Forum de la petite hydroélectricité

Bonjour,
Pour faire suite à divers interventions, pas une région n'épargnée par la menace, je vous propose de voir le reportage vu sur TF1 au journal de 13h.

je vous propose de voir le lien suivant:

http://videos.tf1.fr/jt-13h/des-moulins ... 70109.html

salutations Frédéric.

Bonjour à tous,

je signale l'existence du supplément au N° 85 de la revue Moulins de France, que vous pouvez télécharger ici :

http://www.moulinsdefrance.org/Encours/ ... MdeF85.pdf

Ce supplément présente une synthèse de la situation actuelle, et du danger qui menace nos rivières.

Même si votre moulin n'est pas concerné aujourd'hui par la destruction des seuils, il le sera peut être un jour si cette pratique absurde s'étend : il faut donc absolument être solidaire des propriétaires de moulins menacés.

Je crois qu'une destruction de barrage est prévue en juillet, je ne sais pas exactement où, mais si une manifestation est prévue, j'y serai, et j'espère que vous y serez aussi !

Faites S.V.P. passer toutes les informations que vous connaissez aux associations concernées ( et sur ce forum ) !

Je rappelle le site de Moulins de France : http://www.moulinsdefrance.org/ffam/mdf.html

Cordialement

didier Beaume

Bonjour à tous,

faisant partie de plusieurs associations de propriétaires de moulins, je suis inscrit sur les listes de diffusion de courriels, et je reçois indirectement depuis plusieurs jours des messages de propriétaires qui sont menacés de près par des destructions de seuils.

Un barrage du Cher est ainsi censé être détruit cet été.

Nous sommes tous convaincus que nos rivières sont avant toute chose victimes de la pollution : des poissons sains pouvaient franchir sans problème des obstacles de plusieurs mètres, c'est ce qu'ils ont toujours fait au cours des siècles derniers, avec les moulins. Mais il n'y avait pas de pollution.

Sur ce sujet, l'administration fait fausse route et se trompe de cible : il faut donc combattre ces destructions de barrages.

Un tel combat n'est pas désespéré, et une décision erronée, prise de façon arbitraire, peut finalement être annulée devant la détermination des riverains. Lutter contre l'inertie et la mauvaise volonté de l'administration est un combat dur, fatiguant, éprouvant nerveusement, et long, mais c'est possible.

Il faut utiliser simultanément tous les leviers et ne pas ménager sa peine :

- juridique :

• - trouver des volontaires compétents pour éplucher les textes officiels et trouver des failles (la FFAM agit déjà en ce sens)
  - analyser les textes au niveau européen et national, mais aussi les simples courriers des préfectures ou autres administrations
  - vérifier au niveau local que toutes les procédures légales sont respectées: délais, affichage public, envois de courriers en recommandé, etc..

- politique :

• - profiter des périodes d'élections pour interpeller les élus
  - demander à chaque élu local, maire, conseiller général, député, de s'exprimer clairement sur ce sujet, qu'il soit pour ou contre
  - exploiter ensuite les réponses, les réponses hostiles sont en général plus intéressantes et exploitables !

- associatif :

• - créer rapidement au niveau local une association loi 1901, qui pourra vous représenter légalement et sera l'interlocuteur du préfet
  - avec une carte de membre, une cotisation de base modeste, et plusieurs tarifs
  - exemple 20 € de base, et 50 € ou 100 € pour un membre bienfaiteur, etc..
  - avec la structure légale, président, trésorier, etc ...
  - qui va permettre de gérer les frais postaux, téléphone, etc ...
  - avec des statuts qui prendront le problème dans sa globalité, par exemple :
  
