Bonjour à tous,
Ouaouhouhouh ! C'est juste la troisième fois que j'écris cette réponse, car déconnexion = perte du texte !!
Gloups, enfin, j'suis motivé...
En réponse à PV, au sujet des histoires de rendement, je pense qu'il ne faut pas oublier que le rendement est quelquechose de calculé en fonction de données d'entrée et de sortie de la turbine (=sortie divisée par l'entrée).
En clair, on entre du débit (et une chute), il en ressort de la puissance.
Le rendement est donc quelque chose de calculé.
Ensuite, avec la turbine en fonctionnement, on a accès à des grandeurs plus tactiles, comme les ouvertures des directrices/pales ou simplement directrices. On a aussi facile d'accès à la chute
brute par la différence de niveaux amont - aval, et à la puissance, soit par des baies de mesure, soit par le compteur ErDF qui donne des valeurs lissées, moyennées sur 10 minutes.
La seule chose qui reste incertain car difficile à mesurer est le débit, et les constructeurs le savent bien. Hormis le fait de vouloir vendre des turbines qui fonctionnent "toutes seules, sans eau", ils sont parfois peu scrupuleux et nous font croire, en micro Hydro, que les rendements sont super élevés, que ce sont des machines "tout comme les grandes", etc etc....
On en est loin, et même très loin !!! :roll:
En effet, en Grande Hydro, on parle de machine prototype. Pourquoi ? parceque chaque machine est -normalement- unique et le plus possible adaptée au site du client. Après des calculs, il y a souvent des essais sur des modèles réduits qui reproduisent les fonctionnements qu'auront les machines grandeur réelle, dans le futur, grace aux lois de similitude.
Les caractéristiques techniques sont ainsi validées par mesure (ou par calcul), et on enchaîne par la fabrication, mise en place, mise en service puis essais de réception sur les machines prototypes.
Vous avez vite compris que ce circuit a un coût intrinsèque très élevé, mais qui est souvent minime par rapport aux enjeux représentés par des machines de grosse taille.
Ces coûts seraient approximativement les mêmes si on voulait appliquer ce circuit aux petites machines, et donc leur répercussion sur les prix de vente provoquerait des tarifs rédhibitoires pour nous, petits usiniers.
Ainsi, les profils dont disposent la micro-hydro sont -la plupart du temps- des profils achetés, récupérés, adaptés, bricolés, bla bla bla mais peu testés sur des modèles en laboratoire, pour des raisons qui sont évoquées plus haut (MhyLab a une autre démarche)
Ce qui veut dire que les rendements de nos machines ne sont pas garantis, ils constituent juste un leure au moment de faire le choix du constructeur, il faut bien en avoir conscience. (un constructeur m'a dit un jour : Puissance garantie à +/-5%, alors qu'il confondait chute brute et chute nette !!!)
Le principal est que la turbine fournisse bien la puissance pour laquelle nous l'avons achetée, car c'est bien de celà que nous discutons quand nous nous retrouvons devant notre banquier ! De plus, sur des basses chute, très souvent sujet aux activités fil de l'eau, les conditions hydro sont les meilleures en hiver, et en période d'étiage, les installations sont souvent à l'arrêt.
Nous voyons donc, que, lorsque la rivière transporte beaucoup plus que nous ne pouvons turbiner, il est judicieux que la turbine puisse délivrer la puissance attendue, voire on est super content de s'apercevoir qu'elle produit 10% de surpuissance (c'est rare quand même, avant de s'emballer sur les performances, penser à bien mesurer la chute...
)
Donc, là, on se fout complètement du rendement. Si la turbine avale 5% de débit en plus, vu qu'il y en a beaucoup dans la rivière, le compte est bon !
Si toutefois les business plans comptent sur la valorisation du produit en étiage, alors, il faut faire attention au rendement, car s'il est bon, la turbine sortira un peu plus de kWh pour le même débit absorbé, et sous la même chute => donc un peu plus de neuros. Les turbines double réglages vont dans ce sens.
Maintenant, une double réglage, c'est bien, mais encore faut-il qu'elle soit réglée, enfin, je veux dire, encore faut-il que le régulateur puisse positionner les actionneurs (pales et directrices) dans des positions qui permettent d'avoir le meilleur rendement sous tous les débits, et ce sous toutes les chutes !!!
Et là, je vois 3 difficultés :
1) le constructeur de turbine Micro n'est pas souvent celui qui fournit le contrôle commande. Lui, au mieux, peut transmettre une table dite table de conjugaison qui est une table tridimensionnelle donnant, pour une chute donnée la correspondance entre débit et position pales/vannage optimale.
Cette table n'est connue avec précision que suite à des essais sur modèle, qui permettent de rechercher les conjugaisons => voir plus haut les coûts....
2) en basse chute, on a souvent un grand marnage (au sens hydro, un marnage compris entre 1m et 2m, est un grand marnage, car le comportement et les caractéristiques de la turbine à vitesse fixe sous ces deux chutes différentes peuvent très fortement varier), et les conjugaisons sont les chutes extrêmes du marnage ne vont pas du tout se ressembler. Si des essais ont été réalisés, le constructeur le sait, sinon, c'est loin d'être sûr !!
3) avec tout ça, l'automaticien a une conjugaison avec des chutes nettes (et oui car le turbinier ne "prend" la responsabilité que de son matériel, et il se dédouane bien des pertes de charge, ces maudites pertes de charge qui existent dans toutes les centrales). Il doit estimer les pertes de charge (si tant est qu'il sache ce que c'est), les intégrer et créer une table de positionnement 3D dans laquelle il va devoir interpoler pour trouver le meilleur compromis entre les deux ouvertures, pour assurer d'avoir le meilleur rendement de la machine au point de fonctionnement.
Vous avouerez que tout ceci est bien incertain, et bien difficile à réaliser pour des "usiniers comme nous".
Cette démarche passe par une parfaite connaissance des caractéristiques de la turbine par le constructeur, par une parfaite connaissance des caractéristiques par l'automaticien, par une série de tests sous plusieurs chute pour valider la théorie déjà pas très exacte, et par une bonne connaissance de tout ceci par l'usinier afin de ne pas se faire enfumer !!
Ca commence à faire beaucoup.
Certes, si ta Kaplan est très mal réglée, elle va être le siège de fonctionnements hydrauliques perturbés qui vont entraîner du bruit, de la cavitation, des pulsations de pression , autant de phénomènes dynamiques pas très agréables mais qui existent réellement. Là, il faut quand même être très mal réglé, ou opéré à des chutes qui sont très loin de celles que tu as spécifiées au moment de l'achat de la turbine,...ou encore que le constructeur t'aie roulé dans la farine...qui sort de ton moulin !
Bref, tout ceci est bien compliqué, mais doit attirer votre attention sur le fait qu'il faut faire attention : double réglages, c'est bien, mais c'est plus fragile qu'une simple réglage (beacoup plus de pièces), c'est plus cher, et ça peut tout aussi avoir un rendement "pas terrible" si c'est mal réglé, et mal géré par l'automate.
Donc, à moins que l'étiage constitue la clé de voûte du business plan, je n'aurais que de conseil de s'orienter vers des simples réglages, en micro (en la calant judicieusement pour optimiser les débits détiage justement).
Voilà, bien à vous,
MP
PS : @PV : je n'ai pas pu ouvrir le lien qui pointe vers EHX, je suis très curieurx de voir celà...
EDIT MHEC:
Ouaouhouhouh ! C'est juste la troisième fois que j'écris cette réponse
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je n'ai pas pu ouvrir le lien qui pointe vers EHX, je suis très curieurx de voir celà...
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