Bonsoir,
plusieurs sujets du forum parlent de pollution, par exemple :
Consternant !
Pollution, que faire ?
Dernières nouvelles, à méditer.
Envahissement de plantes aquatiques : au secours !
et aussi le présent sujet.
Je ne sais pas comment se porte la nature chez vous, mais dans le coin où je vis, près d'Epinal, au milieu d'énormes champs de blé, maïs, orge, avoine, seigle, tournesol, choux, et colza, je suis stupéfait de constater
la disparition quasi complète de quantité d'espèces animales,
dans un silence médiatique assourdissant !
Depuis environ 25 ans que j'habite ce coin de campagne, où j'ai un peu de bois, un verger, un pré et un bord de rivière, j'ai vu disparaître progressivement et à peu près dans l'ordre les hérissons, lucioles, écureuils, couleuvres, crapauds, grenouilles, mésanges, hirondelles, piverts, un gros poisson chat, d'autres poissons divers (je n'y connais rien, n'étant pas pêcheur), les criquets, sauterelles, abeilles, guêpes, frelons, bourdons, papillons, araignées d'eau, même les mouches, moustiques, et cette année les corbeaux ! Avant j'en avais des centaines dans mon bois, cette année plus un seul !!!
Il reste les fourmis, quelques tiques sur le chien, quelques orvets près des nids de fourmis, des abeilles complètement engourdies et mollassonnes, deux trois castors, une famille de renards, et parfois des chevreuils qui viennent chez moi au printemps, manger des pousses d'arbres et la rare herbe de la région qui n'est pas traitée .
Alors toutes ces disparitions, ce serait la faute des moulins et de leurs seuils millénaires ??? Ou
y-aurait-y-point-aut'chose ???
Alentour, on continue à supprimer les haies en bordure de chemins et les bosquets hardi petit, à unifier les parcelles, poser des drains à tout va, remblayer les coins humides, dé-soucher, traiter plusieurs fois par an les champs avec des pulvérisateurs de 30 m de large, et récolter le foin à grande vitesse dans des balles scellées de suite sous plastique, et dont pas un insecte ne peut s'échapper, etc ...
- la disparition des moulins, tout le monde s'en f...iche, sauf les propriétaires : peut être 0.1 % de la population ?
- les abeilles décimées, tout le monde s'en f... aussi, sauf les apiculteurs : 0.1 % aussi ?
- la contamination des plantes naturelles par les OGM, tout le monde s'en ..., à part les agriculteurs bio : allez, 0.1 %
- l'arrivée des espèces végétales et animales invasives se fait dans l'indifférence générale, j'ai même vu de la renouée du Japon en vente dans un magasin !
- bon, les pesticides, qu'on retrouve partout dans la nourriture, et qui créent d'importants problèmes de santé publique, commencent à interpeller plus de monde.
- alors, la disparition rapide de milliers d'espèces animales, qui va nous éclater à la figure un de ces jours, est-ce que ça va enfin faire réfléchir nos têtes pensantes ?
Avec un peu de chance, et si ce n'est pas déjà trop tard, il y aura peut être une prise de conscience collective pour s'apercevoir que le problème des cours d'eau n'est pas tant la "continuité écologique des cours d'eau", ou "l'hydromorphologie", que toute la
merde (*) qu'on y déverse, directement ou pas. L'eau devient progressivement une eau morte et toxique, comme le deviennent l'air, et le sol, le problème est global, et bien loin des moulins.
(*) terme peu scientifique j'en conviens, mais j'en ai vraiment marre de cette langue de bois et de cette dichotomie des problèmes : on analyse chaque détail, l'oeil rivé au microscope, alors qu'une montagne de pollution est en train de nous écraser.
dB-)