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Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 18:05
par CIE87
zib01 a écrit : Sur les grands barrages les passes à poisson sont techniquement impossible à faire
rien n'est impossible... pourquoi y aurait-il 2 poids, 2 mesures ?

et si c'est économiquement non faisable, ce devrait être comme pour les seuils des petits moulins... on arase !! :twisted: et au revoir les digues qui empêchent la continuité écologique... :twisted:

bravo cf21 pour votre pugnicité

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 18:18
par moulino51
Mais si c'est possible :lol:

S'il n'est pas possible de créer une PAP, il reste d'autre moyens comme paar exemple : l'ascenseur a poissons 8-)




Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 18:36
par zib01
Même les ascenseurs ont une limite en hauteur , quand je parlais de grand barrage ,c'est bien de la hauteur !!.
Et comme je l'ai deja dit plus haut il n'y a pas de cadeau ,sur ce point EDF est au même niveau que les petits producteurs

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 18:40
par CIE87
dans les 2 listes, il n'est pas fait mention des canaux de restitution et d'amenée des grands Lacs...

sur le canal de restitution du lac du Der (que je connais un peu), une centrale y a été construite pour bénéficier du dénivelé entre la digue et le niveau de restitution

--

Le Lac du der et son canal de restitution entre Marne et lac (à proximité de la presqu'île de Larzicourt) sont une source d'énergie renouvelable. L'entreprise Hydrowatt gère, pour le compte de la Société hydro-électrique du Lac du Der, une micro-centrale hydro-électrique mise en place en 1988 par une société parisienne, la Générale hydro-électricité. Une implantation menée en collaboration avec
l'IIBRBS (Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine).


Au droit d'un “dissipateur”, la centrale capte l'énergie produite par le débit et le dénivelé vertical d'une chute d'eau. La conversion en électricité est obtenue par
deux turbines de même débit implantées de chaque côté du canal de restitution. La totalité de l'énergie produite est évacuée sur le réseau EDF, le producteur ayant l'obligation d'assurer une protection au niveau de la fréquence, de la tension et de la qualité de cette énergie. EDF se charge
ensuite d'acheter et de distribuer l'électricité.


{ {Installée sur un canal artificiel, la centrale
hydro-électrique du Lac du Der n'a aucune incidence
sur les aspects piscicoles.
}}

La puissance active maximum délivrée est de 690 kW, avec un productible moyen annuel de 3 millions de kWh. La centrale du Lac du Der est sur un canal artificiel. Il n'y a donc aucune incidence sur les aspects piscicoles.

La centrale “au fil de l'eau” turbine les eaux de restitution du Lac du Der qui se répartissent en deux périodes : quatre mois de vidange (de juillet à octobre) et
huit mois de remplissage. En période de vidange décennale, toute la vidange est turbinée, mais l'activité est fortement perturbée et génère une perte lors du
remplissage. L'IIBRBS gère le lac selon une courbe de remplissage définie. Les débits sont gérés artificiellement mais restent malgré tout proportionnels aux débits de la Marne et de la Blaise. Le volume de production est lui aussi lié à l'hydraulicité des cours d'eau.

--
pratique leur argumentation... canal artificiel= pas d'incidence

Certains ne doutent de rien quand même...

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 18:57
par patrice
Bonsoir
EDF est traité comme les "petits producteurs"...
Dernièrement je passais à Cazères dans le 31. EDF exploite une grosse usine sur la Garonne:
Un barrage bien haut, plusieurs km de canal d'amenée.......
Pas de PAP, ni d'ascenseur, ni quoi que soit pour que les poissons puissent remonter....
Pensez-vous que tout le monde soit traité de la même façon?
"Suivant que tu seras riche, pauvre, puissant ou misérable..."
Ne serait-ce pas de La Fontaine... (Jean , peut-être)
Bonne soirée

Patrice

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 19:56
par CF21
zib01 a écrit :Salut le lac de pannecière est lui aussi géré par EPTB Seine grand lac ,comme le lac orient et non pas par EDF. Ces 4 lacs géré par EPTB seine grand lac plus le barrage de crescent et de chaumeçon geré par EDF servent de régulateur de la seine . L'hiver ils empêchent les crues dans Paris et l'été au moment de l'étiage il envoi de l'eau .
Merci de la précision "institutionnelle". Sinon, je ne doute pas que ces lacs ont de multiples usages en régulation, production, tourisme, réserve d'eau, etc. Mais les établissements publics sont censés montrer l'exemple, ils ne peuvent décemment laisser les truites, aloses, lamproies, anguilles, spirlins et autres barbeaux fluviatiles tourner en rond au pied des barrages. (Face à une telle barbarie, je me demande d'ailleurs ce qu'attend France Nature Environnement pour réclamer l'annulation du classement.)
Sur les grands barrages les passes à poisson sont techniquement impossible à faire , car quand ils peuvent "emmerder" EDF pour une passe à poisson ou un débit réservé , ils se gêne pas .
Ah mais Larinier et ses collègues, dans la bible de l'Onema (Passes à poissons : expertises et conception des ouvrages de franchissement) consacrent un chapitre entier aux ascenseurs et écluses à poissons, s'imposant aux grandes chutes.

