Forum de la petite hydroélectricité

dB-) a écrit :
Je propose à cette association d'aller jusqu'au bout de sa logique, et de détruire maintenant à la pelleteuse tous les seuils naturels, présents depuis des millénaires sur les rivières, et qui gênent le transit sédimentaire et la libre circulation des poissons !

Au passage, il faut remarquer qu'il y a plus de biodiversité aquatique en milieu continental qu'en milieu océanique (bien que les 2/3 de la surface du globe soient couverts d'océans). La raison en est que les eaux continentales sont justement fragmentées en plein de milieux et habitats différents, ce qui a favorisé la diversification des espèces à l'échelle de l'évolution, avec des adaptations aux niches locales. Ce point est généralement passé sous silence ou glissé sous le tapis, parce que cela contrarie la doxa "continuiste" du moment.

Bonjour,

la biodiversité est secondaire : LE problème du Conseil Supérieur de la Pêche (rebaptisé Onema, voir ici), c'est la truite Fario !!!

On veut des truites Fario N... d. D... ! On en veut partout ! Y fô d'la truite Fario ! Laissez passer la truite Fario !

Montaison, reproduction, dévalaison, et ... hameçon !!

dB-)

Un exemple de continuité… dans le déni.

Un SAGE organise deux réunions successives pour l’étude préalable à l’aménagement du seuil d’un moulin. Première réunion : le Bureau d’études omet d’indiquer l’indice poisson rivière (IPR) du tronçon. Sachant qu’il est classé Excellent dans l’état annuel de la qualité de l’eau réalisé par le SAGE et que la mesure se fait 1 km en amont du seuil, il est demandé au SAGE que l’IPR apparaisse dans le document du Bureau d’études.

Il faut savoir que le seuil est équipé d’une passe à poisson (goulotte au centre du seuil), jugée insuffisante par le SAGE.

Deuxième réunion. Le Bureau d’études précise dans son rapport : « Concernant la qualité biologique, les analyses IBGN concluent à un habitat naturel d’excellente qualité avec un indice de qualité bon (classe 1B : 13<IBGN<16) sur l’ensemble des stations. Un indice diatomée (IBD) ainsi qu’un indice poisson rivière (IPR) ont été effectués sur la station de X [ndlr :1 km en amont du seuil] en 2012. Avec les notes respectives de 17,8 pour l’IBD et de 6,6 pour l’IPR, le cours d’eau présente sur cette station un très bon état biologique ».

- Question : avec un IPR Excellent quel est l’intérêt d’un bras de contournement à 80 k€ ?
- L’ONEMA : c’est votre interprétation, l’IPR ne prend pas en compte les migrateurs.
- Observation : l’IPR mesuré par le SAGE inclut les migrateurs.
- L’ONEMA : c’est impossible, c’est nous qui avons fait [conçu] l’IPR.
- Le SAGE : si c’est le cas [l’IPR incluant les migrateurs], c’est une erreur, nous allons corriger.

Un participant sort ce document publié par le SAGE sur l’état des lieux de 2012 et le lit :
« Avec un IPR de 6,6 l’état biologique du [cours d’eau] est « très bon » pour l’élément biologique poisson. Les métriques Nombre Total d’Espèces et Densité d’Individus Invertivores sont les plus pénalisantes. Les métriques Nombre d’Espèces Rhéophiles et Nombre d’Espèces Litophiles sont conformes au peuplement de référence.
Ceci est dû à une diversité supérieure à ce qui est attendu (8 espèces au lieu de 5, NTE = 3,3) [NB la présence d’espèces non attendues pénalise l’IPR].Les espèces attendues sont l’anguille (p > 0,99), le goujon (p = 0,70), le vairon (p = 0,65), la truite fario (p = 0,56), la lamproie de Planer (p = 0,44) voire le saumon atlantique (p = 0,37). Toutes ces espèces sont retrouvées. »

- Observation : les migrateurs sont bien présents en amont du seuil.
- L’ONEMA : c’est votre interprétation [sic].
- Le SAGE, auteur du document, ne dit mot…
- Le Bureau d’études ne dit mot.

