Hello,
je peux me tromper, mais il est aussi possible que rien ne soit cassé dans votre turbine (mais ça va venir
)
Le mécanisme extérieur peut être schématisé ainsi :
Possibilité.JPG
- - le vérin 1 de commande globale est à simple effet, il ne peut que pousser
- il fait pivoter le renvoi 2 qui comporte 3 bras
- ce renvoi est rappelé en arrière par un câble, des poulies, et un poids dodu 3 qui pendouille probablement dans la chambre d'eau
- il est monté sur l'arbre de commande des directrices qui descend dans la chambre d'eau, et actionne le cercle de vannage
- le poids 3 permet donc la fermeture automatique des directrices en cas de problème
- le renvoi 2 actionne aussi la came 5 via la bielle 4
- le levier 6 comporte un galet qui roule sur la came 5
- quand le levier 6 pivote, il fait se déplacer la crémaillère grise (non numérotée)
- la petite biellette 7 transforme la rotation de 6 en translation de la crémaillère
- la translation de la crémaillère fait tourner la chemise 8 (*)
- l'arbre moteur de la turbine 9 est à l'intérieur de la chemise 8
(*) je pense que c'est un système mécanique par crémaillère et chemise tournante, et non un système hydraulique avec "piston moteur / conduite dans l'arbre / piston récepteur en bas", à cause de la position de cette pièce, et le fait qu'elle est traversante.
Jusqu'à la came 5, on a donc une commande "positive" dans un sens par le vérin, et dans l'autre sens par le poids, par contre, après la came, on a plus qu'une commande positive dans un seul sens : la came ne peut que pousser.
Plus bas, au niveau de l'hélice, la rotation de la chemise doit être transformée en mouvement axial de la croix de Malte par une biellette ou un système de baïonnette : j'ai des documents et photos la dessus, mais il faut que je les retrouve, en attendant, j'imagine quelque chose comme ça :
Ensemble.JPG
Donc un peu différent de ce que l'on voit la plupart du temps sur les Kaplan, avec une tige double effet au centre de l'axe. Ici, il y aurait une commande positive d'ouverture par la rotation de la douille L, qui forcerait à descendre la douille R, et un rappel à la fermeture par la pression d'huile sur le piston en bas au centre (je peux bien sûr me tromper totalement
).
Le piston aurait un ajutage ou une fuite volontaire : l'huile descendrait par le centre de l'axe, actionnerait le piston, sortirait par l'ajutage pour aller lubrifier tout le mécanisme inférieur (axes et biellettes), et remonterait à l'extérieur de l'axe par les douilles, le roulement à billes, le mécanisme de came de pompe à huile, et le palier supérieur, de là elle retomberait par le tuyau souple vers l'aspiration de la pompe (mais tout cela n'est peut être qu'un roman, bien loin de la réalité ...)
Légende du dessin :
- - A : arbre de la turbine
- B : bouchon après usinage du trou central
- C : entrée d'huile sous pression
- D : retour d'huile basse pression
- E : crépine de filtration
- F : clapet de pompe
- G : pompe à piston actionnée par un (des) méplat(s) sur l'arbre A
- H : clapet de départ d'huile sous pression
- I : clapet de décharge
- J : corps de pompe
- K : méplat(s) sur l'arbre, actionnant la pompe
- L : douille (base en biais) entrainée en rotation par la crémaillère Q
- M : pas de M sur le dessin ...
- N : corps de la turbine
- O : roulement à billes
- P : douille tournant avec l'arbre et pouvant coulisser verticalement
- Q : crémaillère
- R : douille (haut en biais) pouvant coulisser verticalement mais pas tourner
L'huile aurait donc à la fois un rôle de lubrification et un rôle de rappel à la fermeture, la prépondérance de l'un ou l'autre se faisant par des ajutages.
Douille.JPG
Question : quand vous faites fonctionner le vérin 1, est-ce que la crémaillère bouge ?
Normalement, le galet de 6 doit toujours être en contact avec la came 5.
- - si la crémaillère ne bouge pas ( donc le galet décolle de la came) c'est probablement juste un grippage, ou une pression d'huile trop faible, et vous pouvez essayer de tirer ou pousser un peu sur la crémaillère (ça se "sent" sur place, difficile à décrire à distance), ou augmenter la pression d'huile (voir plus loin)
- si la crémaillère bouge, c'est probablement qu'une pièce est cassée au niveau inférieur, au niveau de la probable croix de Malte ou baïonnette.
Quelques remarques en vrac :
- une fois le mécanisme débloqué (car ça va s'arranger, sûr
), vous pouvez le laisser tel quel, mais vous pouvez aussi probablement améliorer les performances de votre turbine en dissociant la commande du distributeur de celle de l'incidence d'hélice, par exemple en utilisant deux vérins séparés avec capteurs de position, et une commande par un petit API.
- pour votre idée de variateur de fréquence, à mon avis ça ne va pas. C'est quelque chose que je préconise dans certains cas pour améliorer le fonctionnement d'une simple hélice, mais vous avez la chance d'avoir une vraie Kaplan, il vaut beaucoup mieux en restaurer le fonctionnement d'origine.
