En complément : grosso modo, il faut prévoir ce que l'on appelle un "dossier loi sur l'eau". Googlez ce terme pour arriver à diverses pages d'info. Un dossier loi sur l'eau aura comme élément-clé pour l'accord des administrations l'étude d'impacts et, au sein des impacts, le volet environnement qui est la patate chaude depuis la loi sur l'eau de 2006. Mais votre projet peut aussi avoir des impacts sur la sécurité, les crues, etc. donc chaque cas est particulier.
On peut éventuellement y échapper quand on restaure un ouvrage ancien (exemples de MHEC sur les fondés en titre ou réglementés pré-1919), mais quand on crée un projet de novo, ce dossier loi sur l'eau est inévitable pour obtenir l'autorisation ou la concession (selon niveau de puissance).
Les difficultés sont :
- la période n'est pas favorable à la petite hydro, c'est plus dur de porter des projets quand, en face de vous, on risque fort de chercher la petite bête. Si vous tombez sur un département où les services de l'Etat (DDT, ONEMA, DREAL) veulent faire du zèle sur la continuité écologique, vous le verrez tout de suite à leurs attitudes lors des visites du site et aux contenus de leurs courriers. A noter : un bon avocat (ou une bonne connaissance du droit) calme très vite les prétentions à l'excès de pouvoir.
- l'inflation normative sur les rivières a rendu la constitution des dossiers plus complexes, car vous devez répondre à toutes sortes d'obligations dont une petite partie est mentionnée plus haut. Donc ce sera plus coûteux en temps (si vous le faites vous-même) ou en argent (si, ce qui est plus simple, vous déléguez à un BE spécialisé en accompagnement de projet hydro). Hélas, 50 kW, 500 kW ou 5 MW, cette difficulté règlementaire est quasiment la même... pour un revenu fort différent !
- sauf exception favorable, l'hydro est une énergie capital-intensive, c'est-à-dire que le capital initial pour le projet est élevé, avec un temps long de retour sur investissement. Après c'est mieux, la fameuse "rente hydraulique"
Comme dit From, il faut payer pas mal en investissement personnel et économique. Coût du foncier, coût des dossiers, coût constructif du génie civil, coût d'équipement mécanique et électrique, coût de raccordement... chaque cas est différent, mais une chose est sûre, vous devez déjà estimer à la louche combien cela va vous coûter au kW installé et combien cela peut vous rapporter. Même si vous agissez par passion plus que par intérêt, il vous faut avoir au minimum les moyens de vos passions !
Après, cette passion soulève des montagnes, alors elle peut bien produire de l'énergie depuis ses ruisseaux !
On ne rappelle ces difficultés que pour vous éviter les désillusions et préparer votre volonté à endurer plusieurs années de portage de projet avant le premier kWh injecté. Si votre projet est juridiquement tenable et économiquement abordable, alors engagez-vous, et vous y arriverez, même s'il faut se battre un peu.