Bonjour,
tout ce qui a été dit dans ce fil est très pertinent, je me permets juste d'y ajouter quelques remarques, en reprenant le sujet depuis le début :
- un point de livraison Enedis peut très bien présenter un faible taux d'harmoniques
quand la centrale est arrêtée
- ce taux peut ensuite "exploser" lorsque vous mettez en marche et sur-compensez le réactif pour respecter le CDC Enedis avec tan Phi > 0
- la centrale devient en effet globalement réactive, attire les cochonneries du réseau, et constitue un circuit RLC oscillant
- la faute à qui ? Enedis vous dit qu'à l'arrêt il y a peu d'harmoniques, donc que le problème est chez vous, ce qui n'est pas faux
- mais ce problème n'existait pas, ou dans une moindre mesure, avec les anciens contrats plus tolérants sur la tangente Phi
- autre problème, la gestion d'un angle Phi assez précis se traduit souvent par de nombreux gradins, et pour une charge de génératrice donnée, une tension réseau donnée, et un gradin donné, la fréquence de résonance du circuit RLC peut se trouver proche d'un harmonique du réseau, et là ça part en sucette
- chez M. Perret, la tension nominale au point de livraison me semble aussi un poil élevée, ce qui augmente le réactif
- la génératrice a été bobinée pour un réseau à 420 V et son cos Phi nominal a été donné pour cette valeur, sous une tension plus élevée il est normal que son facteur de puissance soit moins bon, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une erreur du bobineur
- concernant le multi-afficheur, il faut de préférence utiliser un modèle TRMS c'est à dire qui mesure la valeur efficace vraie (même en présence d'harmoniques), ce n'est pas le cas de tous les modèles
- de même concernant la mémorisation de la valeur maximale, on ne sait pas vraiment ce que ces multi-afficheurs mémorisent : calcul de la valeur sur combien d'échantillons ? prélevés à quelle fréquence ?
- si ça se trouve la mémorisation des 494 V a eu lieu lors du pic de tension d'une coupure réseau (circuit RLC)
- à ce propos, il est intéressant en marche normale d'arrêter l'armoire de réactif (via l'entrée télécommande M/A de son régulateur) ou sinon d'ouvrir son disjoncteur (télécommandé),
avant d'ouvrir le contacteur de génératrice, cela évite une éventuelle surtension au découplage et épargne un peu les condensateurs
- pourquoi aussi une armoire de réactif de plus de 315 kVars pour cette installation ? ça me semble sur-dimensionné
- ou alors l'afficheur de l'armoire divague un peu, ce qui est possible aussi (tous ces matériels étant de plus en plus dits "intelligents" deviennent je pense de plus en plus sensibles à l'erreur et à la bêtise, car comme l'a dit Paul Virilio, celui qui a inventé le train a aussi inventé le déraillement
)
- il est possible de brider une armoire sur-dimensionnée en paramétrant son régulateur varmétrique (du moins cela est possible sur un Alptec 8)
- sur ces régulateurs on peut aussi paramétrer les tensions maximales admissibles, les taux de distorsion admissibles, les temps d'enclenchement, de déclenchement, etc... le problème n'étant pas un manque de paramètres mais plutôt l'abondance de réglages possibles ! Attention, certains paramétrages font perdre la garantie !
- l'utilisation de filtres n'est pas évidente, les fréquences de résonance ne sont pas fixes, le matériel est coûteux, et les mesures sur l'installation avant filtre ne donnent pas les fréquences des filtres à placer !
- de même les formules de calcul de fréquence de résonance parallèle Frp = Fréseau * racine (Scc / Q) et d'amplification F.A. = racine (Scc * Q / P) permettent juste de mettre en évidence le problème, ensuite il faut calculer le filtre ...
- mieux vaut réaliser une modélisation complète, qui prend en compte les différents matériels existants, et détermine ce que serait la résonance avec telle configuration de filtre (valeur de bobine fixe), pour tel étage de réactif enclenché (valeur de condensateur fixe), pour telle puissance de génératrice (plage de valeurs), et telle tension réseau (plage de valeurs)... c'est à dire une feuille de tableur assez élaborée avec un graphique en 3D, par exemple charge génératrice en X, tension réseau en Y et taux d'harmoniques en Z !
- j'avais déjà réalisé il y a quelques années un tableau complet reprenant le schéma équivalent de Steinmetz d'une génératrice asynchrone (exemple ci-dessous), reste à y ajouter le modèle équivalent du transformateur, avec les impédances de lignes, les différents étages de condensateurs, et évidemment les branchements respectifs (étoile, triangle, ..), etc ... ça va donner un joli tableau !
2017-03-19_082548.png
- autre solution, utiliser le bon vieux logiciel libre de simulation Spice (original en 1970 ! puis de nombreux successeurs, gratuits aussi), avec un schéma du type suivant :
2017-03-19_091054.png
Mais il faut y passer quelques heures !
En conclusion, sauf si l'installation est très polluée localement (variateurs, onduleurs, etc ..), je pense qu'il faut utiliser les filtres en dernier recours, après avoir essayé toutes les autres solutions
Bon W.E.
dB-)