On appelle seuil (ou glacis, chaussée, déversoir) un ouvrage hydraulique perpendiculaire à l'écoulement d'une rivière, barrant le lit mineur et détournant ses eaux vers un bief. Les seuils sont attachés à des moulins ou à de petites usines hydrauliques.
Les seuils sont essentiels à l'usage de la puissance de l'eau pour deux raisons :
- ils créent un différentiel de hauteur entre l'amont et l'aval de la masse d'eau (énergie potentitelle gravitaire) ;
- ils dérivent un certain débit de la rivière vers la roue ou la turbine.
En revanche, les seuils n'ont pas pour fonction de créer une réserve d'eau, contrairement aux barrages qui stockent des volumes importants.
La hauteur du seuil est fixée par le droit d'eau ou le règlement d'eau. On parle de consistance légale. Fréquemment, un repère est posé au niveau du seuil et définit la hauteur d'eau maximale que peut contenir la retenue en amont du seuil.
On dénombre environ 60.000 seuils en France (Référentiel des obstacles à l'écoulement de l'ONEMA, 2013), ce nombre ayant probablement atteint 100.000 au XIXe siècle.
Réglementairement, un seuil est défini par une hauteur inférieure à 2 m : au-delà, ce sont des barrages de classe D.
En raison de leur hauteur modeste, les seuils n'ont qu'un impact mineur sur l'équilibre écologique de la rivière. Noyés en hautes eaux ils n'empêchent pas le transit sédimentaire lors des crues. Les seuils sont transparents pour la dévalaison des poissons, et pour la montaison dans certains cas.