SORT DE L ÉNERGIE
CINÉTIQUE DANS LES ROUES PAR GRAVITE
Avec nos notations habituelles
L'eau entre avec une vitesse V1 plus ou moins grande (présence d'un tête d'eau
, absence de tête)
et en sort au point bas avec une vitesse V2 qui est égale à la vitesse d' entraînement
U2 puisque la vitesse relative dans l'auget est nulle
Comme nous ne considérerons ici qu'un seul triangle de vitesses , nous prendrons
les notations le plus souvent sans indice : V ,U ,W
Toute roue possédant des augets et grâce auxquels l'eau agit par
gravité possède les caractéristiques communes suivantes
A l'entrée
La vitesse de l'eau passe d'une valeur V , celle du jet , à la valeur W
(vitesse relative)
Comme le fluide ne peut pas quitter l'auget c'est à dire l'aube ,le théorème
d'Euler est inapplicable , il n'y a donc aucun couple calculable , transmis mécaniquement à
la roue
Le choc de W contre l'aube se termine par W = 0 , l énergie est finalement totalement perdue
en tourbillons mais un certain couple a pu être transmis à la roue mais il
s'agit d'un choc erratique incalculable
la perte d'énergie cinétique est W^2/(2g)
Les aubes en plusieurs parties devraient dans l'esprit de beaucoup d'exploitants
récupérer une plus grande partie du choc
(Par exemple roue de coté modifiée type Bélanger , voir
le dessin de cette roue dans la page réservée à cette roue)
L'énergie cinétique de l'eau bloquée dans l ' auget est fonction de U^2/(2g) mais
une partie de cette énergie a été empruntée à la roue !!!
Finalement nous avons adopté ci dessous une autre méthode de calcul purement
cinématique
Cette méthode ne tient nullement compte de la géométrie de l'auget
Ainsi un auget en bois en 2 pièces ne sera pas moins performant qu'un auget
courbe métallique , sauf évidemment la variation du volume utile et la
recherche d 'un déversement aussi retardé que possible
En fait l'eau apporte en entrant une certaine quantité de mouvement qui est indépendante de la forme de l'auget , n'en déplaise aux illusions de ceux qui s'imaginent le contraire
Il y a donc augmentation du moment cinétique dans la mesure ou les impulsions sont quasi perpendiculaires au rayon correspondant de la roue
A la sortie
En quittant la roue il n'y a pas de perte de la quantité de mouvement car l'eau
tombe sous le seul effet du champ de pesanteur , il n'y a pas de réaction sur
la roue
La perte d'énergie cinétique est U^2/(2g)
CALCUL COMPLET DES PERTES CINETIQUES
Nous nous limiterons donc à l'étude proposée en mode cinétique
Cette méthode a été utilisée dans plusieurs ouvrages assez anciens
Les pertes entrée comme déjà dit sont celles dues à l'arrêt brusque de W et par tourbillons dus à ce choc contre la fonçure et les aubes
Soit pertes_entrée = W^2/(2g)
A la sortie
L'eau sort avec la vitesse U2 = U et emporte l'énergie correspondante
pertes_sortie = U^2/(2g)
pertes_totales = pertes_entrée + pertes_sortie
Ces pertes ne concernent que la variation d'énergie cinétique , sans compter
les autres
CALCUL DE LA PART D ÉNERGIE DE L EAU ENTRANTE TRANSFORMÉE EN TRAVAIL
UTILE
Considérons l équation classique concernant le triangle des vitesses
d'entrée
(Cette équation n'est autre qu'une relation classique des triangles
quelconques)
W^2 = U^2 + V^2 -2 U V cos (a)
a étant toujours l'angle d'entré de
l'eau (angle des vecteurs V et U)
Posons m = U/V , c'est le rapport de la vitesse périphérique à la vitesse de
l'eau entrante
En négligeant pour le moment le facteur 1/2g
le calcul donne rapidement pour ces pertes :
W^2 + U^2 = V^2 (1 + 2 m^2 - 2m cos ( a
)
Toute l'énergie n'a donc pas été perdue
Il reste la différence entre V^2 et l'expression ci dessus
On calcule facilement par différence :
Energie mécanique récupérée = Er = 2 m V^2 ( cos ( a
) - m)
Si on fait varier m , a étant
constant, la valeur maximale de cette expression sera obtenu piur
m = (cos ( a
))/2
Pour le vérifier il suffit avec peu de maths de rechercher le maximum de la
relation fonction de m ( prendre la dérivée dEr / dm )
Exemple a = 16
degrés m = (cos ( a
))/2 = 0.48
2 m (cos ( a ) - m) =
0.46
La roue récupère 46% de V^2 / 2g
Cet exemple correspond au maximum de rendement possible
Si on recherche au contraire le maximum de vitesse pour la roue , il faut abandonner toute idée de récupération ce qui a lieu pour m = cos ( a )
Alors il n'y aucune récupération : toute l'énergie de mise en vitesse est perdue mais la vitesse U est maximale
C'est le cas souvent des roues de coté , dans lesquelles l' angle a
a une valeur voisine de 30 degrés , si on veut une roue qui tourne
vite on peut être amené à prendre
une grande valeur de m , soit pour a
= 30 : m
= cos ( a
) =.0.87
Comme les roues de coté sont généralement alimentées par une lame
déversante la vitesse V est faible et l'énergie cinétique est faible :
on peut donc la "sacrifier"
Résumons dans un tableau les résultats caractéristiques de la valeur résiduelle utile de l'énergie cinétique entrante , valable pour les roues par gravité
m = U/V1 | a =16 | a =30 | |
Optimum recherché | |||
Rendement | (cos ( a ))/2 | 0.46 | 0.43 |
Vitesse de la roue | cos ( a ) | 0 | 0 |
Des valeurs intermédiaires sont évidemment permises
Dans cette étude bien entendu , les autres pertes (fuites, déversement anticipé , augets non remplis, ...) ne sont pas prises en considération