  - l'association à pour but :
  - de s'opposer à la destruction, à l'arasement, ou au contournement du seuil de XXX ou de tout autre seuil du canton de XXX
  - la protection :
  - des cours d'eau, des nappes phréatiques, des sources, des milieux humides
  - des espèces végétales et animales sauvages
  - des milieux naturels
  - du patrimoine architectural et historique
  - l'amélioration de la qualité de l'eau des rivières et canaux
  - du potentiel de production d'énergie renouvelable pour les générations futures
  - de la qualité de vie et des produits du terroir
  - l'action en faveur de la promotion, l'application et le respect des lois et règlements concernant la protection de la nature
  
  - vous aurez ainsi le droit de demander à assister aux diverses réunions administratives, même si vous n'avez pas le droit à la parole
  - invitez-vous aux conseils municipaux, ces réunions sont publiques
  - demandez que ces points soient mis à l'ordre du jour
  - mettez en avant le coté touristique, l'histoire des lieux, le patrimoine, l'intérêt économique
  - adhérez aussi aux différentes associations de défense de moulins, locales ou nationales
  - retrouvez les propriétaires des seuils environnants (cadastre sur internet, registres en mairie)
  - incitez et aidez les propriétaires à entretenir ces seuils
  - entretien à réaliser en groupes, avec photographies, films, petit article de presse
  - cherchez des intérêts communs avec d'autres associations
  - par exemple les pêcheurs : beaucoup sont contre la destruction des seuils
  - ou les associations pour l'entretien des canaux
  - ou les groupements pour le tourisme : restaurateurs, hôteliers, etc..
  - ou certaines association écologiques : toutes ne sont pas favorables à l'arasement des seuils (réintroduction du castor, etc ...)
  - cherchez les compétences parmi les adhérents : avocats, maires, techniciens, bricoleurs, journalistes, dessinateurs, agriculteurs bio, etc..
  - commencez à récupérer les bombes de peintures, costumes, piquets, planches de bois, draps, ficelle, etc...

- scientifique :

• - consultez toutes les informations accessibles au public : analyses, débits, inondations, etc..
  - faire si besoin réaliser une contre analyse de l'eau de la rivière, ou des sédiments
  - mettre en avant les différentes pollutions présentes : probablement engrais, pesticides, PCB, mercure, arsenic, etc ...
  - voir quelles sont toutes les grosses exploitations industrielles ou agricoles, jusqu'à plusieurs kilomètres en amont
  - organiser une marche, remonter à pied la rivière, examiner les affluents, prendre des photos de la pollution, éventuellement un constat d'huissier
  - réaliser une opération nettoyage bénévole de la rivière (pneus, carcasses, bidons, etc ...) avec invitation de la presse
  - est-ce qu'il y a quelqu'un que cette destruction de seuil arrangerait ?
  - en effet, enlever un barrage permet une bonne évacuation de la pollution, c'est pratique ...
  - "mouiller" aussi les différents acteurs de la rivière, industriels et agriculteurs
  - il ne s'agit pas d'une chasse à la sorcière, mais juste de démontrer que c'est un problème global et qui concerne tout le monde
  - est-ce que l'argent public injecté dans une destruction de barrage ne pourrait pas servir à aider un agriculteur, ou une entreprise, à moins polluer ?
  - réaliser localement une étude globale des problèmes, et proposer des solutions et un financement
  - déterminer quels sont les intérêts économiques en jeu dans cette destruction des seuils
  - quelle entreprise a été choisie pour la destruction, comment, pourquoi ?
  - chercher la moindre faille dans les appels d'offre qui ont été faits, il y en a en général en abondance

- communication :