L’ONEMA et le SAGE et son Bureau d’études font dans l’hallucination à l’envers : on n’a rien vu, rien lu, rien entendu dire…

A suivre.

meilavern a écrit : L’ONEMA et le SAGE et son Bureau d’études font dans l’hallucination à l’envers : on n’a rien vu, rien lu, rien entendu dire…

Cas très intéressant, démontrant au passage l'intérêt de suivre de près les travaux des BE. Que l'IPR ne prenne pas en compte les migrateurs (argument de l'Onema) est inexact, voir le document Onema joint (p. 6) où il y a des migrateurs dans le calcul
http://www.onema.fr/IMG/pdf/IPR_Onema.pdf

En revanche, les aloses, esturgeons, truites de mer et autres espèces devenues très rares (hors abords côtiers) n'y figurent pas.

Cela dit, on mesure l'extrémisme de l'administration française, avec en soutien ses associations subventionnées et ses lobbies complices (particulièrement les pêcheurs comme le rappelle dB) : alors que des rivières sont éligibles au bon voire très état écologique DCE, on a quand même inventé des obligations dont l'effet est de pousser à supprimer le seuil ou à ruiner son propriétaire. Et des apparatchiks locaux ont toute latitude pour persécuter le moulin par une interprétation rigoriste et extrémiste de certains textes.

Pour résister si l'on veut éviter la ruine ou la destruction, et si l'on ne parvient pas à calmer les extrémistes par la concertation, il n'y a que le tribunal administratif :
- demande motivée de non exécution au Préfet puis recours au TA si refus;
- demande de subvention à l'Agence de l'eau, puis recours au TA si refus.

D'ici l'échéance du classement, on va préparer des formulaires complets (requête puis plainte) permettant à chacun d'aller au TA, sachant qu'un avocat n'est pas obligatoire. On en parlera en profondeur le samedi 27 juin à Genay (21), pour ceux qui peuvent passer en Bourgogne.

Bonjour à tous,

IMPORTANT:
Jeudi 4 juin entre 7 H et 8 heures Jean Jacques Bourdin reçoit sur RMC Découverte Ségolène Royal pour parler de l'autoconsommation.
C'est le moment de lui crier notre désarroi sur sa politique concernant la petite Hydro.
N'hésitez pas à envoyer vos critiques ici:

http://rmc.bfmtv.com/info/contact/

Plus il y aura de messages plus nous aurons de chance que notre point de vue soit écouté.
Il faut absolument contrebalancer la campagne qui est actuellement faite par certains lobbies contre la petite Hydro.

Merci pour votre contribution.
Cordialement
KW12.

Bonjour,

merci pour cette information !

Pour garder le moral et dé-stresser un peu, voici le blog d'un passionné de cascades et promenades autour de Bugey (dans l'Ain).

Des coins magnifiques, à découvrir absolument avant que les pelleteuses ne détruisent tous ces obstacles à la continuité écologique !

Bonne journée

dB-)

Oui merci KW12. je suis complètement bloqué cette semaine hélas, mais je conseille d'envoyer des avis sur le lien. Mme Royal est déjà régulièrement interpellée par des élus, si elle commence à l'être aussi dans les médias grand public, elle va comprendre que les services de son Ministère font n'importe quoi et qu'il lui faut agir pour désamorcer ce problème qui nuit manifestement à son image et à celle de son gouvernement.

Le message clé à faire passer :

"Le Ministère de l'Ecologie et les Agences de l'eau pratiquent l'écologie punitive et même destructive à grande échelle contre les moulins de France, en imposant soit la destruction des seuils et barrages, soit des passes à poissons très chères sans aucune subvention. Mme Royal, comment pouvez-vous valider cette dérive, alors que ces mêmes moulins, au nombre de 100.000 en France, peuvent produire une énergie propre, locale et décarbonée ? Des élus et des associations appellent à un moratoire sur la mise en oeuvre de la continuité écologique avec un débat sur les moyens humains et financiers, donnerez-vous suite à cette demande?"

Merci KW 12 pour ce lien.

J'ai envoyé ceci :

A l'attention de Madame Ségolène ROYAL, invitée de RMC découverte le 4 juin sur le thème de l'autoconsommation.

Madame la Ministre,

Le potentiel hydroélectrique des moulins de France - l'équivalent d'une tranche nucléaire - demeure ignoré des autorités régionales et locales de l'eau. A titre d'exemple, les 42 MW chiffrés par le Collectif des Moulins de Bretagne, ne sont pris en compte ni par le Schéma régional climat-air-énergie (SRCAE), ni par l'Agence d'eau Loire-Bretagne malgré ses interventions dans ce sens ; l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) de Bretagne, sollicitée depuis un an pour participer à l'étude de ce potentiel, s'y dérobe.

