Re: Vers la fin des obligations d'achat ?
Publié : 14 janv. 2014, 15:30
Bonjour,
Du point de vue d'un producteur / investisseur depuis près de 20 ans, il faut bien reconnaitre que si l'on met la main à la pâte, les tarifs de l'obligation d'achat depuis le H97 permettent de faire tourner la boutique à partir du moment où l'on dispose d'une certaine production.
Que ce soit en H97 ou même en H07 on ne peut pas en vivre si l'on ne dispose pas d'une certaine puissance ou plutôt production que j'estime à au moins 300 000 kw/an pour en tirer un SMIC ! ET je ne parle pas des amortissements ni de l'argent à mettre de coté pour ré-investir auquel cas, c'est presque le double qu'il faut compter.
Il y a donc trois marchés celui du professionnel qui en vit , celui du semi pro pour lequel cette production constitue un complément de revenus et enfin le passionné qui est le plus souvent sur le créneau de l'autoconsommation ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas aussi tirer quelques bénéfices de son installation.
Sur le plan administratif les trois catégories sont sur le même pied d'égalité mêmes contraintes, mêmes lois ou presque........ que ce soit pour 2 kw ou 2 MW.
Sur le plan fiscal idem
Sur le plan de la rémunération idem de 0 à 400 kw puis dégressif jusqu'à 600 et enfin idem jusqu'à 12 MW
Tout cela ne parait pas très logique et pour donner un exemple des anomalies engendrées par ce système voici ce que cela a donné pour deux producteurs
Le premier a une centrale de 560 kw qu'il a rénové à hauteur de 400 kw => 2013 a été une bonne année sur le plan de la pluviométrie et il a réalisé un CA de 310 000 € !
Le second dispose d'une installation de 2 MW et a produit 11 000 000 de Kw soit 3 fois et demi de plus que le premier, il est sur le marché libre qui a chuté fortement en 2013 et les perspectives de CA pour 2014 sont de 359 000 € ( 3.27 cts d'€ le kw) avec des contraintes d'effacement qui lui seront imposées en fonction du réseau.
Il s'agit certes d'exemples extrêmes mais qui illustrent bien le problème à résoudre.
En dehors de l'aspect financier, l'OA actuelle à laissé de coté un gros producteur qui ne trouve plus à écouler toute sa production et d'un autre coté le producteur moyen a limité sa puissance pour en tirer le meilleur des tarifs du H07. au final on a moins injecté d'EnR en 2013 à partir de ces deux installations qu'en 2011 avant la fin de l'OA pour tous.
Il faut donc agir vite, si l'on veut tenir nos engagements de plus de 20% d'EnR dans le mix Français.
Le plus difficile dans cette négociation et c'est toujours le même problème depuis le début de L"OA en 1946 à savoir quel est le vrai coût de l'électricité.
Et là on est dans une négociation de menteurs avec les uns qui affirment que leur énergie est propre et les autres qui répondent en disant que la production n'est pas prévisible, donc qu'elle ne vaut rien.
c'est un raccourci mais cela illustre la difficulté de la négociation, majorée par le fait que volontairement nos interlocuteurs ont mélangé toutes les EnR.
il faut donc à mon sens individualiser chaque filière car elles ont toutes leurs forces et leur faiblesse.
Avant le contrat H97, le prix d'achat était indexé sur le prix du kw vendu aux industriels. Or comme ce prix baissait régulièrement, les gens on arrêté ou vendu leur centrale car cela n'était plus rentable. A l'époque le prix des centrales était de 4 à 5 fois le CA !
Le mérite du H97 a été de prendre en compte le coût évité , c'est à dire l'investissement qu'aurait du réaliser EDF s'il avait voulu compenser l'arrêt des petites centrales. C'est je crois un point à reprendre encore aujourd'hui.
Il faudra aussi tenter de comprendre le vrai coût de chaque kw, le coût immédiat, futur et écologique. De ce point de vue les EnR ont de sérieux atouts. C'est un point qu'une commission de députés essayent d’éclaircir. espérons que cette commission sera impartiale car si c'est pour s'entendre dire comme il y a 10 ans que c'est le nucléaire qui a le coût le plus bas et qu'il faut continuer dans cette voie, ce n'est pas la peine.
Au final il y a aussi une information de l'usager à faire car c'est lui qui a aussi un pouvoir de décision. Par exemple Enercop est une coopérative qui fournit du courant "vert" à des clients qui acceptent de payer plus cher mais qui veulent être certains de n'utiliser que du KW en provenance d'EnR.