Au barrage de Tallowa (Australie), on franchit bien 43 mètres :
http://www.awma.au.com/tallowa-dam-fishlift/

Alors les Agences de l'eau doivent cesser les mesquineries, un peu d'ambition, que diable!

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 20:07
par CF21
J'en ai encore trouvé un autre ici, avec une autre stratégie pour éviter les travaux.

Brenne : Barrage de Grosbois-en-Montagne, VNF

Alors que la Brenne est en liste 1 avec présence de poissons demandant théoriquement une bonne circulation (truites, cyprinidés rhéophiles), le classement ne signale pas d'enjeu migrateur (donc pas d'aménagement obligatoire) mais protège seulement la rivière au titre "réservoir biologique". C'est ingénieux comme truc. Pourtant, à 20 km de là sur l'Armançon en L2, les mêmes "cyprinidés rhéophiles" vont exiger des passes ou des effacements (sauf l'Armançon à Pont, parce le barrage est VNF donc on ne classe pas cette portion-là, cf page précédente).

Va falloir faire un guide de circulation pour les poissons, ils ne vont jamais s'y retrouver les pauvres "cyprinidés rhéophiles"...

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 21:44
par dB-)
Bonsoir,

très très intéressant ce sujet !

Je ne suis plus beaucoup sur le forum faute de temps, mais ces échanges de messages sur les classements des cours d'eau montrent bien la totale hypocrisie de l'Etat (Onema, DDT) concernant la continuité écologique !

En gros : "Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !"

Heureusement, les fins limiers du forum épluchent les textes officiels et débusquent quelques beaux lièvres !!

Merci à tous !

dB-)

Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 20 déc. 2012, 21:50
par moulino51
Bonsoir a tous,

Tous ces arguments sont très intéressants, merci de les faire remonter.

Reste la question : comment exploiter tout cela au niveau de nos associations et fédérations ?



Re: Classement des cours d'eau Seine-Normandie: c'est parti

Publié : 21 déc. 2012, 01:08
par CF21
moulino51 a écrit : Reste la question : comment exploiter tout cela au niveau de nos associations et fédérations ?
Pour le coup, je pense que les fédérations vont déposer des recours en annulation au TA de Paris... d'où l'intérêt d'échanger ici sur toutes les anomalies et bizarreries que l'on observe. J'ai déjà fait un mémo de synthèse (pour les avocats des fédés) sur les rivières classées en L1 motif TBE seul (très bon état écologique) et la liste des mesures (très nombreuses) que le ministère doit produire pour justifier ce TBE. Ainsi que des observations sur la nullité de l'Etude d'impact. J'ignore encore si la liste des "grands barrages oubliés" peut être utile du point de vue juridique – elle est moralement odieuse, mais hélas les tribunaux ne se préoccupent pas de cela, juste de la légalité formelle.

Sinon pour la suite, la ligne rouge devra être : ne pas effacer. Parce que c'est la disparition du patrimoine hydraulique, du potentiel énergétique et du droit d'eau. Aménager, il y aura toujours des moyens de discuter, et de faire en sorte que cela ne coûte pas des mille et des cent. Et de toute façon, saisir les médias, saisir les élus : les maires doivent se mouiller (on n'est pas loin des municipales), les députés et sénateurs aussi (ils ont pour pas mal d'entre eux voté la LEMA 2006, en ayant été bernés par le jargon des effaceurs).

Le grand mensonge des effaceurs, c'est : suppression des obstacles = bon état écologique 2015 pour l'Europe. C'est au nom de cela qu'ils prétendent à l'urgence. Mais il faut dire et répéter partout (notamment aux élus et aux médias!) que c'est faux. L'Europe n'est pas dupe et n'a donné aucun blanc-seing aux stupidités d'effacement, elle émet au contraire des doutes sur la qualité des données que l'Etat français lui transmet. Le bon état écologique pour l'Europe, c'est lié à l'ensemble des mesures prévues dans le lien ci-après, ce n'est que marginalement lié aux obstacles à l'écoulement :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... rieLien=id

Donc à supposer que l'on efface les obstacles, cela ne changera rien de rien aux autres problèmes interdisant de parler d'un "bon état écologique" : HAP, métaux, dérivés azotés, dérivés phosphorés, phytosanitaires, micropolluants en tout genre (plus de 450 recensés en rivière ou aquifère), pH acide, espèces parasites et invasives, ripisylve détruite, berges effondrées en zone élevage, pollution thermique des grandes centrales, effet des ponctions croissantes d'eau sur la morphologie (profil d'écoulement, granulométrie, étiages, etc.), transformation des rivières en poubelles (il suffit de voir ce que récolte un exploitant dans sa grille), changement climatique et instabilité du cycle hydrologique, etc.

Mais voilà, nos amis de l'Agence de l'eau ou de l'Onema n'ont pas du tout l'ensemble des mesures systématiques sur ces dégradations (que l'Europe exige pourtant depuis 12 ans). Il faut le faire savoir.