Observatoire de la Continuité Ecologique (OCE)
Publié : 05 févr. 2013, 22:04
Bonjour
J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance de l'Observatoire de la continuité écologique et des usages de l'eau.
Ses deux premiers dossiers sont en ligne.
Pourquoi les poissons n’ont-ils pas tous disparu de nos rivières ?
Étude de 18 espèces piscicoles au XIXe siècle, en présence d’obstacles à l’écoulement deux à trois fois plus nombreux qu’aujourd’hui
http://oce2015.wordpress.com/2013/02/04 ... -rivieres/
Obstacles à l’écoulement et qualité piscicole
Quand les mesures contredisent les discours sur l’effacement indispensable des seuils, digues, barrages et autres obstacles à l’écoulement…
http://oce2015.wordpress.com/2013/01/20 ... ns-impact/
Leur conclusion est convergente : les seuils, chaussées et autres ouvrages de petite hydraulique ne semblent nullement corrélés à l'altération de la qualité piscicole, que ce soit au XIXe siècle (où ils étaient bien plus nombreux) ou dans les derniers relevés IPR de l'Onema disponibles (2010).
Beaucoup d'entre nous le savaient de manière intuitive ou par le simple bon sens, mais... cela ne suffit pas. L'Observatoire est né de la nécessité d'opposer aux autorités en charge de l'eau et aux syndicats de rivière un discours de niveau correct au plan technique et scientifique, au lieu de simples témoignages dont on a pu observer depuis 5 ans qu'ils sont sans aucun effet.
Sur les deux premiers thèmes traités, par exemple, nous avons tous entendu le cousin du beau-frère du grand oncle qui a vu un saumon faire un bond de trois mètres et qui faisait des pêches miraculeuses dans les années 1960... mais cela ne sert à rien. Il faut des faits, des chiffres, des références. Il faut un certain effort de rédaction, de présentation et d'argumentation pour les interlocuteurs prennent en considération le contenu. Cet effort, l'OCE va essayer de le faire.
***
Ces dossiers sont des outils. Il revient à chacun d'en faire le meilleur usage local pour défendre les ouvrages hydrauliques. A titre d'exemple, en Côte d'or, ces travaux ont déjà été envoyés à une cinquantaine de contacts : presse et médias locaux, DDT, Onema, 4 syndicats de rivière, élus du département et de la région en charge des dossiers eau/énergie, plusieurs maires. Nous en débattrons jeudi prochain avec la direction eau et risque de la DDT.
Et bien sûr notre avocat en dispose : car les travaux de l'OCE, ce seront aussi des pièces pour contrer devant le juge (si nécessaire) certaines expertises que les BE ou l'ONEMA font auprès de la DDT. Il est inacceptable d'imposer des travaux coûteux en rivière alors qu'il n'existe bien souvent aucune garantie d'un effet bénéfique sur l'environnement, ni au demeurant aucune garantie contre certains risques.
L'OCE assurera aussi une diffusion nationale auprès des grandes fédérations et syndicats, des décideurs au ministère ou aux agences de bassin. Mais le travail de terrain reste indispensable : car c'est sur le terrain que le classement va être mis en application de manière intelligente et concertée, ou non.
Si la petite hydraulique a perdu des batailles, il serait absurde de baisser les bras : les lois sont certes en place (LEMA 2006, Grenelle TVB 2010) et les arrêtés de classement sont en train de paraître, mais tout se fera dans la circulaire d'application et son interprétation au niveau local. C'est très important : la directive nitrates et les lois d'application datent des années 1990, elles ne sont toujours pas correctement appliquées.
Dans ce contexte, les dossiers de l'OCE seront autant d'arguments pour que les autorités en charge de l'eau mesurent l'existence des nombreux problèmes de leur dispositif, problèmes qui alimentent de possibles contentieux judiciaires (outre des débats médiatiques et politiques).
Vous aurez par ailleurs observé (Le Monde de dimanche dernier) que l'Onema et les instances de l'eau sont aujourd'hui en assez grande difficulté : il est reconnu que le système d'information sur l'eau (SIE) est défaillant. Or le SIE est au fondement du classement et des obligations qui en découlent. Le Ministère est assez conscient du problème, les prochains mois vont être décisifs : plus on met la pression à tous les niveaux, mieux ce sera.
Bref, faire ces dossiers demande beaucoup de boulot, mais ensuite c'est à vous de les diffuser (si vous en avez envie bien sûr!) : à vos associations, à vos maires et élus, à vos médias locaux, à vos correspondants Onema et DDT, à votre Agence de bassin, etc.
***
Enfin, l'OCE a de nombreux thèmes à traiter, dont vous pouvez consulter la liste en page d'accueil :
http://oce2015.wordpress.com/
En février paraîtront deux autres travaux en cours de finalisation :
- un premier dossier local (40 pages) dédié à la continuité en Côte d'Or : il a été rendu possible par l'existence d'un bon réseau associatif d'informateurs locaux, et ce principe peut s'étendre à tout département où le travail de réunion de la documentation primaire est effectué (c'est-à-dire des documents pdf de syndicats de rivière sur l'état des rivières, des analyses par masse d'eau du classement et de ses aberrations, etc. : le dossier du 21 vous donnera le canevas des thèmes sur lesquels il faut trouver des informations à échelle départementale)
- un dossier (national) sur le non-respect du principe de précaution dans l'arasement / dérasement des seuils, entraînant des modifications d'écoulement en crue et étiage.
Par la suite, nous choisirons les dossiers où nous observons le plus de demandes : à vous de nous faire des retours d'informations sur la liste de thèmes énoncés dans le lien ci-dessus, et ceux qui vous paraissent prioritaires.
