Re: Projet de réhabilitation d'un moulin en Alsace
Publié : 08 déc. 2017, 07:35
Bonjour,
et félicitations pour votre projet de réhabilitation du moulin familial (ça fait plaisir, entre deux stupides arasements de seuils) !
Une recherche sur le forum avec le mot clé "negri" ou "négri" donne ceci
L'état de votre turbine n'est pas catastrophique, et cette turbine pourrait être réparée (quoique les fissures du distributeur en fonte soient assez délicates à bien réparer, et qu'il faudrait aussi déterminer pourquoi elles sont apparues, peut être un fonctionnement prolongé à vide avec un mauvais équilibrage de la roue). Le problème est plutôt que ces turbines, même neuves, n'étaient pas terribles et étaient connues pour boire beaucoup d'eau mais donner assez peu de kW (Negri a produit d'autres turbines qui étaient meilleures, dont certaines avec des pales à incidence réglable).
La roue de cette machine n'est ni une bonne roue Francis, ni une bonne roue hélice : le profil des pales est simpliste (genre tôle pliée), les angles d'attaque et de sortie ne sont pas bons, et il n'y a pas de vrillage, ce qui produit un décalage des vitesses d'eau le long du rayon. Le moyeu est trop petit, avec probablement une zone de turbulence vers le centre, et ces turbines étaient assez rapides, avec donc pas mal de pertes de frottement en périphérie de roue et sur la très grand surface des pales.
Le distributeur n'est pas terrible non plus (décidément
), avec un diaphragme (normalement en bronze) tournant, se comportant comme un véritable hachoir qui vient cisailler la veine d'eau, d'où une profusion de turbulences et un encore plus mauvais rendement à charge partielle.
Je connais cependant 3 ou 4 turbines de ce type, qui sont restées en bon état et qui tournent encore, à la grande satisfaction de leur propriétaire : turbines assez rapides, et qui entraînaient une machine de faible puissance genre scie à bois, ou une dynamo pour produire une poignée de kW. Dans ces cas là, garder la turbine est tout à fait justifié, car avec zéro investissement on a un résultat !
Par contre pour votre turbine, je trouve dommage d'investir du temps et de l'argent pour réparer une machine qui sera de toutes façons peu performante : mieux vaudrait la mettre de coté (ou la vendre sur Lebon****, mais ce n'est pas très sympa pour l'acheteur, à moins que le prix ne soit faible ...), et rechercher une ancienne turbine plus classique.
Par exemple, pour passer 1 500 l/s sous 1.70 m de chute, vous pouvez rechercher une ancienne turbine Francis rapide assez récente (Dumont, Schneider et Jacquet, ou autre fabricant des années 1940-1960), genre Ns 450, diamètre d'entrée 60 cm, diamètre de sortie 1 m, donnant une vingtaine de kW à environ 160 tr/min, c'est le top. Vous pouvez aussi utiliser une turbine Francis plus ancienne (Darnel Bosshardt, Laurent & Collot, Face, Schneider & Jacquet, Goulut et Borne, ... des années 1850- 1940), par exemple avec une vitesse spécifique Ns de 280, diamètre d'entrée 85 cm, diamètre de sortie 1 m, elle donnera aussi une vingtaine de kW à l'arbre mais à une vitesse plus faible, environ 100 tr/min seulement.
Je connais plus d'une dizaine de belles turbines en fonte qui dorment dans des moulins qui ne sont plus en service ou qui ont perdu leur droit d'eau, malheureusement les propriétaires croient que "ça vaut des mille" alors qu'une ancienne turbine en place, même si elle est belle, ne vaut à mon avis guère plus que le prix de la ferraille, sauf si elle est facilement accessible et démontable. D'ailleurs j'en connais pas mal qui suite à l'obstination du propriétaire se sont finalement retrouvées un jour dans une benne à ferraille, sorties en morceaux de 30 kg cassés à la masse par les rudes ferrailleurs du coin ...
Ce qui fait le prix d'une turbine d'occasion, c'est qu'elle ait été sortie sans casse (et c'est parfois un "travail de chien", avec peu d'accès, par exemple un treuillage par le bief d'amenée, ou un transport au portique à travers des escaliers et des planchers pourris, voire une dépose de toit, ...), puis éventuellement sablée, avec un palier rénové, un arbre neuf, ainsi que des articulations de directrices et biellettes neuves, un nouveau système de vannage, etc ...
J'en ai 2 ou 3 stockées, à vendre en l'état ou rénovées, mais je n'ai pas encore eu le temps de les mesurer et/ou de les rénover !
Troisième solution, une turbine neuve, copiée sur une ancienne turbine, mais bénéficiant des techniques de fabrication actuelles : j'en ai 2 en cours de réalisation mais ça n'avance pas vite (et je remercie mes clients pour leur patience !)
PS : mettez S.V.P. en ligne d'autres photos de votre turbine (celles là sont déjà anciennes, 2013 ?), avec si possible une meilleure résolution (genre 1600 * 1200), c'est toujours intéressant de voir les évolutions de construction entre différents modèles.