Le code l'environnement (article R 212-36) fait obligation aux Commissions locales de l'eau (CLE) de faire l'évaluation du potentiel hydroélectrique de leur bassin versant, disposition qu'elles ignorent ou se gardent d'appliquer ; de même, les lois Grenelle exigent des agglomérations de plus de 50 000 habitant qu'elles procèdent à l'évaluation et au développement des énergies renouvelables dans leur Plan climat-énergie territorial (PCET), ce qu'elles omettent s'agissant de la petite hydroélectricité.

Lors du débat au Sénat sur la transition énergétique, vous avez déclaré : "Les règles du jeu doivent être revues pour encourager la petite hydroélectricité et la remise en état des moulins". C'est une réelle avancée. Il reste à rappeler aux autorités régionales et locales de l'eau, sans lesquelles rien ne peux se faire, leurs obligations. Envisagez-vous de le faire ?

J'ai aussi pris le temps de laisser un message avec mes coordonnées (cf lien laissé par KW12 page précédente). Faites en de même et espérons que l'un d'entre nous sera appelé pour parler à la Ministre!

Madame la Ministre,
On compte entre 500 et 1000 moulins à eau dans chaque département français, moulins dont beaucoup datent du Moyen Age. Il est assez facile de les équiper de turbines ou de roues pour assurer leur autoconsommation énergétique, voire alimenter des réseaux locaux de chaleur ou d'électricité. L'énergie hydraulique est à la fois prévisible et presque totalement décarbonée.

Au lieu de développer ce potentiel local, les services de l'Etat (direction de l'eau et de la biodiversité de votre Ministère, DDT, Onema) poussent aujourd'hui à la destruction des seuils et barrages de moulins, au nom de la continuité écologique. Cet effacement du patrimoine historique et du potentiel énergétique est financé par les Agences de l'eau, c'est-à-dire par l'argent des contribuables alors même que la majorité des citoyens se disent plutôt attachés aux moulins. Et que les moulins, contrairement aux grands barrages, ont un impact très faible sur la qualité biologique et physique de l'eau.

Quant aux propriétaires de moulins et usines à eau qui veulent s'équiper en énergie, on les matraque d'une réglementation tatillonne et d'une multitude d'interlocuteurs (un dossier d'instruction peut demander plusieurs années), tout en leur opposant des demandes d'équipements environnementaux manquant totalement de réalisme (jusqu'à 100.000 euros de dépenses pour des modestes seuils de moins de 2 m de haut, cela sans subvention). Autant dire qu'on décourage toute initiative.

Mme la Ministre, que pensez-vous de cet exemple d'écologie punitive qui soulève beaucoup d'indignation, notamment chez les élus ruraux, et qui va à l'encontre des engagements de la France dans sa lutte contre le réchauffement climatique? Seriez-vous prête à prononcer un moratoire sur la mise en oeuvre de la continuité écologique, et à organiser une table ronde avec tous les acteurs concernés, pour trouver des solutions permettant d'améliorer l'écologie des rivières tout en favorisent l'équipement hydro-électrique des moulins et petites usines à eau ?

Bonjour à tous,

Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des messages, je suis déçu que Jean-Jacques Bourdin n'ait pas posé de question à la ministre sur notre sujet alors qu'il avait annoncé lui poser des questions sur l'autoconsommation.
Durant le débat qui c'est poursuivi sans la ministre sur la radio RMC il y a eu un message de l'un d'entre nous "Thierry" si il est sur ce forum il se reconnaitra.
Signalant l'énorme problème que posait l'administration pour la petite Hydroélectricité et décourageant tout projet.
Je n'ai pas pu tout entendre ayant été dérangé à ce moment là.

Je ne sais pas si on peut avoir un replay des émissions radio j'ai essayé de chercher je ne trouve pas.
De toute façon la partie n'est pas perdu, dommage qu'on ait pas eu le temps de mieux se préparer.
Un constat qui aurait dû être relevé:
Pourquoi la ministre prône la voiture électrique à tout bout de champ, et pourquoi on va diminuer la part
du nucléaire à 50 %.
Ou va t on trouver l'électricité pour recharger les batteries?

Merci encore et bonne journée.
Cordialement.
KW12.