Bonsoir,
vous avez vraiment réalisé un travail incroyable sur ce moulin ! J'imagine les heures passées, le travail, les calculs, les brouettes de béton, les tonnes de ferraille déplacées et les fagots de baguettes de soudure : si on ne sait pas souder au début d'un tel chantier, à la fin on a une certaine pratique ...
Plus de temps en temps un doigt coincé, et la gestion du stress quand un truc va de travers ...
Pour votre injection réseau, vous aurez probablement une génératrice asynchrone, sans onduleur, et sauf erreur de ma part (car les textes changent assez souvent), il suffit que votre génératrice ne consomme pas de réactif.
Les textes concernés sont :
- Modèle de Contrat de Raccordement, d’Accès et d’Exploitation (CRAE) pour une installation de production de puissance < 36 kVA raccordée au réseau public de distribution basse tension. Document ERDF, Identification ERDF-FOR-CF_15E , Version V 9 téléchargeable sur
http://www.erdfdistribution.fr
- Arrêté du 23 avril 2008 : ici
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... 0018698004# : "les installations de production raccordées en basse tension ne doivent pas absorber de puissance réactive"
Exemple aussi de partie d'un contrat CARDI (mais pour plus de 36 kVA) :
Pas de consommation de réactif.JPG
On voit qu'il ne faut pas consommer de réactif (vous pouvez en produire, mais il ne vous sera pas payé). ERDF pourra vérifier cette non consommation au niveau du compteur d'injection, qui voit tout !
En pratique, comme votre production électrique va varier en fonction du débit d'eau, il faudra ajuster le réactif en quelques tranches.
Exemple :
- moteur asynchrone 400 V triphasé
- puissance normalisée 30 kW (c'est la puissance à l'arbre)
- rendement 90%
- c'est à dire que mécaniquement le moteur est dimensionné pour 30 kW, et électriquement pour 30 / 0,9 = 33 kW.
- facteur de puissance (cos Phi) de 0,85
- utilisé en génératrice, si vous appliquez 30 kW à l'arbre, il va vous donner une puissance électrique P d'environ 30 * 0,9 = 27 kW
- soit une puissance apparente S de 27 / 0,85 = 32 kVA
- pour ramener le cos Phi à un, il faut une puissance réactive de Q = racine(S²-P²) = environ 17 kVAR
- il faut déterminer ensuite la variation de puissance de votre génératrice à charge partielle, et les durées de fonctionnement
- une solution est une gestion de réactif en 3 gradins de 10, 5 et 2.5 kVAR ce qui donne les 8 étages suivants : 0, 2.5, 5, 7.5, 10, 12.5, 15, 17.5 kVAR
(sur lesquels on utilise en pratique 10, 12.5, 15, 17.5 kVAR)
- commandés par un petit module Varmétrique et des contacteurs mécaniques ou statiques
- une autre solution est de gérer ça manuellement, avec 2 ou 3 ensembles de condensateurs et un commutateur manuel
- plus un contacteur de sécurité qui coupe les condensateurs en cas de coupure réseau (pour éviter les surtensions)
- vous pouvez aussi compenser plus simplement en 2 gradins 5 et 10 kVAR pour obtenir 4 étages 0, 5, 10 et 15 kVAR
(sur lesquels on utilise en pratique 10 et 15 kVAR)
Remarque : les calculs ci-dessus sont approximatifs, et juste là pour déterminer le réactif. Il y a d'autres façons de les effectuer, et on peut affiner en fonction de tel ou tel paramètre que je n'ai pas pris en compte, c'est à mon sens superflu dans la plupart des cas.
Vous pouvez en permanence produire un poil de réactif en trop, ce n'est pas un problème, mais il ne faut pas abuser non plus : la surcompensation du réactif va créer des surtensions et des courants anormaux.
Ici un article présentant "simplement" la compensation du facteur de puissance :
http://www.engineering.schneider-electr ... nce_ie.pdf
Ici un autre article plus technique :
http://physique-eea.ujf-grenoble.fr/int ... once07.PDF
Pour la compensation automatique, qui est je pense la meilleure solution, il y a quantité de matériels:
- armoires toutes faites comportant les fusibles, contacteurs (électro mécaniques ou statiques), condensateurs, et le module de gestion : voir Legrand, Schneider, Alpes Technologies, etc..
- petits modules de tableau mesurant l'énergie active, réactive, etc.. et pouvant sortir l'information de cos Phi en impulsions ou signal 0/10V ou signal 4/20 mA ou autre, à exploiter ensuite avec un nano automate pilotant des contacteurs : voir RadioSpares, Farnell, etc ...(mais vouloir tout réaliser soi-même ne reviendra pas forcément moins cher ...)
Cordialement