Bonne journée
dB-)
et félicitations pour votre projet de réhabilitation du moulin familial (ça fait plaisir, entre deux stupides arasements de seuils) !
Une recherche sur le forum avec le mot clé "negri" ou "négri" donne ceci
L'état de votre turbine n'est pas catastrophique, et cette turbine pourrait être réparée (quoique les fissures du distributeur en fonte soient assez délicates à bien réparer, et qu'il faudrait aussi déterminer pourquoi elles sont apparues, peut être un fonctionnement prolongé à vide avec un mauvais équilibrage de la roue). Le problème est plutôt que ces turbines, même neuves, n'étaient pas terribles et étaient connues pour boire beaucoup d'eau mais donner assez peu de kW (Negri a produit d'autres turbines qui étaient meilleures, dont certaines avec des pales à incidence réglable).
La roue de cette machine n'est ni une bonne roue Francis, ni une bonne roue hélice : le profil des pales est simpliste (genre tôle pliée), les angles d'attaque et de sortie ne sont pas bons, et il n'y a pas de vrillage, ce qui produit un décalage des vitesses d'eau le long du rayon. Le moyeu est trop petit, avec probablement une zone de turbulence vers le centre, et ces turbines étaient assez rapides, avec donc pas mal de pertes de frottement en périphérie de roue et sur la très grand surface des pales.
Le distributeur n'est pas terrible non plus (décidément
), avec un diaphragme (normalement en bronze) tournant, se comportant comme un véritable hachoir qui vient cisailler la veine d'eau, d'où une profusion de turbulences et un encore plus mauvais rendement à charge partielle.Je connais cependant 3 ou 4 turbines de ce type, qui sont restées en bon état et qui tournent encore, à la grande satisfaction de leur propriétaire : turbines assez rapides, et qui entraînaient une machine de faible puissance genre scie à bois, ou une dynamo pour produire une poignée de kW. Dans ces cas là, garder la turbine est tout à fait justifié, car avec zéro investissement on a un résultat !
Par contre pour votre turbine, je trouve dommage d'investir du temps et de l'argent pour réparer une machine qui sera de toutes façons peu performante : mieux vaudrait la mettre de coté (ou la vendre sur Lebon****, mais ce n'est pas très sympa pour l'acheteur, à moins que le prix ne soit faible ...), et rechercher une ancienne turbine plus classique.
Par exemple, pour passer 1 500 l/s sous 1.70 m de chute, vous pouvez rechercher une ancienne turbine Francis rapide assez récente (Dumont, Schneider et Jacquet, ou autre fabricant des années 1940-1960), genre Ns 450, diamètre d'entrée 60 cm, diamètre de sortie 1 m, donnant une vingtaine de kW à environ 160 tr/min, c'est le top. Vous pouvez aussi utiliser une turbine Francis plus ancienne (Darnel Bosshardt, Laurent & Collot, Face, Schneider & Jacquet, Goulut et Borne, ... des années 1850- 1940), par exemple avec une vitesse spécifique Ns de 280, diamètre d'entrée 85 cm, diamètre de sortie 1 m, elle donnera aussi une vingtaine de kW à l'arbre mais à une vitesse plus faible, environ 100 tr/min seulement.
Je connais plus d'une dizaine de belles turbines en fonte qui dorment dans des moulins qui ne sont plus en service ou qui ont perdu leur droit d'eau, malheureusement les propriétaires croient que "ça vaut des mille" alors qu'une ancienne turbine en place, même si elle est belle, ne vaut à mon avis guère plus que le prix de la ferraille, sauf si elle est facilement accessible et démontable. D'ailleurs j'en connais pas mal qui suite à l'obstination du propriétaire se sont finalement retrouvées un jour dans une benne à ferraille, sorties en morceaux de 30 kg cassés à la masse par les rudes ferrailleurs du coin ...
Ce qui fait le prix d'une turbine d'occasion, c'est qu'elle ait été sortie sans casse (et c'est parfois un "travail de chien", avec peu d'accès, par exemple un treuillage par le bief d'amenée, ou un transport au portique à travers des escaliers et des planchers pourris, voire une dépose de toit, ...), puis éventuellement sablée, avec un palier rénové, un arbre neuf, ainsi que des articulations de directrices et biellettes neuves, un nouveau système de vannage, etc ...
J'en ai 2 ou 3 stockées, à vendre en l'état ou rénovées, mais je n'ai pas encore eu le temps de les mesurer et/ou de les rénover !
Troisième solution, une turbine neuve, copiée sur une ancienne turbine, mais bénéficiant des techniques de fabrication actuelles : j'en ai 2 en cours de réalisation mais ça n'avance pas vite (et je remercie mes clients pour leur patience !)
PS : mettez S.V.P. en ligne d'autres photos de votre turbine (celles là sont déjà anciennes, 2013 ?), avec si possible une meilleure résolution (genre 1600 * 1200), c'est toujours intéressant de voir les évolutions de construction entre différents modèles.
Bonne journée
dB-)
