Etude avancée de la roue Sagebien
Nous reprenons l'étude de la roue en
analysant bien plus en détail son mécanisme de fonctionnement
Comme je l'ai fait pour d'autres roues l'exposé sera accompagné d'un exemple
numérique au pas à pas
Données numériques de l'exemple
Hauteur de chute 1.2 m
Débit 1000 l/s
Diamètre de la roue : nous prenons 6 fois la hauteur soit 7.20 m
Il faut en effet que l' axe de la roue soit au dessus du niveau amont et la
hauteur des aubes doit être prise en conséquence : la somme de cette hauteur +
la hauteur de chute doit être < au rayon
Nous prenons un rapport de 0.65 pour le rapport Dintérieur / D
Les rayons externes et internes sont ainsi respectivement 3.6 et 2.34 m
Ceci nous conduit à des aubes de 1.26 de hauteur selon le rayon
L'axe de la roue est à (3.6-(1.2 +1.26)) = 1.14 m au dessus du niveau amont
Les dimensions ci dessus résultent de
données empiriques , du fait de l'expérience et des contraintes déjà
exposées .
Ceci ne nous empêchera pas d'analyser l' objet ainsi en voie de constitution
Nous observons au passage qu'une chute assez moyenne conduit déjà à une
taille de roue respectable.
La largeur de la roue ne peut pour le moment être déterminée
L'image ci dessus est une vue d'une roue simple , aubes peu nombreuses ce qui
est utile pour la démonstration qui va suivre
Nous distinguons dans cette roue quitte à répéter ce qui a été dit ailleurs
Un coursier en maçonnerie qui va approximativement e F à I
Un prolongement du coursier circulaire par un col de cygne de C à F
Une vanne plongeante figurée sans aucun mécanisme qui sur la figure est en
position telle que l'eau ne peut entrer que par la zone AC
L'intervalle entre les lignes de coursier et la roue sont aussi faibles que
possible
La roue n'est pas foncée donc l'eau pourrait passer
à l'intérieur "par dessus" les aubes
Elle n'est pas toujours munie de joues latérales , cependant elle sont utiles
pour diminuer les fuites latérales ; sinon ce sont les bajoyers du canal qui assurent
au mieux l'étanchéité
Nous distinguerons 3 parties dans le
fonctionnement de cette roue
1 Partie amont
L'eau doit arriver à une vitesse à peu près
égale à la vitesse périphérique
Les pales dans cette zone doivent se comporter
un peu comme des objets flottants immergés entraînés par le courant
Elles ne recueillent pratiquement aucune puissance
En fait elles sont inclinées , formant un angle
g
avec leur rayon natif
Cet angle g dépendra
lui même de la hauteur de l'axe de la roue sur l'eau amont ; il faut que l'aube
ne tombe pas "à plat" mais avec un angle un plus grand que g
et qui tient compte des triangles des vitesses. Je ne rentrerai pas dans cette
étude d'ailleurs largement développée par ailleurs et comme il est difficile
de saisir cette notion dans le cas de cette roue.
2 Partie centrale
La pale qui arrive en haut du coursier " ferme la porte"
Les pales emprisonnent alors un volume d'eau
qui ne varie plus mais la hauteur varie selon la position ; c'est la différence
de hauteur entre le niveau d'eau entre les 2 faces d'une même pale qui crée la
force agissante et le couple moteur
Au total le couple est pratiquement le même que celui que recevrait une seule
pale soumise à la différence de hauteur H
On peut aussi raisonner en considérant la
perte progressive de hauteur
Ce mode de raisonnement nous rapproche de la roue à augets
De C à I , la hauteur perdue est exactement H
C'est cette hauteur qui évaluée en énergie par kg d'eau donne la puissance et
le rendement apparaît comme égal à 1 , mais il faut tenir compte de sfuites
et des frottements
3 Partie aval
L'eau quitte la roue
Problème du débit
Le débit est celui qui sort de "l'emprisonnement"
Il ne dépend que des facteurs suivants pour une largeur donnée :
La vitesse périphérique
Le diamètre
La hauteur des aubes
Sont sans influence
La hauteur de chute
Le nombre d'aubes ; cependant l'épaisseur des aubes introduit une
influence par diminution du volume utile de la couronne
On voit que la roue est un véritable compteur
d'eau
Par une simple règle de 3 on adaptera la largeur au débit souhaité
La largeur doit rester compatible avec une
réalisation mécanique satisfaisante
Roue sans vanne plongeante
L'image est la même sauf que la vanne plongeante a été supprimée
Il ne reste plus que la vanne de tête pour isoler la roue
Si le canal qui alimente la roue a un débit constant et si la puissance fournie
par la roue est elle même constante on peut en effet se passer de la vanne plongeante
Le col de cygne sera remplacé par un
prolongement du coursier en maçonnerie
La hauteur du seuil doit être calculée avec soin car la vitesse de l'eau
amont en dépend
Sur notre dessin la hauteur du seuil est celle du niveau aval
C'est donc la totalité de la chute qui est "offerte" à la roue
Difficultés de réglage
Si les conditions de fonctionnement ne sont pas satisfaisantes dans la partie 1
Vitesse de l'eau trop élevée :la roue est sur remplie , elle déborde
intérieurement , l'esu perdue de cascade en cascade n'a aucun effet moteur
Vitesse trop faible : roue sous alimentée
La vanne plongeante si elle existe n'a pas un effet immédiat sur le débit , mais sur la vitesse de l'eau en amont
A suivre pour le texte et les figures
(Pour cette chute , une turbine hélice très poussée de 0.60 m de
diamètre tournera à 340 T/min avec Ns=1000 !! )
Une figure plus élaborée est donnée ci dessous
On remarquera le faible écartement des aubes et aussi la vanne plongeante
(en noir foncé) qui doit etre relevée pour arrêter le passage de l'eau
Enfin comme pour la plupart des roues l'outil de calcul est
disponible dans mon logiciel