Bonne lecture... et bon travail !
J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance de l'Observatoire de la continuité écologique et des usages de l'eau.
Ses deux premiers dossiers sont en ligne.
Pourquoi les poissons n’ont-ils pas tous disparu de nos rivières ?
Étude de 18 espèces piscicoles au XIXe siècle, en présence d’obstacles à l’écoulement deux à trois fois plus nombreux qu’aujourd’hui
http://oce2015.wordpress.com/2013/02/04 ... -rivieres/
Obstacles à l’écoulement et qualité piscicole
Quand les mesures contredisent les discours sur l’effacement indispensable des seuils, digues, barrages et autres obstacles à l’écoulement…
http://oce2015.wordpress.com/2013/01/20 ... ns-impact/
Leur conclusion est convergente : les seuils, chaussées et autres ouvrages de petite hydraulique ne semblent nullement corrélés à l'altération de la qualité piscicole, que ce soit au XIXe siècle (où ils étaient bien plus nombreux) ou dans les derniers relevés IPR de l'Onema disponibles (2010).
Beaucoup d'entre nous le savaient de manière intuitive ou par le simple bon sens, mais... cela ne suffit pas. L'Observatoire est né de la nécessité d'opposer aux autorités en charge de l'eau et aux syndicats de rivière un discours de niveau correct au plan technique et scientifique, au lieu de simples témoignages dont on a pu observer depuis 5 ans qu'ils sont sans aucun effet.
Sur les deux premiers thèmes traités, par exemple, nous avons tous entendu le cousin du beau-frère du grand oncle qui a vu un saumon faire un bond de trois mètres et qui faisait des pêches miraculeuses dans les années 1960... mais cela ne sert à rien. Il faut des faits, des chiffres, des références. Il faut un certain effort de rédaction, de présentation et d'argumentation pour les interlocuteurs prennent en considération le contenu. Cet effort, l'OCE va essayer de le faire.
***
Ces dossiers sont des outils. Il revient à chacun d'en faire le meilleur usage local pour défendre les ouvrages hydrauliques. A titre d'exemple, en Côte d'or, ces travaux ont déjà été envoyés à une cinquantaine de contacts : presse et médias locaux, DDT, Onema, 4 syndicats de rivière, élus du département et de la région en charge des dossiers eau/énergie, plusieurs maires. Nous en débattrons jeudi prochain avec la direction eau et risque de la DDT.
Et bien sûr notre avocat en dispose : car les travaux de l'OCE, ce seront aussi des pièces pour contrer devant le juge (si nécessaire) certaines expertises que les BE ou l'ONEMA font auprès de la DDT. Il est inacceptable d'imposer des travaux coûteux en rivière alors qu'il n'existe bien souvent aucune garantie d'un effet bénéfique sur l'environnement, ni au demeurant aucune garantie contre certains risques.
L'OCE assurera aussi une diffusion nationale auprès des grandes fédérations et syndicats, des décideurs au ministère ou aux agences de bassin. Mais le travail de terrain reste indispensable : car c'est sur le terrain que le classement va être mis en application de manière intelligente et concertée, ou non.
Si la petite hydraulique a perdu des batailles, il serait absurde de baisser les bras : les lois sont certes en place (LEMA 2006, Grenelle TVB 2010) et les arrêtés de classement sont en train de paraître, mais tout se fera dans la circulaire d'application et son interprétation au niveau local. C'est très important : la directive nitrates et les lois d'application datent des années 1990, elles ne sont toujours pas correctement appliquées.
Dans ce contexte, les dossiers de l'OCE seront autant d'arguments pour que les autorités en charge de l'eau mesurent l'existence des nombreux problèmes de leur dispositif, problèmes qui alimentent de possibles contentieux judiciaires (outre des débats médiatiques et politiques).
Vous aurez par ailleurs observé (Le Monde de dimanche dernier) que l'Onema et les instances de l'eau sont aujourd'hui en assez grande difficulté : il est reconnu que le système d'information sur l'eau (SIE) est défaillant. Or le SIE est au fondement du classement et des obligations qui en découlent. Le Ministère est assez conscient du problème, les prochains mois vont être décisifs : plus on met la pression à tous les niveaux, mieux ce sera.
Bref, faire ces dossiers demande beaucoup de boulot, mais ensuite c'est à vous de les diffuser (si vous en avez envie bien sûr!) : à vos associations, à vos maires et élus, à vos médias locaux, à vos correspondants Onema et DDT, à votre Agence de bassin, etc.
***
Enfin, l'OCE a de nombreux thèmes à traiter, dont vous pouvez consulter la liste en page d'accueil :
http://oce2015.wordpress.com/
En février paraîtront deux autres travaux en cours de finalisation :
- un premier dossier local (40 pages) dédié à la continuité en Côte d'Or : il a été rendu possible par l'existence d'un bon réseau associatif d'informateurs locaux, et ce principe peut s'étendre à tout département où le travail de réunion de la documentation primaire est effectué (c'est-à-dire des documents pdf de syndicats de rivière sur l'état des rivières, des analyses par masse d'eau du classement et de ses aberrations, etc. : le dossier du 21 vous donnera le canevas des thèmes sur lesquels il faut trouver des informations à échelle départementale)
- un dossier (national) sur le non-respect du principe de précaution dans l'arasement / dérasement des seuils, entraînant des modifications d'écoulement en crue et étiage.
Par la suite, nous choisirons les dossiers où nous observons le plus de demandes : à vous de nous faire des retours d'informations sur la liste de thèmes énoncés dans le lien ci-dessus, et ceux qui vous paraissent prioritaires.
Bonne lecture... et bon travail !