Pour une de nos centrales nous avons contracté avec Enercoop à 0.05125 cts le kw toute l'année. Au final après 1 an le bilan est positif car le prix d'achat est déconnecté du marché, il est fonction des contrats passés entre Enercoop et leurs clients.
C'est un bon exemple pour affirmer que le prix du marché n'est pas le seul à prendre en compte, il y a aussi le prix à l'usager.
Certes cela implique un responsable d'équilibre qui va arbitrer quelle énergie il faut stopper ou au contraire celle qui faut favoriser. Et c'est surtout là que nous petits producteurs sommes absents de l'arbitrage. En effet la polémique actuelle est issue de la faiblesse de la demande d'une part ( crise oblique) et d'une production d'EnR en hausse.
Cela aboutit au fait que les grands électriciens gagnent moins (donc dans leur jargon ils perdent) et comme leur lobbying auprès du gouvernement est puissant on est arrivé à : Il FAUT réformer l'Obligation d'achat.
Ensuite on mélange, le coût de la CSPE pour la collectivité, la richesse supposée de certains producteurs , le fait que les EnR couteraient en fait plus qu'elles ne rapportent, on finance certaines associations pseudo écolo afin qu'elles fassent des recours contre tel ou tel projet d'installations, une bonne dose de Lobbying et le tour est joué.
En résumé le combat sera rude et pour ma part je reste persuadé qu'il faut participer aux débats public , répondre aux consultations sur internet, se regrouper autour de nos associations et syndicats, ne pas hésiter à payer la cotisation annuelle car c'est surtout grâce à ses moyens financiers qu'un syndicat ou une association arrive à nous défendre efficacement.
Un syndicat ou une association peut aussi faire du lobbying efficace, pour cela ils leur faut des adhérents.
Ne pas oublier que nos politiques n'écoutent que rarement un individu isolé en revanche une association oui et ce d'autant qu'elle rassemble un nombre important d'adhérents.
Dans chaque région il existe une association regroupant les propriétaires de moulins, plus ou moins active, plus ou moins efficace , laquelle possède un lien vertical avec une autre association ou syndicat plus gros, lequel fera remonter nos idées au plus haut niveau des négociations en cours.
Donc adhérez où vous voulez, mais ADHÉREZ.
Du point de vue d'un producteur / investisseur depuis près de 20 ans, il faut bien reconnaitre que si l'on met la main à la pâte, les tarifs de l'obligation d'achat depuis le H97 permettent de faire tourner la boutique à partir du moment où l'on dispose d'une certaine production.
Que ce soit en H97 ou même en H07 on ne peut pas en vivre si l'on ne dispose pas d'une certaine puissance ou plutôt production que j'estime à au moins 300 000 kw/an pour en tirer un SMIC ! ET je ne parle pas des amortissements ni de l'argent à mettre de coté pour ré-investir auquel cas, c'est presque le double qu'il faut compter.
Il y a donc trois marchés celui du professionnel qui en vit , celui du semi pro pour lequel cette production constitue un complément de revenus et enfin le passionné qui est le plus souvent sur le créneau de l'autoconsommation ce qui ne veut pas dire qu'il ne puisse pas aussi tirer quelques bénéfices de son installation.
Sur le plan administratif les trois catégories sont sur le même pied d'égalité mêmes contraintes, mêmes lois ou presque........ que ce soit pour 2 kw ou 2 MW.
Sur le plan fiscal idem
Sur le plan de la rémunération idem de 0 à 400 kw puis dégressif jusqu'à 600 et enfin idem jusqu'à 12 MW
Tout cela ne parait pas très logique et pour donner un exemple des anomalies engendrées par ce système voici ce que cela a donné pour deux producteurs
Le premier a une centrale de 560 kw qu'il a rénové à hauteur de 400 kw => 2013 a été une bonne année sur le plan de la pluviométrie et il a réalisé un CA de 310 000 € !
Le second dispose d'une installation de 2 MW et a produit 11 000 000 de Kw soit 3 fois et demi de plus que le premier, il est sur le marché libre qui a chuté fortement en 2013 et les perspectives de CA pour 2014 sont de 359 000 € ( 3.27 cts d'€ le kw) avec des contraintes d'effacement qui lui seront imposées en fonction du réseau.
Il s'agit certes d'exemples extrêmes mais qui illustrent bien le problème à résoudre.