• - éditer un bulletin d'information, distribué localement
  - "éplucher" les journaux du coin, sur plusieurs années, chercher des informations et constituer un dossier de presse
  - vie de la rivière, manifestations, incidents de pollution au cours des années, baisse du nombre de poissons, prélèvements d'eau, etc ...
  - publier des tracts, et les distribuer sur les marchés, etc...
  - lancer une pétition
  - créer un site Web
  - alterner l'information, l'humour, le coup de gueule, et quelques "vacheries", c'est de la légitime défense
  - associer les personnes concernées par l'histoire, la culture, le patrimoine
  - placer des banderoles sur les carrefours, les maisons, les murs, les lieux de passage
  - faites par exemple une grosse maquette de moulin, ou autre, placée en évidence, avec un slogan
  - trouvez des slogans humoristiques ou des dessins qui marquent
  - dessinez un badge ou un brassard pour les éventuelles manifestations
  - faire des réunions "saucisson" avec "brain storming", au niveau de l'association, étudier toutes les idées, même les plus farfelues
  - ces réunions sont aussi très utiles pour se remonter le moral, car ce n'est pas facile tous les jours d'essayer de faire bouger un mur !
  - elles sont aussi l'occasion d'inviter le représentant local de la presse, et de publier un petit article dans le journal
  - organiser une réunion d'information du public, une exposition, avec photos, vidéos, ..
  - associer les jeunes des écoles, collèges, lycées, c'est de leur avenir qu'il s'agit
  - organiser des rassemblements (pacifiques !), avec un coté visuel qui frappe
  - si besoin manifester de façon plus gênante pour les autorités : opération escargot, etc ...
  - lorsque les travaux commencent, enchaîner les manifestations pacifiques : personnes couchées devant les engins, etc ...
  - si l'intervention a lieu, la filmer, et mettre en évidence que cela se fait contre la volonté de beaucoup

Tout ceci représente un énorme travail, vous allez y passer toutes vos ressources et votre temps libre ! mais avec déjà sur place un noyau d'une dizaine ou une vingtaine de personnes motivées et ne ménageant pas leur peine, on fait bouger les choses, je peux en témoigner.

Bien que résidant et travaillant dans les Vosges, je suis prêt à me déplacer quelques jours avec famille et quelques amis pour venir manifester sur votre barrage, si vous le souhaitez.

Si vous créez une association loi 1901, je suis tout à fait prêt à en être adhérent (modeste contribution SVP !!)

Je ne me considère absolument pas comme un agitateur, je suis plutôt calme et simplement passionné de technique ! Mais nous vivons dans une démocratie, et nous avons le droit et le devoir de nous exprimer pacifiquement si une administration fait fausse route. J'ai envie moi aussi d'améliorer la qualité des cours d'eaux, mais le problème n'est à l'évidence pas la présence des seuils.

J'ai fait partie il y a quelques années d'une petite association, qui a lutté avec succès contre l'implantation d'une décharge d'ordures, décidée d'office en haut lieu, et qui a finalement été abandonnée devant la détermination des riverains (je n'étais qu'un membre de l'association parmi d'autres, je n'ai pas eu de rôle prépondérant, à part la réalisation bénévole du site Web).

Le site Web qui avait été mis en place pour l'association est ici : http://stop-decharges.perso.worldonline.fr

Vous pourrez y trouver si besoin un exemple de statuts d'association, et quelques exemples d'actions.

Courage, et meilleures salutations.

didier Beaume

Merci Didier pour ces informations,

Comme je l'ai dit plus haut, dans mon département, le Préfet nous offre le choix:
- Soit les Propriétaires remettent en état les éléments régulateurs des eaux, dans ce cas, pas de soucis, les droits sont conservés et….les ouvrages hydrauliques aussi.
- A l'inverse, si les seuils et les vannages ne sont plus entretenus, pour l'administration, cela représente un risque d'inondation et ceux-ci seront démontés.

Je suis tout à fait d'accord avec vous, cela est bien une pression administrative alors que faire ? Il faut bien reconnaître, afin de prévenir tout problème d'inondation, effectivement, nos ouvrages hydrauliques devraient être en bon état comme à l'époque de leurs constructions.

Bonne journée.

PV

Bonjour,

pour ma part, je pense que même non entretenu, un ancien seuil est infiniment moins dangereux pour la nature que les rejets d'une friche industrielle, ou d'égouts non traités, un épandage massif d'azote liquide, le lessivage des routes par la pluie, etc ... etc ...(voir la longue liste au fil des messages)

Laisser ces seuils en place permettra un jour de produire localement un peu d'énergie propre et renouvelable.

