Bonsoir,
je mets un pied dans la porte ...
Détecter le sens de transit d'énergie électrique est très simple : on peut raisonner sur une phase, en triphasé c'est pareil (je ne tiens pas compte des systèmes déséquilibrés, ni du facteur de puissance)
Détection sens.JPG
Vous avez à gauche un générateur de courant alternatif, délivrant à un instant la tension u1. Sa résistance interne est R1. C'est par exemple le secteur.
Vous avez à droite un générateur de courant alternatif, délivrant à un instant la tension u2. Sa résistance interne est R2. C'est par exemple un alternateur.
Ils travaillent à la même fréquence, les valeurs de u1 et u2 sont semblables (mais pas identiques), et ils sont à peu près en phase (sinon, il se passe d'autres choses ...)
Quand vous les connectez, vous avez à cet instant une tension instantanée commune u, et un courant qui circule d'intensité instantanée i.
Tout simplement (*), en considérant le sens des flèches du dessin :
- si i > 0 quand u > 0, ou i < 0 quand u < 0, c'est à dire si u et i sont de même signe, alors l'énergie circule de gauche à droite
- si i < 0 quand u > 0, ou i > 0 quand u < 0, c'est à dire si u et i sont de signes opposés, alors l'énergie circule de droite à gauche
(*) si on fouille un peu plus, tout se complique : déséquilibre de phases, déphasage, harmoniques, ... mais le raisonnement de base reste.
Daltons.JPG
Le problème n'est pas de faire un détecteur, j'en ai déjà construit quelques uns : il faut par exemple un transformateur d'intensité (une quinzaine d'euros), ou un capteur à effet Hall (quelques euros) ou même une simple résistance shunt (1 euro), quelques résistances, diodes, condensateurs, et optocoupleurs, et enfin un microcontrôleur, par exemple MicroChip 12Fxxx ou 16Fxxx avec de préférence son programme : coût en composants de l'ordre de 25 euros.
Ce que j'évoquais dans mon sujet précédent, c'est la réalisation d'un lot d'une cinquantaine ou centaine de ces détecteurs, ou de modules de dialogue avec les compteurs électroniques, associés à d'autres fonctions utiles, et destinés à la petite hydroélectricité.
- - il n'y a aucune difficulté technique
- il faut juste choisir les fonctions utiles, et éliminer celles qui sont superflues, rester pragmatique
- réaliser quelque chose d'industriel, qui résiste aux erreurs de manipulation, aux parasites, qui soit robuste
- qui ne déclenche pas un incendie suite à un coup de foudre par exemple ...
- avec un boitier, des borniers, un éventuel encapsulage résine
- qui soit conforme aux normes
- facile à câbler et utiliser
- assez performant pour assurer le fonctionnement global de l'installation dans les marges très étroites du futur compteur Linky
- qui reste à un coût raisonnable
- au bas mot cent à trois cents heures à y passer, entre la lecture des textes officiels, la CAO, la graveuse, l'assembleur et le fer à souder ...
- il faut que l'appareil soit strictement dans la légalité, pour pouvoir être vendu officiellement sans m'apporter ensuite une ribambelle d'ennuis
- c'est là le problème : on gagne 100 euros sur un module, et après on ferme la boutique suite à un litige juridique quelconque ...
- incendie, blessure, violation de copyright, non respect d'un texte de loi, etc...
- autre possibilité, la vente sous le manteau, mais je ne suis pas trop attiré par cette pratique ...
- dernière possibilité : la mise en ligne de toutes les informations pour réaliser cela ! à suivre
Remarque : les détecteurs de sens de transition d'énergie, ou détecteurs 4 quadrants, existent tout faits. Ça doit être la fonction 32P du code ANSI. Certains sont très coûteux et donc inadaptés aux très petites installations hydroélectriques : exemple, gamme Sepam de Schneider Electric. D'autres sont plus abordables :
- - gamme de multi-afficheurs (format 96 * 96 mm) Enerdis de Chauvin Arnoux, avec les nouveaux modules Enerium 4 quadrants
- indicateur de tableau Shark 100 de MicroEner
Autre remarque : comme déjà mentionné, le futur compteur Linky détectera très bien toutes les tentatives d'injection de courant, autant donc les éviter dès maintenant !
Rappel ! Certains "anciens" compteurs électroniques ERDF pouvaient déjà mesurer les puissances active et réactive dans les 4 quadrants, comme le Trimaran ou ceux mentionnés l'année dernière dans ce sujet du forum :
http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f=5&t=77
Compteur Trimaran.JPG
Encore une remarque : normalement l'utilisateur aura accès à la liaison numérique d'informations du compteur Linky : comme ce compteur est très performant (voir sujet
http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f=5&t=231 du 29 novembre 2010), et mesure les énergies active et réactive dans les 4 quadrants, on pourra tout à fait utiliser les propres informations du compteur pour piloter son installation, et rester à tout moment dans la légalité.
Dernière remarque : pour ceux qui préfèrent la mécanique à l'électronique, encore une solution : vous dénichez dans une brocante un ancien compteur électrique à disque, et vous l'installez sur la partie privée de votre installation électrique. Soit en triphasé si compteur tri, soit sur une des trois phases si compteur mono. Vous enlevez la vitre, et vous collez un petit levier sur le disque ! Quand ça consomme le levier par d'un coté et actionne un petit contact basse tension sensible. Quand ça produit, le levier part de l'autre coté et actionne un autre contact ! vous faites suivre d'un petit module relais temporisé, pour éliminer les faux contacts, et obtenir un signal propre et puissant, qui pourra commander la suite.
Ancien compteur à disque.jpg
Concernant les problèmes de responsabilité, je rappelle le sujet suivant :
http://dbhsarl.eu/forum/viewtopic.php?f=6&t=127
Cordialement
dB-)