Vous avez vu sur l'icône juste à coté : je gueule et je porte gilet jaune... depuis août 2011 !
Quel est le motif de votre contentieux au tribunal ?
J'ai acheté mon moulin en 2013, sur un cours d'eau liste 1 & 2, et fait valider son droit fondé en titre en 2014, en vue de produire de l'électricité en autoconsommation.
Sur les conseils du technicien de rivière et de la DDT, j'ai déposé un copieux dossier de demande d'aide auprès de l'agence de bassin pour étudier un aménagement qui leur convienne pour le petit vallon, j'étais prêt à raser une peupleraie et à remettre en service un ruisseau de contournement. En fait tout ça n'était fait que pour me faire perdre du temps, l'agence de bassin Loire Bretagne a fini par me répondre que la remise en service du moulin était contraire à ses objectifs !
Comme l'équipement en vue de produire de l'électricité dispense maintenant de certaines contraintes d'amélioration de la "continuité écologique", j'ai simplement début juillet 2017 porté à connaissance de Madame le Préfet la remise en service du petit moulin, dans la configuration de nos plans et règlements du XIXe siècle. Sans réponse au bout de 2 mois, j'ai commencé doucement les travaux, pensant bénéficier d'un "silence vaut acceptation". Par prudence, je ne me suis pas trop engagé financièrement, le préfet ayant 4 mois supplémentaires pour retirer sa décision implicite.
J'ai ensuite eu besoin de questionner la DDT sur un point de détail : ma chère Préfète -il paraît qu'il faut dire comme ça- m'a répondu que je devais stopper immédiatement les travaux et déposer un nouveau dossier de porter à connaissance ; que, comme mon droit d'eau était reconnu, je bénéficierai bien du "silence vaut acceptation" mais seulement deux mois après... accusé réception d'un dossier jugé complet par ses services.
La DDT veut des études supplémentaires alors que mon porté à connaissance est bien complet, d'où la procédure devant le Tribunal Administratif d'Orléans : le Code des relations entre le public et l'administration prévoit en son article L114-5 que «
lorsqu'une demande adressée à l'administration est incomplète, celle-ci indique au demandeur les pièces et informations manquantes exigées par les textes législatifs et réglementaires en vigueur ». Je prétends donc que le silence de l'administration vaut acceptation ; que les 2 mois se comptent à compter du porter à connaissance, dans la mesure où l'administration n'a pas réclamé entre-temps des compléments d'information.
J'ai proposé d'avoir recours à un médiateur, l'administration n'a pas répondu. C'est ainsi que les Tribunaux administratifs sont surchargés... Et que les dossiers y sommeillent des mois sinon des années.
Une passe à poisson serait de toute façon inutile : comme le moulin est en tête de bassin, il y a débordement à chaque gros épisode de pluie ce qui permet aux poissons de passer sans problème, telle qu'est la configuration du déversoir.
Attention : si l'objectif du porté à connaissance est de faire reconnaître le droit d'eau, le "silence vaut refus" après 3 mois comme on peut le lire dans le décret n° 2014-1273 du 30 octobre 2014 (décret qui dénature le terme de "porté à connaissance" et qui le cas échéant ne devrait pas résister sur ce point à un petit contrôle de constitutionnalité).