En dehors de l'aspect financier, l'OA actuelle à laissé de coté un gros producteur qui ne trouve plus à écouler toute sa production et d'un autre coté le producteur moyen a limité sa puissance pour en tirer le meilleur des tarifs du H07. au final on a moins injecté d'EnR en 2013 à partir de ces deux installations qu'en 2011 avant la fin de l'OA pour tous.
Il faut donc agir vite, si l'on veut tenir nos engagements de plus de 20% d'EnR dans le mix Français.
Le plus difficile dans cette négociation et c'est toujours le même problème depuis le début de L"OA en 1946 à savoir quel est le vrai coût de l'électricité.
Et là on est dans une négociation de menteurs avec les uns qui affirment que leur énergie est propre et les autres qui répondent en disant que la production n'est pas prévisible, donc qu'elle ne vaut rien.
c'est un raccourci mais cela illustre la difficulté de la négociation, majorée par le fait que volontairement nos interlocuteurs ont mélangé toutes les EnR.
il faut donc à mon sens individualiser chaque filière car elles ont toutes leurs forces et leur faiblesse.
Avant le contrat H97, le prix d'achat était indexé sur le prix du kw vendu aux industriels. Or comme ce prix baissait régulièrement, les gens on arrêté ou vendu leur centrale car cela n'était plus rentable. A l'époque le prix des centrales était de 4 à 5 fois le CA !
Le mérite du H97 a été de prendre en compte le coût évité , c'est à dire l'investissement qu'aurait du réaliser EDF s'il avait voulu compenser l'arrêt des petites centrales. C'est je crois un point à reprendre encore aujourd'hui.
Il faudra aussi tenter de comprendre le vrai coût de chaque kw, le coût immédiat, futur et écologique. De ce point de vue les EnR ont de sérieux atouts. C'est un point qu'une commission de députés essayent d’éclaircir. espérons que cette commission sera impartiale car si c'est pour s'entendre dire comme il y a 10 ans que c'est le nucléaire qui a le coût le plus bas et qu'il faut continuer dans cette voie, ce n'est pas la peine.
Au final il y a aussi une information de l'usager à faire car c'est lui qui a aussi un pouvoir de décision. Par exemple Enercop est une coopérative qui fournit du courant "vert" à des clients qui acceptent de payer plus cher mais qui veulent être certains de n'utiliser que du KW en provenance d'EnR.
Pour une de nos centrales nous avons contracté avec Enercoop à 0.05125 cts le kw toute l'année. Au final après 1 an le bilan est positif car le prix d'achat est déconnecté du marché, il est fonction des contrats passés entre Enercoop et leurs clients.
C'est un bon exemple pour affirmer que le prix du marché n'est pas le seul à prendre en compte, il y a aussi le prix à l'usager.
Certes cela implique un responsable d'équilibre qui va arbitrer quelle énergie il faut stopper ou au contraire celle qui faut favoriser. Et c'est surtout là que nous petits producteurs sommes absents de l'arbitrage. En effet la polémique actuelle est issue de la faiblesse de la demande d'une part ( crise oblique) et d'une production d'EnR en hausse.
Cela aboutit au fait que les grands électriciens gagnent moins (donc dans leur jargon ils perdent) et comme leur lobbying auprès du gouvernement est puissant on est arrivé à : Il FAUT réformer l'Obligation d'achat.
Ensuite on mélange, le coût de la CSPE pour la collectivité, la richesse supposée de certains producteurs , le fait que les EnR couteraient en fait plus qu'elles ne rapportent, on finance certaines associations pseudo écolo afin qu'elles fassent des recours contre tel ou tel projet d'installations, une bonne dose de Lobbying et le tour est joué.
En résumé le combat sera rude et pour ma part je reste persuadé qu'il faut participer aux débats public , répondre aux consultations sur internet, se regrouper autour de nos associations et syndicats, ne pas hésiter à payer la cotisation annuelle car c'est surtout grâce à ses moyens financiers qu'un syndicat ou une association arrive à nous défendre efficacement.
Un syndicat ou une association peut aussi faire du lobbying efficace, pour cela ils leur faut des adhérents.
Ne pas oublier que nos politiques n'écoutent que rarement un individu isolé en revanche une association oui et ce d'autant qu'elle rassemble un nombre important d'adhérents.
Dans chaque région il existe une association regroupant les propriétaires de moulins, plus ou moins active, plus ou moins efficace , laquelle possède un lien vertical avec une autre association ou syndicat plus gros, lequel fera remonter nos idées au plus haut niveau des négociations en cours.
Donc adhérez où vous voulez, mais ADHÉREZ.