Les problèmes d'inondations, plus importants aujourd'hui qu'autrefois (?), sont probablement aussi la conséquence de changements météorologiques, de la suppression des haies, du drainage ou remblaiement des marécages et zones humides, de la prolifération des zones commerciales et lotissements, des milliers de km² de routes et autoroutes, sans bassins de rétention, qui déversent de grandes quantités d'eau polluée en peu de temps, de la non remise à l'état naturel des friches industrielles, du déboisement, de la construction d'habitations dans des zones depuis longtemps inondables, etc ...

Qu'allons nous laisser comme monde à nos enfants ou petits enfants, une fois que l'on aura exploité les dernières ressources fossiles en pétrole, charbon, schistes, uranium, minerais ?

Est-ce que globalement, le comportement de l'homme sur la terre n'est pas celui d'un crétin, n'allons-nous pas recommencer une nouvelle ile de Pâques à l'échelle de la planète ?

dB-(

Bonjour,

plus d'informations ici http://www.toncanal-patrimoine.org/spip ... ?article62 concernant le seuil qui doit être démoli cet été !

Le site Web du gite rural concerné est ici : http://gite-centre.fr/

Cordialement

d.Beaume

Encore un !

C'est consternant ! je n'arrive pas à y croire!

Bonjour à tous,

on a eu chaud, mais j'ai réussi à faire modifier in extremis cet arrêté !

Le nouvel arrêté est celui-ci, il annule le précédent !
Cordialement

dB-)

Joli clin d'oeil

Merci

Bonsoir,

je viens de voir un exemple de projet d'arasement de seuil, sur un petit ruisseau de campagne qui passe à coté de chez moi, avec quelques modestes ouvrages hydrauliques aussitôt pointés du doigt !

Je place ci-joint le dossier de l'enquête publique : excusez la mauvaise qualité, ce dossier n'était pas disponible sous forme numérique, et j'ai dû photographier les pages une à une ...

Surprise surprise, un faux nez tombe : voyez qui était chargé de réaliser le dossier !
Ci-joint aussi les remarques que j'ai consignées dans le registre ouvert au public.
Concernant le monde agricole : j'ai travaillé quasiment toutes mes vacances scolaires (années 65 à 80 ...) dans une ferme du territoire de Belfort : 30 ha, une dizaine de vaches avec la cloche au cou, des cornes et un nom (au lieu d'un code barre agrafé sur l'oreille). Les foins, regains, la mise en andains avant la pluie, la griffe à foin à câble et son moteur triphasé, avec courroie cuir et démarreur étoile/triangle, la "moissbatt Nouille Holande" et ses bottes de paille montées ensuite à la fourche sur un plateau à ridelles(avec une ceinture de flanelle de 4 m enroulée autour des reins), le hachepaille, les poules, lapins, le cochon et tout le tintouin, plus la pause casse croute en milieu de matinée vers 9h, avec le pain et le beurre faits maison, le céret, les lardons, et le Sylvaner local. Il fallait même décrotter les pneus du Renault D22 avec un petit bâton (rangé sous le siège), avant de rouler sur la route ... Quasiment aucun produit chimique, des champs de blé de hauteur variable selon les endroits, avec de l'herbe mélangée, etc etc. Une agriculture non polluante, une famille d'agriculteurs qui vivait bien, sans aucun emprunt sur le dos, et qui se payait même le luxe de ne jamais travailler le dimanche (Mennonites). Il y avait quantité de grenouilles et de joncs dans certains prés, et encore quelques petites écrevisses grises dans les ruisseaux ! Je suis très satisfait de voir qu'une partie des jeunes agriculteurs choisit aujourd'hui l'agriculture biologique, c'est dans ce domaine qu'il faut dépenser de l'argent, et non dans la destruction des seuils !

Cordialement

d.Beaume