Bonjour,
comme c'est dans le coin je suis passé hier faire quelques photos ! (elles sont libres de droits)
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Je ne connaissais pas le coin avant, le seuil devait être de l'ordre de 1.50 m ou 2 m.
On voit le résultat de la "renaturation" : là où probablement une petite retenue maintenait un peu de vie en été, il ne reste plus qu'un filet d'eau et des berges recalibrées en pente douce, qui seront probablement rapidement envahies de Renouée du Japon !
Qui va entretenir ça ? ces berges en pente sont un terrain inexploitable, elles resteront probablement sans herbe, de toutes façons impossible à faucher économiquement, et sûrement aussi interdites d'accès au bétail. Si le riverain est tenu d'en faire l'entretien, cette charge de travail supplémentaire est peut être un point qu'on ne lui avait pas expliqué avant de faire l'arasement ! Et si c'est la collectivité, ce sera un coût supplémentaire au fil des ans.
Il est plus probable qu'en fait personne ne fera l'entretien ! Il y a 50 ou 100 ans, un manque d'entretien des berges n'était pas un problème, on pouvait parler de coins "sauvages" où on trouvait des orties, des buissons de Gratte-cul, de Gouet, de Fusain, des roseaux, que du bon, bien de chez nous ! Mais aujourd'hui, ce sont essentiellement deux plantes invasives, la Renouée du Japon et la Balsamine de l'Himalaya, qui envahissent les coins peu entretenus (et même les coins entretenus, c'est très dur de s'en débarrasser). Ces plantes sont d'ailleurs souvent amenées par des engins qui travaillent en rivière ! Les graines font moins de 1 mm, il est impossible de nettoyer complètement un engin après un chantier. Il est probable aussi que les arbres déchaussés tomberont tôt ou tard dans le lit de la rivière ...
C'est un point que l'on a peu abordé concernant les "renaturations", mais quand un endroit avec un petit seuil présente un intérêt économique, que ce soient des berges "franches" assez faciles à entretenir (pâture pour le bétail bénéficiant de la proximité de l'eau (avec une irrigation par le sous sol et par la condensateur de l'eau évaporée), champs pour fenaison, arbres, ..) ou une possibilité de petite production hydro-électrique, il y aura de la vie à cet endroit, une présence humaine, et donc une assez forte probabilité que l'entretien (qui incombe au propriétaire, sauf délégation à un syndicat de rivières) se fera.
Si par contre l'endroit devient "sauvage" et donc sans intérêt (à part quelques pêcheurs, et encore, d'une part il y aura peu d'amateurs pour venir dans un coin sans eau, et d'autre part je vois rarement des pêcheurs entretenir les rivières), soit l'entretien sera imposé au propriétaire (cela deviendra pour lui une corvée stérile qui aura un coût, dont il doit être averti préalablement à la destruction du seuil), soit l'entretien ne se fera pas, et la prolifération des plantes invasives est assurée.
J'y repasserai dans un an ou deux, pour voir le résultat !
Bonne journée
dB-)