout, eh bien si les tribunaux en viennent à reconnaître cela, les mêmes Agences de l'eau vont se calmer d'un seul coup et changer de doctrine, affirmant demain qu'il vaut mieux réaliser des aménagements modestes comme elles soutenaient hier qu'il fallait des effacements spectaculaires.
S'il y a bien un écoulement en libre circulation, ce sont ces flots de liquidités qui se déversent sur les bassins versants!
Alors évidemment, quand l'Agence distribue cette manne, personne ne moufte, surtout pas ceux qui en croquent : les bureaux d'études, les syndicats de rivières, les associations agréées, les fédés de PPMA, les établissements publics de bassin ou de gestion de l'eau, etc. Tout ce petit monde véhicule de manière non critique le même copier-coller du même discours : il faut ef-fa-cer. En particulier effacer les petits, les pas-visibles, les pas-connus, ceux qui ne sont pas "structurants" (jargon). Enfin ils ne disent pas "effacer", ils utilisent le logiciel à novlangue jargonnante, vous cliquez et cela vous donne "l'arasement seul permet d'optimiser la restauration de fonctionnalité hydromorphologique et la reconstitution de la biocénose lotique rhéophile malgré des facteurs limitants qui continueront d'affecter l'écologie du tronçon" (traduction : on a le fric pour effacer mais n'attendez pas non plus des résultats, les cocos, on recopie juste le manuel ONEMA de l'effaceur efficace).
Saisir les élus : oui bien sûr. Parce que les élus du peuple n'ont pas voté la destruction des moulins et usines quand ils ont voté la loi sur l'eau de 2006. Tout cela a procédé d'une dérive opaque et non-démocratique dans des choix administratifs et dans des coquilles vides de type comités de bassin et commissions locales de l'eau, chambres d'enregistrement dociles et déconnectées des citoyens. A part quelques allumés extrémistes, pas un élu saisi de ces problèmes ne s'en étonne voire ne s'en offusque quand il apprend la réalité de terrain. (Sauf que l'élu a 3000 motifs d'indignation, alors... mais quand même, ils sont de plus en plus nombreux à interpeller le ministère de l'écologie ou ses services en département / région)
Et aussi, surtout, saisir les tribunaux. Car comme vous le dites, pour tout moulin la destruction du seuil signifie : perte du droit / règlement d'eau, impossibilité définitive d'avoir un revenu économique à base énergétique, perte de valeur paysagère, prise de risque du fait de la modification des écoulements, moins-value immobilière considérable. Pour la collectivité : destruction du potentiel énergétique non-fossile non-nucléaire ayant l'un des meilleurs coûts de revient et (de loin) le meilleur bilan carbone. Donc si l'Agence de l'eau veut effacer, elle ne doit pas seulement payer 60% ou 80% des travaux de destruction : elle doit aussi verser une indemnité représentant une part conséquente de la valeur totale du bien. Et comme le fric est la clé de tout, eh bien si les tribunaux en viennent à reconnaître cela, les mêmes Agences de l'eau vont se calmer d'un seul coup et changer de doctrine, affirmant demain qu'il vaut mieux réaliser des aménagements modestes comme elles soutenaient hier qu'il fallait des effacements spectaculaires.