Re: Puissance réactive et contrat d'achat
Publié : 29 nov. 2013, 17:09
Suite des explications CP
PERRET a écrit :Bonjour,
Notre modérateur CF21 avait soulevé précédemment le problème du réactif. Je pense y avoir répondu et, si vous avez compris, on peut aller plus loin.
Nous restons dans le cadre du "Tarif Bleu" - Génératrice asynchrone - Puissance souscrite 36 kVA.
Nous avons vu qu'il semblait difficile de fournir, en l'état, plus de 30 kW à EDF.
Il est facile de contourner cette limite, il suffit de ramener le cos phi de l'installation à 1. La puissance active se confond alors avec la puissance apparente (celle du contrat).
Pour cela, on va utiliser des condensateurs.
Nous savons ou devons savoir que, sous une tension alternative, un condensateur fourni de l'énergie réactive au réseau, à la différence d'un circuit magnétique qui lui, en absorbe.
Ajoutons dans l'installation (exemple précédant), un condensateur de 22,5 kVAr. Ce condensateur va compenser totalement la puissance réactive absorbée par la génératrice et l'installation aura alors un cos phi = 1.
El la puissance que l'on peut fournir au réseau est maintenant de 36 kW.
Continuons notre raisonnement. La puissance souscrite à EDF est limitée par le disjoncteur de branchement. En l’occurrence 60 A dans ce cas (limite maximum du tarif bleu). Ce qui conduit à une puissance réelle souscrite, sous 400 V , de P = 400 x 60 x 1,732 = 41,6 kVA.
Mais la mise en service de condensateurs va améliorer le réseau ERDF et l'on constatera que sa tension va augmenter : disons, passer de 400 à 405 V et la puissance possible sera alors de : 405 V x 60 A x 1,732 = 42 kVA ou 42 kW puisque nous avons présence de condensateurs et sommes à cos phi =1.
ERDF, pour limiter ses pertes en ligne, a tendance à augmenter la tension de ses réseaux, fixée contractuellement à un maximum de 440 V entre phases (254 V entre phases et neutre)
Par exemple, au Moulin de la Plaine, branché sur le réseau public de distribution, elle est toujours de l'ordre de 431 V entre phases.
Raisonnons par l'absurde :
Nous avons une tension entre phases de 430 V. A condition d'avoir une batterie de condensateurs adaptée, il est possible théoriquement de fournir au réseau : 430 x60 x 3^0,5 = 44,7 kW. Nous sommes maintenant très loin de l’hypothèse de départ.
Mais attention, en présence d'une génératrice asynchrone, il est impératif que ces condensateurs soient raccordés au réseau par un ou plusieurs contacteurs a découplage instantanés et, en aucun cas, branchés directement aux bornes de la génératrice.
S'il y a coupure réseau et que des condensateurs restent branchés aux bornes de la génératrice, la turbine va partir en emballement, le fréquence va augmenter, la puissance réactive fournie par les condensateurs va augmenter de façon considérable ainsi que la tension aux bornes de la génératrice. Bonjour les dégâts !
C'est là qu'intervient la protection de découplage qui découple instantanément l'installation du réseau dès que la fréquence ou la tension ne sont plus dans des limites acceptables.
Remarque :
Il est possible d'utiliser un vieux moteur comme génératrice. Effectivement cela fonctionne. Mais les bobinages ont été prévus pour une tension de 380 V, parfois moins. Résultat pratique, sous une tension réseau de 400 V ou plus comme nous avons vu, celui ci va se transformer en chaufferette ! En principe pas le résultat souhaité. Ce moteur est en principe utilisable en génératrice en le rebobinant pour une tension de 420 V. Mais un bon rendement risque de ne pas être au rendez-vous, les tôles utilisées pour le stator et le rotor n'étant probablement pas du type "faibles pertes" utilisées depuis quelques années.
Bonne lecture . . .