@ dectot : oui dans l'idée, c'est cela, je vais chercher les mini-modèles existants de PaT.
@ From ; ah, vous avez peut-être raison
Je reconnais que je suis exaspéré par l'inertie de certains propriétaires et que mon attention pour eux va sans doute très au-delà de leur intérêt. Mais attention : les propriétaires sont souvent (à plus de 40% pour le coup) attachés à leur droit d'eau, dont ils comprennent vaguement que c'est une part de la valeur foncière du bien, et plus généralement à la présence de la retenue / mise en eau du bief, qui fait partie de l'agrément paysager pour lequel ils ont investi. Donc ils ne sont pas disposés à laisser leur seuil araser et à vivre dans un marécage inondable.
Et puis si l'on a fait une association loi 1901, avec peu de proprio de moulins dans le bureau, c'est qu'on considère le patrimoine hydraulique et son potentiel énergétique comme d'intérêt général : même si une génération gâtée par le pétrole et le nucléaire oublie la valeur et le sens des ouvrages, la génération suivante pensera peut-être différemment. A condition de bloquer la folie des pelleteuses et le projet délirant de destruction de 5 siècles d'histoire en 5 ans !
J'ai plusieurs cas qui illustrent le problème actuel (Didier en a croisé un dimanche dernier à Bellenod).
M. X. Il a acheté un bien pour son aspect patrimonial et paysager (superbe il est vrai) mais pas du tout pour l'énergie, qui le gave. Voyant sa rivière classée L1-L2, et la PAP à 300 k€ se profiler (le bien est assez compliqué à équiper), il s'est dépêché d'acheter une petite turbine asiatique et une géné, histoire de témoigner d'un usage énergétique quand viendra le moment de discuter avec Agence de l'eau et DDT. Il a grillé sa géné, qu'il a sans doute mal montée. Après un billet de 10 k€ pour l'ensemble, travaux inclus, il ne produit toujours pas le moindre kW. A la retraite avec un peu de côté et de bonne composition, cela le fait marrer. Mais il me dit : "je t'avais bien dit, tes histoires d'énergie c'est pour les champions, moi je ne sais pas faire tourner ces trucs là".
M. Y et M. Z. Ils sont sur la même rivière, l'un produit (pour EDF) l'autre non. Le syndicat de rivière (ce qui en fait office), bénéficiant d'un gros financement européen, accepte de payer 100% de la PAP au moulin qui produit, mais rien du tout au moulin qui ne produit pas. Pour ce dernier, l'établissement finance à 100%... l'arasement, laissant à peine 20 cm de lame d'eau dans le bief. Son argument est que le moulin est sans usage, il n'y a pas de raison particulière de respecter une hauteur d'eau par ailleurs dommageable aux milieux (prétendent-ils).
Mme S. Âgée, veuve, son moulin qui fait chambre d'hôte a été superbement restauré. Mais l'arbre de l'ancienne turbine est situé entre le couloir d'entrée et la salle à manger, et la seule fois où elle a fait tourner avec son mari, c'était un enfer de bruit et de vibration. Donc elle a de beaux pots de fleur, mais pas de production. Elle est malade à l'idée qu'on vienne détruire son seuil ou qu'on la condamne à 100 k€ de travaux, elle comprend bien que faire de l'énergie ajoute un plus dans l'ambiance actuelle, mais elle n'a évidemment aucune capacité à gérer un projet hydro ni à suivre un équipement comme ceux dont on discute généralement ici.
Et pas mal d'autres encore, mais ce serait trop long de tout raconter et pour le coup, chaque moulin est psychologiquement différent, pas seulement hydrologiquement !
Après la question de fond, c'est : un usage modeste de l'ordre de 1 kW serait-il considéré comme un usage par nos amis bureaucrates? Je ne sais pas mais à mon avis, cela ne pourrait pas faire de mal dans un dossier, surtout si on donne (associativement, médiatiquement) un sens positif précis à cette production et... si notre avocat préféré est briefé de ce nouvel angle d'attaque ! En tout cas, de facto, cela interdit de prétendre que la puissance de l'eau est sans emploi et que les ouvrages hydrauliques n'ont plus de sens en 2014. Les particuliers se financent des panneaux PV qui ne produisent pas grand chose, si ce n'est du carbone quand on les fabrique en Asie, je ne vois pas pourquoi on applaudirait les watts solaires pour dénigrer les watts hydrauliques.
Tout cela étant dit... on consacre quand même le plus gros de nos efforts à aider les projets énergétiques "classiques", et à construire par ailleurs des argumentaires de défense des seuils qui ne dépendent pas de l'énergie.
Et puis ce mini-groupe, c'est aussi un problème "conceptuel" : quel est le plus gros [EDIT] ensemble de production > 100 W que l'on peut concevoir "clé en main" (= prêt à poser ou presque) ? Peut-être que c'est impossible ou que cela revient à 1 k€ les 100 W... alors cela ne vaut pas le coup du tout, c'est sûr. Mais cela m'intéresse d'y cogiter.