- autre remarque, 1 bar de pression c'est vraiment peu, même pour de la lubrification, il y a sûrement soit un problème au niveau de la pompe à huile ou du clapet de décharge, soit trop de fuites. Je ne vois pas bien sur la photo, le manomètre est gradué jusqu'à 3 bars ?
- je n'ai encore pas été mordu par un brochet ou des rats musqués les quelques fois où j'ai plongé dans les chambres d'eau. Par contre je suis l'exemple même de tout ce qu'il ne faut pas faire : Je n'ai aucune formation en plongée, je respire l'air tiède et huilé envoyé par un simple compresseur pour pneus de voiture, avec un long tuyau d'air et un narguilé avec détendeur, je me leste avec une grosse chaîne métallique enroulée autour de la taille, ma combinaison de plongée est trop petite pour moi, et j'ai toujours le même masque depuis que je suis gosse ... Donc absolument pas un exemple à suivre, et plutôt stupide de ma part ... Mais à vrai dire je ne passe heureusement que 2 ou 3 heures par an dans l'eau, ceci explique cela ...
- aller simplement examiner une roue en plongée est déjà très stressant, l'eau est souvent sale et émulsionnée, la visibilité est mauvaise, l'éclairage pas terrible, il n'y a pas de place, et on peut rester accroché quelque part ... je pense comme MHEC qu'il n'est pas réaliste de vouloir intervenir depuis l'intérieur de l'aspirateur, sauf si vous pouvez abaisser sérieusement le niveau à l'évacuation.
- si c'est bien un mécanisme avec crémaillère, douille tournante, arbre tournant à l'intérieur, et rappel hydraulique, il est normal qu'il y ait une sérieuse lubrification. L'histoire de "la pompe à huile qui ronfle fort mais c'est normal" je n'aime pas trop personnellement, on voit que votre turbine est très belle et soigneusement réalisée mécaniquement, elle devrait fonctionner presque en silence.
- avant de tout démonter, j'essaierais de débrancher le manomètre d'huile, et d'envoyer dans le circuit un peu de pression. Idéalement de l'huile avec un groupe hydraulique
et un limiteur de pression réglable (3 ou 4 bars pour commencer), sinon même de l'air à l'aide d'un simple compresseur pour pneus de voitures (voir aussi plus loin le problème du limiteur de pression d'huile). Et je verrais bien les pales se refermer suite à cet essai !
- sur votre photo "Vue de la courroie" on voit qu'il y a pas mal de fuites d'huiles, dont une importante aux extrémités de la crémaillère. Plutôt que de réparer cela, l'ancien propriétaire à placé deux "gamelles" de récupération des fuites, avec des petits tuyaux de 5 mm pour ramener l'huile à la pompe ... C'est une façon de voir les choses
... Un peu bricolage quand même à mon avis, avec un risque de ramener des saletés dans le circuit d'huile. Il doit être possible de déposer juste la demi coquille qui supporte cette crémaillère, et de reprendre l'étanchéité plus sérieusement (joints toriques ?)
- la pompe à huile est probablement une pompe avec un simple piston actionné par un ou plusieurs méplats sur l'arbre de la roue. Elle est sûrement accessible juste derrière le couvercle fixé par 6 vis, et qui reçoit le retour d'huile basse pression principal : gros tuyau plastique qui descend en biais (plus les 2 petits tuyaux des gamelles ...). La turbine tourne, le(s) méplat(s) actionne(nt) la pompe, il y a peut être quelque part un petit réservoir avec une poche d'air pour lisser la pression, et il y a obligatoirement quelque part un clapet de décharge taré par un ressort et réglé par une vis. L'huile descend au niveau de l'hélice pousser le piston de retour de commande d'incidence, et va aussi lubrifier tous les mouvements, probablement de bas en haut, et elle ressort au niveau du palier supérieur, pour retourner ensuite dans la bâche de la pompe. Personnellement, je commencerais par démonter ce couvercle et jeter un œil la dessus : examiner la crépine de retour d'huile (présence de petits copeaux de métal ? ), puis le clapet de décharge qui est peut être bloqué, ou son siège qui n'est plus étanche à cause d'une impureté. Au remontage, changer le joint papier ou liège ou autre, éventuellement en utilisant un (tout petit) peu de joint en tube (inutile d'en tartiner plein, après les morceaux durcis tombent dans le circuit d'huile et créent des problèmes).
- voir aussi la qualité de l'huile : couleur, transparence. Une bonne vidange après réparation ferait du bien.
- il y a quand même un sérieux risque : c'est que la turbine ait tourné longtemps avec un problème de pompe : plus de pression d'huile, plus de commande de pales, mais aussi plus de lubrification !
A votre place, j'arrêterais tout de suite de l'utiliser et je résoudrais le problème. Fonctionnement sans huile => grippage de l'ensemble => destruction de pièces => nécessité de tout déposer et réparer => € € € ...
herzlich
dB-)