Pour des raisons écologiques (mais qui sont souvent halieutiques dans la réalité = les intérêts du lobby de la pêche qui aimerait régenter chaque rivière selon ses usages).
En gros, une partie de l'appareil d'Etat n'aime pas du tout l'hydro-életricité, accusée de fragmenter les rivières et tuer les poissons en turbine. Elle veut bien quelques grands barrages EDF, CNR, Shem, mais n'a pas envie d'avoir des milliers de petits sites qui produisent. Hélas, la petite hydro-électricité dépend du ministère de l'écologie et pas de celui de l'industrie. Deux fois hélas, au sein de ce ministère de l'écologie, elle dépend de la direction de la biodiversité et pas de la direction de l'énergie (aberrant donc, les fonctionnaires en charge des petits industriels hydro sont des gens qui ne connaissent et n'aiment généralement pas l'industrie, leur truc c'est les petites bêtes. Comme si, dans l'autre sens, on confiait la gestion des zones humides au ministère des finances...)
Donc depuis 15 ans, on n'a eu de cesse s'ajouter de nouveaux contrôles, de nouvelles règles, de nouvelles prescriptions :
- débit réservé passant à 10% minimum
- grilles fines pour éviter le passage des poissons (et pas seulement des embâcles comme avant)
- passes à poissons ou rivière de contournement
- régulation voire interdiction des éclusées
- cas particuliers de gestion du débit
En soi, si un usinier peut raisonnablement limiter des impacts (eux-mêmes raisonnablement démontrés), pourquoi pas. On aurait tort de refuser toute idée écologique, c'est au contraire intéressant dans certains cas.
Le problème est que des mesures raisonnables quand on a 0,5, 5 et 50 MW de puissance ne le sont pas forcément quand on est à moins de 250 kW, a fortiori les petits sites à 30-60 kW très fréquents. Là, les mesures demandées peuvent représenter la totalité du profit attendu sur 20 ans de contrat. Donc c'est injouable, mais comme les bureaucraties n'ont généralement pas le début d'un raisonnement économique, cela ne les dérange pas : les privés peuvent payer, la rentabilité d'un investissement n'est pas un concept pertinent dans l'esprit du fonctionnaire ayant pour mission d'améliorer la vie des poissons.