Bonjour à tous,
La déclaration de Ségolène Royal constitue une brèche dans la religion de la « continuité écologique ». Il faut y placer des coins de bûcheron afin que l’eau des moulins y entre et l’élargisse avant que le prêt-à-penser de l’administration ne s’emploie à la colmater. Sans attendre car ce prêt-à-penser a été imprimé par le politique et que Ségolène Royal aura probablement disparu de la scène politique en 2018.
Le prêt-à-penser de la « continuité écologique » - ce ‘’faux-nez’’ de la qualité de l’eau - participe de deux postulats erronés : la disparition de la fonction économique des moulins et la présupposée nuisance des seuils sur la qualité piscicole. Rhétorique douteuse au service d’une posture politique qui consiste à détourner l’attention de Bruxelles des résultats attendus sur les moyens déployés. Ces derniers, en ciblant inconsidérément les seuils, entendent réduire la pression de la DCE sur la dégradation de l’eau liée à un modèle de développement dans lequel la France est engagée plus que n’importe quel pays de l’UE.
Cette compulsion à l’arasement et, chaque fois que possible au dérasement (destruction) des seuils est d’autant plus prisée qu’elle favorise l’évacuation avec les sédiments des polluants vers l’océan, pour faire baisser leur taux dans les cours d’eau et, partant, les ‘‘blanchir’’ dans la mer. Artifice grossier que cette ‘’chasse d’eau’’: les polluants ne posent pas moins problème à la biodiversité des fonds marins ; la réglementation, à l’exception des algues vertes, y est seulement moins regardante. Une opération de ‘‘continuité polluante’’ que les décideurs administratifs et politiques, comme leurs « experts » de l’eau, se gardent bien d’énoncer dans les SDAGE, SAGE ou à l’occasion des dérasements / arasements déjà actés ou programmés.
En le disant ici je sais que je prêche des convaincus ! C’est, d’une part, pour en donner l'illustration dans le Finistère :
- Le seuil du Moulin de la Mothe à Quimperlé (29), détruit en 2013 au nom de la « continuité écologique », est sur l’Ellé dont l’indice poisson rivière (IPR), mesure officielle de la qualité piscicole, est classé
Excellent !
destruction3photosbd.jpg
- Le seuil du Moulin des Salles à Quimper fait actuellement l’objet d’un projet d’aménagement à 100 000 euros alors que, déjà équipé d’une passe à poissons, l’IPR, 500 m en amont, est classé
Excellent ! Ce que ne mentionne pas le bureau d’études…
C’est, d’autre part, pour indiquer comment l’Association des Moulins du Finistère entend désormais prévenir et combattre au cas par cas de tels passages à l’acte :
- En faisant connaître à chaque SAGE le potentiel hydroélectrique des moulins de son bassin versant, à partir du travail d’inventaire réalisé depuis les données de l’
Etat statistique de 1898 (autant qu’elles aient été versées aux archives départementales, ce qui est le cas du Finistère). Vous trouverez en pièce jointe le document réalisé sur cette base par le Collectif des Moulins et Riverains de Bretagne (d’où sont tirés les 42 MW dont le sénateur du Morbihan parle dans sa question à Ségolène Royal). Parallèlement nous demandons à chaque SAGE de réaliser ce travail d’inventaire pour son compte, ce à quoi il est tenu au titre de la « Ressource en eau » qu’il soumet à la CLE.
- En faisant connaître à chaque SAGE la synthèse des recherches scientifiques dévoilées récemment par l’OCE et l’Hydrauxois, lesquelles sapent les fondements de la « continuité écologique ». Grand merci à Charles Champetier pour ce travail de veille et d’analyse remarquables. Il donne les bases d’un débat possible, jusque-là confisqué par les ‘’experts’’ - ce « pouvoir supposé savoir » - des Agences de l’eau, de la DREAL, de l’ONEMA et des BE enclins à dire ce qu’ils ont envie d’entendre. C’est un outil précieux, une lumière dans l’obscurantisme de la « continuité écologique », une autre brèche à exploiter pour la gouverne de nos élus locaux, régionaux, nationaux et, via la presse, de l’opinion.
Ce document de synthèse (pièce jointe), vous pouvez le reproduire, le corriger, le compléter. Toutes nos excuses à l’Hydrauxois et l’OCE de ne pas avoir mis tous vos commentaires entre guillemets pour sa meilleure lisibilité. Il peut être adressé aux décideurs, pour communication aux acteurs de l’eau des différentes instances de réflexion et de décision, au titre du « porter à connaissance » (PAC) qui incombe à l’Etat dans son action publique.
Et encore chapeau bas et longue vie à ce forum exceptionnel, qui ne m’aura pas seulement appris « quel alternateur choisir ? »
http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f ... oisir#p403 Pour la petite histoire, mon vieux coucou 15 kva triphasé 110 v tient parfaitement la route. Increvable comme la cause des moulins !
Potentiel hydroélectrique des moulins de Bretagne.doc
Continuité éécologique L'éclairage des recherches récentes (2).doc