Bonjour
La section limitante semble celle de votre entrée de chambre d'eau à 1,4 m2. Si le bief peut avaler 2,5 m2, cela fait un certain rétrécissement sur 5 m, vous perdez 44% de la surface. Le débit sera d'autant plus important que vous limiterez les pertes par frottement. Par exemple, si vous profilez votre bief comme un
canal de Venturi sans choc avec paroi et radier en béton lissé, il passera plus d'eau qu'avec le même périmètre mouillé en terre ou en moellon irréguliers.
La surface est fixée, c'est la vitesse qui peut changer. En régime uniforme (approximation donc), la vitesse est V = K * R ^2/3 * I ^1/2
où K est le coefficient de rugosité de Strickler (équivalent de 1/n avec n coefficient de Manning), R le rayon hydraulique (surface mouillée divisée par périmètre mouillé) et I la pente en m/m (en régime uniforme, les pentes de fond, de surface et de charge sont identiques, en régime réel graduellement varié ce n'est pas tout à fait le cas)
Donc la vitesse est proportionnée au K de rugosité. Comme vous le voyez dans ce tableau, ce K peut changer d'un facteur 4
Capture d’écran 2014-12-10 à 07.22.43.png
Justement je suis en train de finaliser un petit guide de mesure hauteur / débit pour nos adhérents, je copie-colle la partie provisoire sur le débit.
###
Débit
Le débit maximum turbinable désigne la quantité d’eau pouvant transiter dans les vannes ouvrières du site, en direction de la salle des turbines ou du radier de vis / roue. On doit prendre la section la plus limitante, car par définition, il ne passera jamais plus d’eau qu’à travers cette section. La section limitante est parfois en entrée de bief. Le plus souvent, elle est la section d’entrée de la chambre d’eau.
Le débit est égal est à la section (surface) mouillée des vannes ou de la partie la plus étroite de l’amenée d’eau (en m2) que multiplie la vitesse de l’eau (en m/s) :
Q = S*V
La section mouillée est la partie en eau lors d’une exploitation normale. En l’absence d’une mesure exacte de la vitesse d’écoulement en entrée des vannes ouvrières, on prend généralement 1m/s comme première approximation.
La mesure de vitesse réelle peut se faire par flotteur, par moulinet ou par sonde Doppler.
On envisagera pour commencer une mesure sommaire par flotteur en surface. Cette mesure s’effectue à deux personnes. On prend la portion du bief en amont des grilles (canal d’amenée), où l’on détermine une distance D (par exemple 2 m) entre deux points A et B. Si possible, on tire sur le bief une corde ou un ruban au point A et un(e) autre au point B, perpendiculaires à la direction de l’écoulement. On lance un flotteur en amont et on déclenche un chronomètre pour mesurer le temps t parcouru à faire la distance AB. La vitesse superficielle est donnée par AB/t. On répète ce calcul d’une rive à l’autre, sur des lignes parallèles dans le sens du courant, distantes d’environ 50 cm. La vitesse superficielle moyenne est ensuite calculée à partir de ces différentes mesures sur des lignes parallèles.
La vitesse moyenne du bief (sur toute la surface mouillée) est estimée à 0,8 fois la vitesse superficielle moyenne ainsi calculée, pour un écoulement laminaire (calme) et 0,6 fois pour un écoulement turbulent. On prendra plutôt 0,75 pour l’écoulement assez calme d’un bief.
A noter : cette mesure a une marge d’erreur de 15 %, ce qui est important.
Conditions pour mesurer le débit
Comme pour la hauteur, le débit se mesure en condition d’exploitation, c’est–à-dire avec les vannes ouvrières ouvertes de sorte que le maximum de débit de la rivière passe dans la chambre d’eau et sorte par le canal de fuite.
Si possible, on aura laissé les vannes ouvertes un certain temps pour autocurer les sédiments. On aura pris soin de nettoyer les grilles (au râteau ou au dégrilleur) devant la chambre d’eau, pour éviter des colmatages qui donnent une mauvaise mesure de vitesse.
A noter
Si le bien n’a pas été exploité, il y a probablement à la base des vannes et des grilles une certaine hauteur de sédiments accumulés. Ces sédiments nuisent à l’exploitation optimale puisqu’ils empêchent l’écoulement de l’eau dans l’espace qu’ils occupent. A terme, ces sédiments devront être curés devant les vannes et dans le bief en général, afin que le maximum d’eau venant de la rivière s’écoule vers les turbines.