fdelam a écrit :
à propos de la PMB, vu le site et la possibilité de fonctionner en éclusée sur le plan d'eau, celle ci ne devrait elle pas être calculée en fonction de cette vanne ci plutôt que la vanne de prise d'eau au niveau du seuil ?
Sur la PMB en général, je n'ai pas rencontré trop de problème pour le moment, au sens donné par Djan, c'est-à-dire une DDT qui voudrait à tout prix rabattre vers la puissance minimale et qui chipoterait en allant chercher la taille des meules historiques ou ce genre de choses. Cela existe peut-être, prudence!
Ici c'est purement technique, on prend le site en l'état et on calcule ce qui peut réellement passer comme débit (sans travaux d'extension et aménagement) en fonction des formules hydrauliques. En revanche, dans le cadre d'un DFT, c'est formaliste et c'est d'ailleurs dommage d'avoir à "obéir" au GC en place : il y a des sites FT où coller une vis / une turbine directement au barrage serait plus simple que de réemployer la chambre telle qu'elle est placée ; mais là cela coince, c'est considéré ici comme un nouveau projet avec dossier complet loi sur l'eau et donc perte du FT.
Là où il y a des ambiguïtés, et c'est peut-être votre cas avec cette éclusée, c'est quand il y a une disposition constructive bizarre due à des remaniements historiques du site. Par exemple ici je suis un ouvrage où, pour une raison étrange, alors que le bief est large, l'entrée de chambre a été réduite à une section assez petite et pas très "maligne" (hydrauliquement parlant), le surcroît en hautes eaux allant très vite sur un déversoir de décharge devant la chambre (car il ne peut pas s'écouler dans la petite section). En d'autre termes, la quantité d'eau détournée de la rivière dans le canal d'amenée est supérieure à la quantité d'eau absorbable en entrée de chambre, et bêtement perdue car elle file sans usage dans le canal de fuite. (Dans ce genre de cas, mieux vaut essayer de faire passer en calcul de PMB la section du bief juste avant la chambre et faire valoir au besoin que la restriction d'entrée de la chambre relève de travaux plus récents, et non pas du site d'origine.)
Les frais de géomètre me semblent une mesure de votre niveau d'intérêt pour le site : si vous êtes vraiment "accro" et que le seul point-clé est la reconnaissance du DFT avec sa PMB, alors un billet de 500 ou 1000 euros fait partie des frais inévitables avant l'achat. Comme il est impératif d'avoir un dossier béton, ce n'est pas une chose que l'on peut négliger.
à propose de la lamproie de planer, dans un rapport de 2012 publié par l'agence de l'eau LB, une pêche sur une station en amont du seuil signale la présence de ces bestioles avec une population observée supérieure à la population théorique, çà serait un signe que le seuil n'est pas un obstacle ?
Si, sûrement (de toute façon la lamproie est très mal connue et peu étudiée, cela fait partie des espèces rajoutées administrativement dans les circulaires et arrêtés, espèces allant bien au-delà des grands migrateurs amphihalins initialement prévus dans la loi ; les lobbies pêcheurs et écolos se sont fait plaisir en chargeant la barque avec plus de 20 espèces, aboutissant à des exigences irréalistes, complètement démesurées en terme de coût pour la montaison).
Sur ce volet, vous avez jusqu'en 2017. Avec deux stratégies :
- le pourrissement faisant valoir que les frais sont au-delà de la solvabilité, disproportionnés, les avantages non prouvés et que rien ne sera réalisé tant que l'Etat n'y mettra pas les moyens en l'imposant aux Agences (pour l'instant, chez moi cela pourrit de fait, les proprios ne font rien et n'ont rien envie de faire au-delà de 1% des frais globaux d'aménagement) ;
- la démarche pro-active, mais avec beaucoup de prudence car vous mettez le doigt dans un engrenage qui peut facilement aboutir à 100, 200 ou 300 k€ de frais, et des partenaires qui disent "OK on en prend 30% ou 50% seulement".
En tout cas, sachez qu'il est inutile d'avancer des arguments "dispersés" (comme la présence de lamproie amont / aval) à la DDT et surtout à l'ONEMA (qui drive la DDT sur ce volet). Si vous préférez vous engager de manière volontariste, vous devez directement prendre un BE (à vos frais, pour avoir le choix du bureau et la liberté de la stratégie), et le briefer en lui disant que son job, c'est de faire valider par l'ONEMA des plans proportionnés à l'enjeu et à vos finances (sachant qu'il vaut mieux faire valider des plans et non pas un projet complet avec estimation du coût, sinon l'Office boule les projets au seul motif qu'ils sont pas assez chers, au lieu de concentrer son expertise sur la validité physique / biologique du plan lui-même, sans aucun indice de son coût économique). Seul un BE pourra faire une analyse robuste opposable aux ingés rivières de l'Office.